5 mars 2010

Entre John Lennon, Ernesto (Ché) Guevara et le Professeur Barnard

Les années 1960, depuis la baie des cochons jusqu'à Woodstock, ont été marquées par un certain nombre d'événements, tantôt dramatiques, tantôt heureux.
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L'explosion de la 1° bombe atomique française, l'assassinat de Martin Luther King et la guerre froide, qui a bien failli finir par un apocalypse nucléaire, sont à ranger dans la première catégorie.
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Le printemps de Prague, le point rageur de Tommy Smith et John Carlos à Mexico, le premier homme sur la Lune et la musique des Beatles (ICI), toujours d'actualité malgré le temps qui passe inexorablement, appartiennent sans conteste à la seconde.
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En France, entre le « Nouveau Franc » d'Antoine Pinay et la Présidence du Général de Gaulle, c'est la naissance de votre serviteur d'un soir, et, un peu plus tard, de son épouse (mais chut, son tour viendra en temps utile) !
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Pour fêter dignement l'évènement, nous avions convié la plupart de nos « camarades de goulot », hormis quelque exilé helvête ou révlutionnaire languedocien apatride, afin de partager notre table et notre cave à « L'Auberge des Deux B » (en « m'excusant de ce que ma cagnat était trop petite » pour accueillir tout le gratin Gunthardien de LPV).
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Au menu :
     - Mise en bouche
     - Salade périgourdine (foie gras au sel, pâté gourmand, magrets fumés)
     - Carpaccio de boeuf wagyu picaña
     - Jarret de porc de 5 heures et ses légumes anciens
     - « Normanville » truffé et son huile - Plateau de Fromages
     - Gâteau aux poires, tarte aux pommes et tiramisu
     - Café, Thé, Tisane
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Le vin n'est qu'un pretexte, celui de passer une soirée fantastique avec des amis.
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Toutefois, pour accompagner ce repas, quelques vins ont été dégustés ce soir (vous me pardonnerez mes commentaires succints, mais la prise de notes n'était pas l'objectif de la soirée) :
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Bergerac blanc sec, château le Tap, cuvée Fût de Chêne 2005, Olivier Roches :Belle fraicheur, un peu vanillée. Salin et qui finit sur des amers agréables. Simple, mais bien fait !
Jurançon sec, cuvée maris 2006, Clos Uroulat : Trame acide équilibrée : touche d'ananas et de fruits exotiques. Equilibre soyeux (« quart de sec »). Très soyeux. Bien +
Irouléguy blanc, cuvée Hegoxuri 2006, domaine d'Arretxea : une belle vinosité. Bouche charpentée, un peu sur le zan, complexe et équilibrée. Quelques sucres résiduels (?), en tout cas un soyeux en bouche. Presque sur les fruits exotiques en finale. Très Bien
Morey St Denis blanc 2002, domaine Michel Magnien : Boisé, frais mais végétal. manque de maturité en bouche et court. Bof
Puligny-Montrachet, Premier Cru les Pucelles 2000, domaine Leflaive : L'une des déceptions de la soirée. Fermé. Si le nez grillé lacté peut (encore) laisser une illusion, la bouche semble charpentée, mais jeune, acide et déséquilibrée. A revoir ?? (j'espère !)
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Saumur Champigny, cuvée Amateus Bobi 2007, Sébastien Bobinet : Nez viandé et sur le poivron bien mur. J'aime le côté franc, droit, fruité et frais. Demi-perlant aujourd'hui, mais sans grande conséquence sur la buvabilité. Bien ++ (un doute toutefois quant à son potentiel de vieillissement - Bio, quand tu nous tiens !)
Nuits St Georges, Premier Cru En la rue de Chaux 2001, domaine Chicocot : Un nez qui pinote. Belle bouche fruitée et assez complexe. Certainement encore jeune aujourd'hui. Finale fraîche, presque mentholée. Bien +
Nuits St Georges, Premier Cru la Richemone 1986, domaine Pernin-Rossin : nez complètement atypique, sur le litchi et les fruits exotiques. Bouche fondue, à peine tannique. Bien
Clos de la Roche Grand Cru 1990, domaine Louis Rémy : Ca commence par une sensation de taffetas au nez et en bouche ... mais c'est tout. Passé ! (pas glop, pas glop)
St Emilion Grand Cru, château Carteau Côtes Daugay 2003 : Un vin assez tannique, mur, réglissé. Reste encore une légère astringence (certains ont cru déceler un problème de bouchon - pas moi - Va savoir Charles !). Bien
St Julien Grand Cru Classé, château Léoville Barton 1998 : La seconde grosse déception de la soirée. Pas mauvais ... mais pas bon pour un vin de cette renommée. Il manque ce supplément d'âme et d'émotion qui en ferait un grand vin. Moyen
Côte Rôtie, 1996, Jean-Paul et Jean-Luc Jamet : Changement complet de registre. Nez méridional, sur l'olive et la tapenade, le cuir et les notes secondaires. En bouche, frais, fruité (violette) et équilibre tannique. Belle finale longue et fraîche. Très Bien
Madiran, château d'Aydie 2000 : vin hyper-tannique, puissant, corsé ... mais élégant. Je dois admettre que ce vin, encore jeune, est déjà très agréable. Bien +++
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Vouvray sec, le Mont 2006, domaine Huet : TCA. Passez votre chemin !
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Coteaux de Saumur, Valboisière 2005, domaine de St Just : typique du chenin liquoreux : frais, corpulent et minéral. Fruits secs et exotiques, rôti élégant, belle liqueur en bouche. Très persistant. Excellent
Sauternes Premier Grand Cru Classé, château la Tour Blanche 2002 : complexe, onctueux, fruits confits et beau botrytis. Très bien
Château Chalon 2000, domaine Baud : Ca débute de façon typique pour un « jaune », franchement sur la noix et un peu alcooleux. Mais en bouche, le vi s'affine, devient élégant et développe une oxydation agréable. Finale fraîche. Bien +++
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Merci Eric pour ce coffret du « bon goût ». Je vais enfin pouvoir réaliser mon rêve, une verticale de vin chaud à la cannelle avec les Garrigues de la Janasse (une seule question quant au 2005 : compte-tenu de sa puissance, me conseilles-tu de mettre plus de cannelle ?).
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Plus sérieusement, un grand merci à tous pour vos gestes et vos présents (vous serez maintenant obligés de me supporter encore 50 ans, juste pour avoir le plaisir de partager avec vous ces deux « Echezeaux » et ce « Clos des Ducs » de noble origine. Tant que je serai vivant, vous n'aurez pas de répis !!!!
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Un grand merci à François Borat / Karl Marx / Mesrine et à sa comtesse (un peu fatiguée ce soir - mais avait-elle complètement digéré de notre week-end en terres rhôdaniennes ?). Ce magnum n'était vraiment pas raisonnable (un vieux vin pour un homme jeune).
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Un immense merci enfin à tous les copains (et copines) de goulot présents ce soir, dans l'unique but de nous soulager (un peu) de ce « fardeau » de la cinquantaine. Votre esprit de partage et de désinterressement, votre curiosité des belles choses, votre amour de la bonne chère ... et votre amitié indéflectible me vont droit au coeur depuis maintenant très longtemps. Soyez-en ici simplement remerciés.
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Chacun et chacune d'entre vous, à sa manière, m'a permis de découvrir des vins qui, il y a encore peu, je n'aurais jamais pu envisager qu'ils puissent exister. Vous m'avez permis de vivre des soirées toutes plus mémorables les unes que les autres, toujours dans un esprit Gunthard. D'autres ont même résisté à mes pérégrinations touristico-culturo-vinesques, jusqu'à dormir dans des contrées hostiles !
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Nul doute que cette soirée, un peu particulière, restera gravée à jamais dans ma mémoire ... et que je pourrais résumer ainsi :
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Imagine there's no heaven
It's easy if you try
No hell below us
Above us only sky
Imagine all the people
Living for today ...
Imagine there's no countries
It isn't hard to do
Nothing to kill or die for 
And no religion too
Imagine all the people
Living life in peace ...
You may say I'm a dreamer
But I'm not
 the only one 
I hope someday you'll join us
And the world
 will be as one 
Imagine no possessions
I wonder
 if you can 
No need for greed or hunger
A brotherhood 
of man 
Imagine all the people
Sharing all the world...
You may say I'm a dreamer
But I'm not the only one
I hope someday you'll join us
And the world will live
 as one


John Lennon, 1971
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Bruno

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