7 juillet 2012

Un tour de France / Bourgogne oenologique

Parce que le mois de juillet risque d'être long et éprouvant, il fallait bien trouver un échappatoire. Chose faite en ce samedi soir, pour un "petit" dîner entre amis. Le hasard a voulu que le tour de France se transforme finalement en tour de Bourgogne, à quelques exceptions près.
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En apéritif, un Morey Saint Denis, Premier Cru Monts Luisants 1992, domaine Ponsot : ce vin est produit à partir d'une vigne centenaire, antérieure au décret d'application, ce qui explique une forte proportion d'aligoté (85 %). Le nez est très floral et fin, finalement bien typé ... chenin ! On y retrouve toutefois quelques notes grillées et un côté caramel amer / zan très avenant. La bouche est très complexe, basée sur une forte minéralité équilibrée par un joli gras. Des notes de zan et, à l'aération, de noisettes grillées. La finale est extrêmement longue, fraîche, traçante, sur une salinité gourmande. Excellent
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Avec une assiette de saumon fumé et sa quenelle de pomme / mangue au mascarpone, un Meursault-Santenots 2009, domaine d'Angerville : Si le premier nez est relativement fermé, l'aération et la remontée en température laisse apparaître un côté frais, acidulé et fin. L'attaque en bouche est légère et discrète, mais laisse rapidement place à une sensation de corpulence grasse, de maturité et de fraîcheur. Grillé salivant qui se termine par de magnifiques amers nobles, à la fois sur le végétal mais sans sous-maturité. Excellent
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Avec des grenadins de veau poêlés, sauce crémée, morilles et petits légumes croquant, deux vins rouges ont été servis, sur deux registres quasi-opposés.
Un Saumur Champigny, Terres Rouges 2010, domaine de Saint Just : magnifique nez fruité, sur la cerise noire, très franc et très droit. La bouche est simple, facile à comprendre, très franche. Bel équilibre entre grosse maturité, abondance et finesse des tannins et acidité. Un vin qui possède un toucher de bouche (granulosité) sensuel. Très Bien++
Un Pernand Vergelesses, Ile des Vergelesses 1998, domaine Rapet père et fils : nez qui pinote sérieusement, sur le cassis, les fruits rouges, un joli fumé, une pointe de grillé et quelques notes tertiaires à peine développées (feuilles mortes, rose fanée). La bouche est merveilleusement construite, droite, fruitée, réglissée. Impression suave. La finale est persistante, bâtie sur une acidité maîtrisée et (encore) de beaux amers nobles. Excellent++
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Retour sur le blanc pour le plateau de fromages du Beaujolais, avec ce Chassagne-Montrachet, Premier Cru les Caillerets 2007, domaine Fontaine-Gagnard : nez frais, très floral, bien marqué Chassagne, avec des notes de chèvrefeuille, de menthe, une pointe de fruits rouges, un côté minéral / silex tout en douceur. En bouche, c'est gourmand, légèrement grillé. Peut-être un léger déficit d'acidité, mais le vin se termine par une finale laissant apparaître des amers vibrant. Un peu jeune aujourd'hui mais déjà très prometteur. Très Bien (je vais attendre patiemment les deux autres).
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Enfin, avec de "simples" fraises, un Muscat de Beaumes de Venise 2008, domaine des Bernardins : un classique que ce vin avec un nez très exotique, sur le litchi, l'extrait de rose, les raisins confits. La bouche est ronde, sans lourdeur, très muscatée. Belle opulence mais équilibrée. Jolie liqueur. Peut-être un léger manque d'acidité en finale. Bien++
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Ma foi, une belle soirée où les vins se sont montrés à leur avantage.
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Bruno

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