24 mai 2011

Respect

Aujourd'hui, Virginie Razzano a perdu au premier tour du tournoi de Roland-Garros. Mais au-delà d'un anecdotique résultat sportif, il faut souligner le courage d'une femme, éprouvée à vie par la perte de son compagnon peu de temps avant ce tournoi.

"J'ai perdu quelqu'un qui sera toujours l'homme de ma vie, que j'aime et que j'aimerai toujours. Aujourd'hui j'ai pris mon courage à deux mains, je n'en ai pas beaucoup, je suis très fragile, je me sens seule. Mais j'ai encore cette force en moi, qui me maintient debout et qui me fait avancer" a-t-elle déclaré en sortant, sous une ovation plus que méritée, du central de la Porte d'Auteuil.
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Une bien belle leçon de vie, de courage, d'humilité et d'humanité, à la mesure d'un hommage simple et presque silencieux à celui qu'elle aimait. En sortant du court, elle a remis autour de son cou le collier qu'elle lui avait offert "pour la Saint Valentin, il y a quelques années ... Stéphane l'a porté jusqu'à son dernier soupir et aujourd'hui, c'est sur moi qu'il faut qu'il soit. C'était moi sur lui, maintenant, c'est lui avec moi ... A un moment donné, j'ai pensé, et j'en suis sûre maintenant, qu'il fallait que je porte ce collier désormais. Je ne peux pas jouer avec parce que c'est une chaîne très lourde. Mais je l'aurai tout le temps avec moi, pour me réconforter et sentir qu'il est avec moi".
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Méditons sur cette grandeur d'esprit et cette simple mais ô-combien profonde pudeur dans le deuil. Je m'associe bien volontiers à tous ceux qui, aujourd'hui comme elle, se retrouvent confronté au malheur ou à la maladie. Puissent mes pensées, débarrassées de tous ces parasites virtuels et superficiels qui faut vite évacuer, vous accompagner.
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Bruno

23 mai 2011

Re-trouvaille autour du vin de Beaujolais

En ce lundi après-midi, une dégustation théoriquement réservée aux professionnels du vin était organisée aux Salons 37 Marboeuf, près de la maison de l'Aubrac à Paris, sous l'égide de la société "Papilles et Pupilles". L'occasion de recroiser, toujours avec le même plaisir, l'ami Jean Marc Burgaud qui nous a présenté une partie de sa production, sur les millésimes 2009 et 2010 (complétant un première dégustation à son domicile ICI).
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Régnié 2010 : un nez qui pète le fruit, sur la framboise écrasée, une pointe poivrée. La bouche est gouleyante quoique sérieuse, avec de jolis tannins déjà bien civilisés. Belle entrée en matière.
Morgon Charmes 2010 : le nez est d'abord plus réservé, puis se dévoile sur une impression de vinosité saline. En bouche, le vin se caractérise par une fraîcheur acidulée, longue et persistante. Très joli.
Morgon, côte du Py 2010 (mis en bouteille il y a deux semaines) : nez sur les fruits rouges légèrement épicés. En bouche, on ressent des tannins qui demandent à s'assagir. Le beau jus réglissé et gourmand révèle une belle potentialité du vin, malgré une finale légèrement asséchante, mais la mise récente y est pour beaucoup. Beau potentiel.
Morgon, Javernières 2009 : tout est déjà en place dans ce vin magnifique. Mais que ce sera dur d'attendre qu'il se fonde complètement pour venir titiller nos plus beaux pinots noirs. Finesse, élégance du tannin, structure équilibrée, bouche sphérique sans mollesse, acidité déjà salivante. Superbe.
Morgon, côte du Py, cuvée James 2009 : un vin qui se révèle très vineux. Boisé encore imposant au nez, mais qui n'oblitère pas une bouche réglissée, ronde et tendue, une pointe poivrée. A attendre impérativement. Très beau potentiel mais, à ce stade, j'ai un soupçon de préférence pour le Javernières, pour son côté tellurique plein de promesse.
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Enfin, nous terminons la dégustation par un délire que constitue ce coffret  de trois magnum de "Morgon côte du Py, Calibre Spécial", sur le millésime 2009 :
1/ "357 Magnum" : vignes situées au sud de la fameuse côté, juste au-dessus des dernières maisons du hameau de Morgon lorsque l'on se dirige vers Villié-Morgon.
2/ "Invincible" : vignes situées au sud-est de la côte.
3/ "Impact" : vignes situées au sommet de la côte, autour de la croix. Malgré une extrême jeunesse, on découvre déjà la potentialité de ce vin, un nez de framboises confites mais gouleyantes, une structure dominée par des tannins énormes à ce stade (et pour un Morgon, je m'entends), mais déjà partiellement polissés par une belle acidité qui tient le vin. A attendre impérativement ou à conserver pour nos petits-enfants (ou arrières-petits-enfants suivant l'âge du rédacteur).
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Bref, de nouveau une belle rencontre, un joli moment d'échange et de dégustation et un rendez-vous déjà pris de façon informelle pour notre prochaine descente en Beaujolais cet automne.
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Bruno

 

8 mai 2011

Un retard de compte-rendu

Non pas que je sois "overbooké" comme on dit dans les milieux branchouilles de Paris, mais, le retour de vacances, le week-end en Normandie et une reprise toujours un peu difficile ne m'ont pas laissé le temps de quelques compte-rendus de dégustation. Voilà donc, je m'y attelle après plus d'une semaine !
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Le contexte, un repas sympathique entre amis : nous nous voyons peu, mais toujours avec le même plaisir. Donc à l'occasion d'un repas - débuté par un excellent Lagavulin 16 ans d'âge, tourbé, malté et minéral à souhait (un peu à l'instar des SGN de Philippe Delesvaux, le sucre en moins) - nous avons dégusté, sur un filet mignon de porc :
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Vosne-Romanée 1995, domaine du Clos Frantin, Albert Bichot : une robe dense, sombre, très intense. Un premier nez assez animal, sur le foin, le lard et le sous-bois humide. Une légère aération permet de retrouver le fruité du pinot noir. La bouche est assez ronde, déjà sur des notes évoluées (fleurs fanées, sous-bois humide). Finale soyeuse. Bien +++ / Très Bien.
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Charmes Chambertin Grand Cru 2000, domaine  Richard Guérin : une robe rouge rubis éclatante, plus claire que la précédente. Un nez qui pinote clairement, sur des fragrances de petits fruits rouges (griotte), une sensation enveloppante, presque sensuelle. La bouche est énorme tout en ménageant la finesse du cépage : rondeur douce, fruité intense, profondeur, sève, acidité, tannins complètement fondus. Très belle longueur, enveloppante, tendrement glycérinée et finement acide. Excellent.
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Bruno

7 mai 2011

Sa Qua Na deuxième

Une première expérience très réussie (ICI) et l'attrait d'un menu dégustation plus conséquent et quelques étiquettes qui n'arrêtaient pas de me faire de l'oeil, il ne nous en fallait pas plus pour décider de retourner une deuxième fois sur Honfleur, d'autant plus que l'occasion nous y était également donnée de rencontrer quelques amis en goguette ou en pause entre deux services.
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On ne change pas une équipe qui gagne et nous revoilà tranquillement et solidement installés au Sa Qua Na. Pour cette fois, qui je l'espèce secrètement ne sera pas la dernière - si la maladie pouvait nous laisser encore quelques mois de répit, nous avons choisi le menu-dégustation "vert olive", composé de neuf (petits) plats.
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Mise en bouche avec une pascade aveyronnaise,
finement aromatisée à l'huile de truffe.
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 Lotte pochée au citron vert, livèche et coriandre
un bouillon clair à la noix de coco et huile de Combava
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Subtil dosage du citron et du Combava, un soupçon de coco, juste pour adoucir le plat, cuisson millimétrée du poisson, influence nord-africaine du coriandre, subtilement bon !
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Malheureusement, j'ai oublié de prendre une photo ...
Un lieu étuvé doucement aux algues, pommes de terre, laitue et huitres, sardines grillées et feuilles du moment.
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Jolie opposition entre la chair tendre et fine du lieu et celle plus 'tannique' et plus relevée, presque salée, de la sardine. Une touche iodée avec les algues. pas mal du tout !
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Un filet de daurade juste cuit,
mousserons des prés, petits pois, olives, chorizo et jus de poulet
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Là encore, une cuisson d'une précision diabolique, l'aromaticité des olives, le croquant / craquant des mousserons et des pois, l'association avec le jus de volaille. Superbe, salivant, gourmand tout en respectant la finesse et l'aromaticité du poisson !
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 Une échine de porc "noir de Bigorre" rotie,
langoustine, sel et poivre, navets longs et piment
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Complètement bluffé par cette viande, fumée et parfumée à souhait, fraîcheur presque anisée des navets, savamment relevés par une touche pimentée très mesurée.
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Des asperges blanches et vertes,
carré de veau mariné au sel, fruits de la passion, radis et sauce hollandaise
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Encore un accord sur le fil, jouant des contrastes, entre une sauce soyeuse et douce, une fine amertume des asperges, le croquant du radis et l'onctuosité du veau. Magnifique !
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Un blanc poulet fermier rôti,
coco blanc et pak choï, jus d'épices, graines de céleri et kefir
(déjà bien entamé par le gourmand que je suis)
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Tout simplement excellent dans la conception et sa simplicité. Tout est dit !
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Je passe sur le plateau de fromages ...
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Sur l'idée d'une tarte rhubarbe,
congolais, mousse chocolat blanc, rhubarbe confite et cardamome
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Finesse, douceur exquise, épice douce, délicatement fumée, presque mentholée, finesse de la mousse, croquant et arômes coco du congolais (c'est un peu un pléonasme mais ...). Excellent !
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Destination Maroc - 2011
Pomme / Mangue / Gingembre, citron, crème de pistache, miel et épices
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Une véritable tuerie ! Gras élégant, doux, fin, exotique et complexité gustative. Sublime ce dessert, vraiment !
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Passons maintenant aux choses sérieuses. Qu'avons nous bu avec ce sublime repas dégustation. Normand de naissance, mais bourguignon de coeur, il ne me fallut pas des heures de réflexion pour choisir trois flacons dans la carte des vins proposés.
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Avec l'ensemble des entrées, jusqu'aux asperges, Chablis Grand Cru Valmur 2007, François Raveneau : très belle robe jaune claire, brillante. Un premier nez un peu sur la retenue et une sorte de réduction. Ensuite, on retrouve la minéralité chablisienne, mais d'une finesse et d'une élégance. Senteurs florales délicates, effluves citronnées mesurées. La bouche apparaît, malgré son extrème jeunesse, d'une belle maturité. Belle corpulence qui s'articule sur un soupçon de vanillé / glycériné, une belle proportion de citron et une minéralité d'une finesse et d'une subtilité extrêmes. Entrée en matière douce, fine, presque modeste, puis le vin se développe en bouche, pour finir sur une belle corpulence. Extrême persistance, toujours sur un registre frais, tendu, pur et élégant. Excellent.
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Avec le blanc de poulet, Romanée-Saint-Vivant Grand Cru 2004, domaine de la Romanée-Conti : je dois confesser que je me suis fait un petit plaisir égoïste en choisissant cette bouteille, et le résultat fût très largement à la hauteur de mes espérances. A l'occasion, je remercie ceux qui ont guidé - directement ou indirectement (via l'Oliv) - mon choix (d'ailleurs, je ne fûs pas difficile à convaincre dans l'affaire). Que dire de ce vin. Certes, il est très jeune. Certes, 2004 n'est pas le millésime de référence en Bourgogne. Mais, il est des jours où l'on ne regrette pas d'être né. Ce samedi, c'était le cas (et le meilleur compliment vint de mon père qui, à la fin du repas, dit simplement : "tout était bon"). Bref, une robe rouge carmin assez claire, sur des reflets violines. Dès le premier nez, on est impressionné par la puissance et la finesse : cassis noir, fumé élégant, rose fanée, tout y est : profondeur, grâce, esprit cistercien ... En bouche, on retrouve cette composition tout en dentelle, une texture d'un velouté presque lisse, une charge tannique sans aspérité, un équilibre majestueux, une précision dans les saveurs ... qui se terminent par une finale d'une densité, d'une longueur et d'une noblesse folle, le tout tenu par une belle acidité.. Quelle émotion. Sublimement magnifique.
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Avec les dessert, mais sans photo, nous avons opté pour le Poiré, cuvée Granit d'Eric Bordelet (je n'ai pas noté s'il y avait un millésime) : floralité intense, bouche légèrement perlante, sur un équilibre velouté, fruité et élégant. Bel accord sur la finesse avec les desserts.
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Voilà, on a coutume de dire "jamais deux sans trois". Va savoir ! (tout du moins, espérons le !).
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Bruno

4 mai 2011

Ouessant - une île ? des îles !

L'air pur, le vent du large, les mouettes, ... c'est bien beau mais ça dessèche ! Alors, pour éviter une déshydratation massive, j'avais prévu un petit remontant pour le pique-nique du midi.
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Clin d'oeil (avec la Cyclade de mon Thiers) avec ce Vin de Corse Sartène 2006, domaine Pero Longo (Pierre Richarme) : une robe dense et relativement sombre. Nez très typé sur les fruits rouges, une pointe animale évanescente à l'aération, des notes de garrigue et d'épices douces. La bouche est ronde, assez structurée quoiqu'élégante. Trame tannique présente mais pas prégnante. Équilibre sur la fraîcheur. Un vin simple mais digeste. Bien.
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Bruno

3 mai 2011

Ouessant - Miscellanées

Pour finir en beauté cette description de notre périple breton, terrestre comme maritime, quelques photos sélectionnées lors de nos diverses randonnées. Juste pour le plaisir des yeux et nous souvenir de beaux moments dans la nature encore presque intacte.
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Bruno

2 mai 2011

Ouessant - flores et faunes

Suite de la visite de l'île d'Ouessant en mettant ici particulièrement l'accent sur la flore, colorée et variée, et sur la faune, parfois étonnante.
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un aperçu de la variété de la flore
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la faune, aérienne / marine et terrestre
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Bruno

1 mai 2011

Ouessant - Phares et balises

Premier compte-rendu en images de notre séjour sur l'île d'Ouessant, avec une miscellanée des phares rencontrés lors de nos diverses randonnées sur le chemin des douaniers :
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Au sud, au large de la pointe de Pern,
le phare de la Jument
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A la pointe Ouest, le phare de Nividic
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Sur la côte Nord-Ouest, le phare du Creac'h
le plus puissant d'Europe, visible à 65 km
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Bruno