29 mai 2010

Un joli tour de France

En pleine quinzaine de Roland Garros (quel ennui ce tennis actuel, sans imagination, personnalité ni génie - où sont donc passés les Mac Enroe, Connors et autres Gerulaitis des années 70/80 ?), je me suis fixé la gageure de proposer à l'un de mes meilleurs amis un tour de France viticole. Mission : offrir, autour d'un repas classiquement articulé en cinq temps (apéritif, hors d'oeuvre, plat, fromages et dessert), des vins provenant tous de régions viticoles françaises différentes. Un match en 5 sets, épuisant !!!
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Au menu.
     * Amuse-bouche divers.
     * Oeufs brouillés aux asperges vertes et leurs pointes croquantes.
     * Rôti de boeuf, grattin de courgettes et pommes grenailles.
     * Plateau de pâtes persillées.
     * Tiramisu aux fruits rouges.
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Les vins servis (à l'aveugle) pour l'occasion.
Roussette de Savoie, Altesse Marestel 2006, domaine Dupasquier (ouvert une heure avant service) : à l'ouverture, un nez très fruits exotiques et pamplemousse avec, déjà, une belle sensation de légère sucrosité miellée. Au moment du service, nez exotique, miellé et sur des agrumes roses (pamplemousse).La bouche oscille entre acidité citronnée légère et minéralité crayeuse, le tout étant soutenu par quelques sucres résiduels. Bel équilibre général en bouche. Finale assez corsée et légèrement épicée, très persistante. TRES BIEN.
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Graves, château Chantegrive, cuvée Caroline 2004 (ouvert une heure avant service) : un nez citronné et sur le buis. En bouche, la sensation de boisé est encore présente, un peu (trop sur la vanille). Une impression de "faux gras" en bouche. Finale salivante et légèrement saline. BIEN.
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Nuits Saint Georges, Premier Cru les Saint Georges 1992, domaine Chicotot (ouvert trois heures avant service, carafé au moment du service) : à l'ouverture, un nez très feuilles fanées, un peu foxé, sur un équilibre de demi-corps sans molesse. Au moment du service, senteurs tertiaires très nettes (champignons, feuilles mortes, fleurs fanées, ...) associées à un beau fruit confit (pruneau, cassis). En bouche, le vin impose par son côté soyeux, fruité (cassis) et fondu. Belle acidité de structure. Finale réglissée enveloppante. Un EXCELLENT vin, alliant rusticité, fruité et fraîcheur.
Côte Rôtie 2004, J.P. et J.L. Jamet (carafé quatre heures) : à l'ouverture avant carafage, un nez assez puissant, très animal et viandé, derrière lequel on perçoit déjà des impressions de floralité et de fruits murs. Après aération, changement complet de registre. Un nez maintenant sur les fruits noirs, très intense, confit et rappelant la myrtille. Une bouche corsée et épicée sur un très beau fruit, évoquant également un belle floralité salivante (violette). Très grande longueur en bouche. EXCELLENT +.
Gewurztraminer, Sélection de Grains Nobles 2005, domaine Paul Ginglinger (ouvert au moment du service) : Un nez très intense, sur la rose, le litchi et le coing. Une impression de sucre candy. En bouche, le vin est très charpenté, sur une belle liqueur épicée. Finale légèrement acidulée, traduisant certainement la (trop grande) jeunesse de cette bouteille. TRES BIEN.
Muscat de Beaumes de Venise, cuvée Hommage non millésimée, domaine des Bernardins (carafé au moment du service) : Le vin offre une belle compléxité entre le fruité explosif de 'appellation (sensation de rose muscatée) et la puissance semi-oxadative des Porto tawny (pruneaux et léger rancio). La sucrosité est équilibrée par une belle acidité. TRES BIEN.
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Une excellente soirée d'amitié et de partage où les vins se sont présentés sous les meilleurs auspices.
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Bruno

26 mai 2010

A l'est rien de nouveau ?

Traditionnel week-end épicurien en terres lorraines en cette semaine de Pentecôte.
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Au menu
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une visite extérieure du "nouveau" musée Pompidou de Metz (site internet ICI),
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le parc (voisin) de la piscine, et
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le très beau plafond de la librairie de la Gare
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... et bien sur quelques belles bouteilles
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Chassagne-Montrachet, Premier Cru Clos Saint Jean 2005, château de la Maltroye : quelle surprise que ce 2005. Je m'attendais plutôt à un vin concentré, raide et fermé. Que nenni !!! Un vin de demi-corps, très fruité (fruits rouges), un très léger côté rustique / minéral / terreux agréable. Une belle allonge et une acidité qui tient admirablement le vin en finale. TRES BIEN aujourd'hui !!!
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Volnay, Premier Cru Santenots 2002, domaine Rossignol-Jeanniard (Nicolas Rossignol) : Excellent Volnay, déjà bien ouvert, des tannins fondus et doux, une touche réglissée, de la mâche et un pinotage classique mais toujours excellent et agréable. Finale suave et harmonieuse. Beau potentiel de vieillissement.
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Pernand Vergelesses, Premier Cru les Iles des Vergelesses 2006, domaine Rapet père et fils : Un classique. Tout est bon et bien fait dans ce vin. Le mélange subtil entre le fruité du cépage et le côté rustique (mâche) de l'appellation, un joli fumé toujours caractéristique et très salivant, une belle floralité et des tannins solides mais civilisés. Finale complexe, entre un beau gras et une acidité qui tient le vin. EXCELLENT (et pour quelques années encore).
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Beaune, Premier Cru Clos du Roi 2006, domaine Rapet père et fils : un vin tout en dentelle, très chevaleresque, frais, élégant et croquant. Un vrai solo de violon. Seule une légère astringence en finale trahit sa jeunesse. A SUIVRE.
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Enfin, livrées pêle mêle, quelques (autres) rapides impressions de ces trois jours
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Un Alsace Pinot Gris Grand Cru Rosacker 2005, cave vinicole de Hunawihr très charpenté, élégant, sur les fruits exotiques et l'ananas (presque rôti). Une belle liqueur qui s'équilibre à merveille avec l'acidité et la minéralité du terroir. EXCELLENT aujourd'hui. Très grand potentiel.
Un Meursault Blanc, Clos de la Baronne 2004, château Labouré-Roi : un beau Meursault classique, relativement gras, sur les amandes grillées, une pointe d'astringence noble en finale.
Un Saint Aubin, Premier Cru Les Murgers des Dents de Chien 2007, domaine Françoise et Denis Clair sur une belle fraicheur mentholée, de demi-corps mais très buvable. Belle expression aérienne du Chardonnay.
Un Saint Julien Grand Cru Classé, château Saint Pierre 2004 : un bordeaux classique, relativement plaisant, très bien fait, sans sous-maturité ... mais qui manque d'une petite étincelle pour devenir magique.
Un simple mais joli Côtes du Rhône, les Balmes 2007, domaine des Bernardins : très fruité et floral (violette), une pointe perlante très sapide et une belle finale tendue. Un beau vin de barbecue.
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Bruno

25 mai 2010

De très noble origine

Dimanche soir, en compagnie d'un couple d'amis, nous avons dégusté sur un foie gras au sel :
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Coteaux du Layon, Sélection de Grains Nobles, 1997, Philippe Delesvaux : une robe dorée très intense et très profonde, presque orangée.
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Un nez d'une pureté cristalline intense, sur un beau botrytis rôti, mêlant le miel, le coing et les fruits exotiques. Dernier retour olfactif sur le minéral type tourbe / malt, qui me fait ostenciblement penser à un beau Speyside.
En bouche, nouvelle explosion de saveurs et de complexité. Un vin frais, tendu, fin et corsé, presque "tannique". Malgré une charge de sucre certainement très importante, la minéralité maltée et l'acidité maîtrisée viennent tenir le vin, qui se termine par une incroyable et interminable queue de paon.
Une belle liqueur aux saveurs d'ananas rôti, de miel, de fruits exotiques et de malt. Sublime et accord magique avec le foie gras.
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Même lorsque l'on le laisse remonter en température, le vin conserve une belle buvabilité et une digestibilité remarquable.
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Encore un très grand moment d'émotion. Merci Philippe.
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Bruno

16 mai 2010

Jardins et couleurs de Normandie

Quelques images prises ça et là en Normandie.
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Restaurant Le Dauphin au Breuil en Auge (14)

Nous profitons de ce long week-end de l'Ascension pour programmer une re-découverte de notre Normandie natale, vers le Pays d'Auge.
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Premier arrêt touristique dans le Vièvre-Lieuvin, à Livet sur Authou, où une magnifique église, dont le porche du XII° siècle est classé, tutoye un ruisseau bucolique et des chênes rouvres de toute beauté, sous le soleil désormais légendaire de Normandie.
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Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons au Breuil en Auge, lieu de notre halte gastronomique, au restaurant « le Dauphin » (site Internet ICI), de type classico-moderne.
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Au menu de ce jour,
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Afin d'accompagner ce repas, nous choisissons :
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Condrieu 2007, maison Guigal : un premier nez explosif, très gras et abricoté, avec une touche vanillée / boisée assez présente. En bouche, on retrouve cette même impression de gras, d'opulence et de corpulence. Le vin est riche, suave,  salinement gourmand. Bel accord avec la terrine. Toutefois, cette luxuriance dans l'élevage, alliée à la nature organo-leptique du cépage, se transforme rapidement en un côté ostentatoire un peu "too much". Il finit d'ailleurs par devenir mou et écoeurant. Sans doute une « bête de concours » à l'éveugle et en dégustation en série, mais un gros manque de raffinement à mon goût (je préfère largement les Condrieu moins maquillés et plus floraux, type Rostaing, Christine Vernay ou François Villard).
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Cornas, Les Barcillants 2006, « les Vins de Vienne » : Un nez minéral, un peu rustique, très floral (violette) et tendu. En bouche, malgré les défauts de sa jeunesse (à savoir de nombreux tannins pas encore polis), le vin se révèle très agréable, tendu par une belle acidité qui s'associe harmonieusement avec la charge tannique. Floralité, fruité, minéralité et astringence gourmande en font d'ores et déjà un beau vin. Très bon aujourd'hui avec un potentiel de vieillissement important.
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Une excellente adresse, à prix relativement doux.
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Retour par l'un des plus beaux villages de France, le Bec Hellouin
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Couleurs chatoyantes de la forêt
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Maisons à colombages
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Cistercien !
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Budget : prévoir environ 80 € par personne.
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Bruno

9 mai 2010

Yes Master ...

Sous ce terme anglophone librement inspiré de la naissance de Dark Vador, je regroupe un certain nombre de bouteilles dégustées ce week-end ... essentiellement ouvertes pour fêter le diplôme et la reconvertion réussie de la Saine Femme.
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Petit retour en arrière mardi dernier, jour solennel de remise du diplôme de Master dont l'intitulé est « Management, Travail et Développement social ». Pendant que Madame part arroser cette magnifique réussite au restaurant avec l'ensemble de sa promotion, je reste seul à la maison, tel un (pauvre) époux soumis ! Ce ne sera que partie remise puisque ce week-end est entièrement consacré à la famille, une trop bonne excuse pour sortir quelques bouteilles. 
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Champagne Grand Cru, Georges Vesselle : Très vineux et étonnamment complexe, sur l'ananas confit, les amandes grillées et une finale salivante sur des amers agréables, presque fenouillés. Une valeur sure.
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Jurançon sec, 2008, domaine de Souch : un nez toujours très floral, aérien, geas / glycérinée. En bouche, légère déception avec une forte acidité sans défaut. A revoir impérativement après quelques années de garde.
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Savennières-Roche-aux-Moines, 1992, domaine Laroche : J'adore le côté encaustique, cire et miel de ce vin. Avec l'age, il se pare d'une forte minéralité élégante, très schisteuse avec ... des notes tourbées et carbonifères qui me rappellent les meilleurs SGN de Philippe Delesvaux. Belle finale qui oscille, tel le concerto pour Piano et Orchestre n°5 de Beethoven, entre acidité et floralité grasse (en fait, un faux gras onctueux). Un vin de très haut niveau.
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Pessac-Léognan, château Bahans de Haut-Brion 2002 : Une très belle expression des cabernet et du merlot. Structure tannique fine et ronde, fruitée, réglissée et légèrement fumée, belle finale longue et fraîche. Il y a bien longtemps qu'un Bordeaux ne m'avait pas provoqué une telle émotion. Très beau.
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Gigondas, cuvée Signature 2001, La Cave de Gigondas : Beau compromis entre la structure méridionale, le fondu de l'age et la finesse du cru. J'aime beaucoup cette garrigue fumée, presque sur le romarin, ces petits fruits noirs et ces tannins déjà bien polis. Une pointe de sucrosité agréable. A l'instar de la cuvée « Chablis Vieilles Vignes » de la Chablisienne, cette cuvée « Signature » constitue toujours une excellente approche des vins de Gigondas.
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Pécharmant, cuvée Prestige 2004, domaine du Haut-Pécharmant : un vin un peu en retrait par rapport aux précédents, marqué par son millésime. Malgré une belle constitution et des tannins fins, le côté gentiane / géranium me dérange un peu. J'ai mieux gouté d'autres millésimes de la propriété.
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Muscat de Beaumes de Venise, cuvée Hommage (non millésimée), domaine des Bernardins (il s'agit là d'une cuvée spécifique mélangeant plusieurs millésimes et élévé sous un mode semi-oxydatif - A boire assez rapidement) : Une synthèse presque parfaite entre le côté explosif « typique » de l'appellation, sur la rose et la ronce, légèrement muscaté, et la force tranquille des Porto tawny, sur les pruneaux cuits, le tout étant associé un léger rancio très sapide. Sucrosité mesurée, bien équilibrée par une acidité indécelable mais certainement présente. Aucune molesse dans ce vin. Un accord d'anthologie (presque !) avec un tiramisu aux fruits rouges (maison).
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Bruno