23 juin 2012

Chronique d'une défaite annoncée

Pour anticiper la défaite annoncée de l'équipe de France de football face à la Roja, mais surtout pour accompagner une pierrade, j'avais furieusement envie d'un rouge élégant et nerveux. Donc, me voilà avec à la main une bouteille de Crozes-Hermitage 2008, domaine Alain Graillot : une robe rouge rubis assez claire, présentant déjà des nuances orangées. Le nez est très typique de la Syrah (comme je l'aime en fait), floral (violette), fruits rouges et poivre doux. La bouche est parfaitement en place. Même si le millésime n'est pas aussi opulent que 2009, il n'y a aucun déficit de maturité dans le raisin. C'est frais, franc et délicieusement soyeux. Beaux tannins déjà bien civilisés. Le vin se termine par une finale équilibrée, excellente, entre des tannins crémeux, une légère acidité de structure et une minéralité "poivre et sel" (entendre, saline et épicée). Très Bien.
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Ce vin a été parfaitement raccord avec l'ambiance de la soirée, juste ce qu'il faut de structure pour tenir tête à la viande, juste ce qu'il faut de fruit pour se fondre avec la saison (quoique l'été ces derniers temps est plutôt discret). Il m'a procuré autant de plaisir que le match m'a ennuyé, tant du côté français (mais depuis 2008, on a malheureusement pris l'habitude) que du côté espagnol dont le refus de jeu n'a pas grandi le sport.
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Passons à autre chose, en oubliant vite cette "fameuse" génération 87 qui n'a rien prouvé, génération pour qui l'ascenseur social s'est uniquement transformé en ascenseur financier (je pensais naïvement que le terme "social" comprenait des notions d'éducation, de solidarité, de respect, de mesure, de modestie et d'abnégation : sans doute me suis-je trompé). Bâtissons, l'instar d'un Guy Roux des années 90, une équipe de jeunes qui en veulent vraiment, quitte à faire une croix sur la Coupe du Monde 2014 dont nous serions de toute façon qu'un figurant anonyme.
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Bruno

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