26 novembre 2012

Mon premier Laguiole

Certes, Laguiole n'est pas une marque déposée. Elle peut aujourd'hui être utilisée par n'importe quel marchand mercantile (quel pléonasme), originaire du sud-est asiatique ou de France. Il n'empêche, ma petite collection de couteaux comportait une grosse lacune : je n'avais toujours pas de "Laguiole", qui représente à mes yeux et au même titre que "Thiers", la substantifique moelle des couteaux made in France.
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C'est aujourd'hui une lacune comblée, avec cette pièce provenant de le société nouvelle Fontenille-Pataud, sise à Thiers. Les caractéristiques de ce couteau, tirées librement du site du fabricant, sont :
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Dimension : 12 cm fermé, 21.5 cm ouvert, pour un poids d'environ 100 grammes.
Manche : Manche en Nacre (Abalone) de Nouvelle Zélande, montée sur insert en laiton "guilloché".
Lame : Acier inoxydable 12C27, de 3 mm d'épaisseur au talon. Dureté : 56 Hrc.
Ressort : Ressort en acier inoxydable, d'une épaisseur de 3 mm, trempé et poli, il est pourvu d'une butée de lame et d'une abeille massive, forgée et ciselée dans la masse (guilloché à la main).
Platines et Mitres : Platines et mitres en acier inoxydable massif, montées sur platines de 1,2 mm d'épaisseur.
Tire Bouchon : Tire-bouche en acier inoxydable trempé et poli, d'un diamètre de 8 mm. Fabriqué à Thiers, il s'agit d'une mèche à 5 spires, à ouverture et utilisation facile.
Montage : Montage traditionnel, en rivets maillechort.
Guillochage et Finition : Le dos de la lame, les platines et même l'interieur du ressort sont guillochés. Finition exclusive qui donne un aspect très spectaculaire et soigné au couteau.
Présentation : Livré avec certificat de garantie numéroté.
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Place maintenant à quelques photos de la bête.
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vue d'ensemble
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le couteau fermé et le manche en nacre
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l'abeille ciselée et le guillochage de la lame
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le guillochage du dos et le tire-bouchon
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enfin, le logement de la lame, guilloché et monté sur platines en laiton
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Bruno

24 novembre 2012

Repas entre amis

Les turpitudes de la vie nous avaient - bien malgré nous - quelque peu éloignés depuis quelques temps. Cette situation ne pouvait qu'être temporaire. Nous avons donc provoqué cette belle soirée, autour de mets raffinés et de vins rares.
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Voici donc quelques impressions de la soirée.
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En amuse-bouche, un Champagne Pol Roger, cuvée Winston Churchill 1995 : un nez très brioché, frais, droit et tendu, avec une légère pointe oxydative. La bouche est étonnante de jeunesse et de droiture. C'est sur un équilibre de finesse et de fraîcheur, le tout porté par une acidité encore bien présente. Très Bien.
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Avec des noix de St Jacques snackées et son flan au parmesan, un Puligny-Montrachet, Premier Cru les Combettes 1995, domaine Jacques Prieur : un premier nez un peu sur la retenue, puis, après aération et évolution dans le verre (sur environ 30 minutes), on retrouve le nez d'un grand chardonnay, légèrement grillé, notes d'amandes (presque d'amertume noble) et une grande fraîcheur mentholée très intense. Servi (comme tous les autres vins de la soirée à l'aveugle), j'évoque dans un premier temps un chenin puis, dès la première gorgée, un bourgogne blanc plutôt typé 'minéral'. La bouche est magnifique de droiture et de tension, étirée par des amers nobles, entre amandes amères, noisettes grillées et toujours ces notes de menthe fraîche. Belle corpulence, fine minéralité qui m'interdit ensuite de penser au Chablis (pas de notes iodées ou de coquilles d'huitres, le fameux syndrome de l'Homme Mort) ou au Charlemagne (pas d'impression de craie divisée). Je penche donc vers un Puligny, sans autre précision supplémentaire. L'aération et une légère remontée en température se conjuguent parfaitement pour simplement définir ici un Grand Vin. Finale proprement fabuleuse, interminable, complexe, entre amers salivant et menthol rafraichissant. Excellent
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Avec des magret de canard grillés, sauce au poivre vert, un Volnay, Premier Cru Clos des Ducs 1990, domaine du Marquis d'Angerville : premier nez très atypique (après coup bien sûr !), plutôt sudiste, un peu animal. Devant l'étonnement de mon interlocuteur d'un soir, il m'aiguille vers la patrie du Pinot noir. Je penche alors pour un vin plutôt typé terroir, qui a de la personnalité et un gros fond. Est-ce un Gevrey ? Que nenni, que nenni ! Il ne me sera pas donné une seconde chance puisque l'étiquette est alors découverte. Bref, je laisse le vin tranquillement dans le verre pour y revenir quelques minutes après. Il faut toujours savoir prendre son temps ! Nez toujours puissant, un peu évolué sur des notes de terre chaude, de cuir et de fruits noirs intenses. C'est déjà très profond. La bouche est complexe, et réussit à résoudre la quadrature du cercle, c'est-à-dire être à la fois élégante et terrienne. Un vin qui a du grain, du caractère et de la finesse. C'est encore éminemment jeune. Joli grain en bouche, suavité des tannins toujours bien présents. Finale magnifiquement longue, fraîche, étirée par son acidité et sa richesse. Force et élégance. Excellentissime
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Avec le plateau de fromages, un Hermitage 1976, Jean Louis Chave : soit je suis passé à côté de ce vin, soit il n'était pas dans une phase d'ouverture. C'est (brut de fonderie j'en conviens) plutôt strict, de demi-corps, sans grande profondeur. Il n'y a pas de défaut dans le vin, mais pas non plus de vibrations. A revoir
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Enfin, avec un crumble aux poires, un Da Silva's Porto, Quinta do Noval, Vintage 1958, Nacional : de la soie en bouche. C'est fabuleux. Un nez sur les fruits rouges, la mure et le cassis, une pointe de prunes/pruneaux. Grosse matière toute polie, qui dégage une impression de douceur. En bouche, c'est complètement en accord. Un vin presque "léger" malgré ses 20°. Tannins complètement fondus, bouche très précise, ciselée sans être mordante, douce sans être doucereuse, charpentée sans être rébarbative. Bref, on atteint ici (presque) la perfection. Suavité et sensualité, sur un registre à mi-chemin entre liqueur et eau de vie de cerise en finale. Notes de pétales de roses fanées, coulis de fruits confits, et j'en passe tellement c'est complexe. Les vignes pré-phylloxériques semblent apporter un supplément de définition, de précision, de transparence dans le vin. J'avoue avoir eu la chance de côtoyer quelques très beaux vins, mais je crois que là, je n'avais jamais ressenti un tel toucher de bouche. Difficile de se défaire de son verre puis de constater que la bouteille est déjà vide ... Le temps s'est arrêté un instant. Elle est où la p'tite soeur ??? Sublime
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En conclusion de cette très belle soirée, une photo de famille très avenante : bon amis, grand repas et grands vins.
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Vivement la prochaine !
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Bruno

21 novembre 2012

Impressions ... du Salon des Vignerons Indépendants

C'est la deuxième année que je reçois une invitation pour la soirée "avant-première" du Salon des Vignerons Indépendants, qui se tient traditionnellement au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. Avantages de cette soirée, le parking est offert et nous disposons d'un verre un peu moins "moche" que le traditionnel INAO.
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Visite assez rapide pour des raisons d'organisation familiale donc cette année, avec peu de notes prises, juste quelques impressions saisies "on the fly".
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Au domaine aux Moines (Savennières Roche aux Moines), un Savennières Roche aux Moines 2010 sur un registre très puissant et tendu, vraiment typique de l'appellation, sur des notes exotiques (ananas, pamplemousse et citron), très long et salin, un Savennières Roche aux Moines 2003 beaucoup plus rond, un peu oxydatif, sur le cuir / la pomme, qui pour moi manque de fraîcheur et de distinction, un Savennières Roche aux Moines 1994 magnifique de droiture, de tension et d'évolution sur des notes miellées, le tout allié à un fruité encore largement présent, une belle structure minérale et un grain en bouche très avenant. Fond de verre sur l'ananas cuit, le pamplemousse rose et "un carpaccio de fruits exotiques frais", un Savennières Roche aux Moines 1992 beaucoup plus polissé, sensation enrobée, miel et raisins secs, une trame minérale plus rustique mais non dénuée de charme, équilibré entre cailloux et encaustique.
Sur les sucres, une cuvée des Nonnes 2011 (moelleux) très florale, fruitée et légère, petite sensation de perlant, bouche de demi-corps, fraîche et tendue et enfin une cuvée des Abbesses 2010 qui possède une très belle sève, légèrement rôtie, grillée et fumée. Grande élégance qui se termine par une finale toujours fraîche et soutenue par l'acidité.
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Au domaine du Joncier, pas de dégustation dans la mesure où j'avais gouté toute la gamme il y a peu de temps ICI. Simple passage pour prendre un carton de Côtes du Rhône, L'O du Joncier 2011 et un carton de "Lirac, Classique 2010" et de "Lirac, les Muses 2010".
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Au domaine de Beaurenard, même tarif même punition (voir ci-dessus). Hop, hop, hop, et 3 bouteilles (je suis raisonnable) de Châteauneuf, cuvée Boisrenard rouge 2010.
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Retour dans la Loire avec le château de Bois Brinçon où je me suis concentré uniquement sur les blancs. Un Anjou blanc Terre de Grès 2010 très floral, frais, belle élégance avec sa trame tendue. Concernant les sucres, le Coteaux de l'Aubance, la Morinière 2010 est caractérisé par un registre assez puissant, sur une sucrosité mesurée, une impression de floralité alliée à un côté tendre que j'aime beaucoup, le Coteaux du Layon les Varennes 2010 est plus charpenté, sans doute un peu moins élégant, le Coteaux du Layon Faye, Clos des Savarières 2010 plus abouti, mieux construit et plus sur un registre de belle liqueur, et enfin un Coteaux du Layon Faye, Sélection de Grains Nobles 2003 qui m'a vraiment impressionné, par sa grosse liqueur, son rôti élégant, son essence de miel et un côté étonnamment fumé. Vraiment du grand art pour un vin bâti sur la minéralité, et qui commence à se révéler.
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Enfin, nous terminons notre périple au domaine de Cauhapé où je voulais gouter les Jurançons doux. Un légère déception je dois le reconnaître. La cuvée Ballet d'Octobre 2010 est fraîche et légère, très florale et fruitée, mais manquant un peu de sève. Impression similaire quoique moins marquée pour la cuvée Symphonie de Novembre 2010, complexifiée par des notes exotiques bien présentes, légèrement grillées. Par contre, la cuvée Noblesse du Temps 2010 est un beau Jurançon moelleux, très riche, liquoreux à souhait, avec une belle complexité. Nous terminons la dégustation par quelques centilitres de Quintessence du Petit Manseng 2006, et là nous touchons le graal. Vraiment un très grand liquoreux, digne des plus beaux Sauternes. Toujours construit sur une trame minérale sous-jacente, le vin présente des arômes d'agrumes rôtis, d'abricots secs et de pâte d'amande. Aucune lourdeur dans ce vin. C'est vraiment très beau.
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Voilà, notre périple se termine avec quelques bouteilles supplémentaires à ranger dans une cave déjà (trop) bien remplies.
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Bruno

19 novembre 2012

Les beaux macs

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Encore un salon 'professionnel' auquel j'ai pu participer en ce lundi, en compagnie de notre ancêtre à tous, l'ami JP. Le salon "Les Beaux Macs", de l'association éponyme, est un salon rassemblant de nombreux producteurs (et pas des moindres) du Beaujolais et du Mâconnais. Il se tenait, sous l'égide de l'Agence Clair de Lune, au Salon des Miroirs, passage Jouffroy, à Paris 9°, tout prêt du musée Grévin.
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Comme lors de mon dernier salon, j'ai adopté une méthodologie de dégustation assez semblable : les blancs avant les rouges, et une notation s'étageant de 2BB à 5BB.
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Place aux domaines maintenant.
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Domaine Daniel et Martine Barraud à Vergisson.
Mâcon Chaintré 2011 : nez assez salin, belle tension en bouche, gras salivant en finale. 3,5BB
Mâcon Fuissé 2011 : une approche plus vineuse et plus corpulente. Belle bouche en complet accord avec le nez. Très long, avec une belle sapidité en finale. 3,5/4BB
Pouilly Fuissé, Alliance 2011 : un nez fermé mais on perçoit déjà le potentiel, d'autant plus que la bouche déploie une structure minérale énorme. Reste à patiner par le temps. 4,5BB
Pouilly Fuissé, Verchère 2011 : un nez presque similaire, mais déjà plus ouvert et sur des notes mentholées très fraîches. Réduction noble en bouche, magnifiques amers du chardonnay sur lie. Très longue trame. 5BB
Pouilly Fuissé, En Buland 2011 : c'est un nez d'abord floral et fruité, plutôt exubérant. Menthe fraîche également. La bouche est un peu perturbée par la mise récente, mais là encore, on perçoit des amers nobles. 4,5/5BB
Pouilly Fuissé, En France 2010 : le nez est frais, la bouche un peu (trop ?) ronde pour moi. Finale grillée. Un très beau vin malgré un côté encore un peu "mou". 4BB
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Domaine Nicolas Maillet à Verzé.
Aligoté 2011 : c'est frais, sur une belle tension acide, généreux, avec un léger gras de bon aloi en finale. 3,5BB
Mâcon Villages 2011 : nez légèrement poudré et sur des notes de vanille ou de fruits exotiques un peu capiteux. Bouche de demi-corps, fraîche, tendue, montrant une jolie granulosité. 3BB
Mâcon Verzé 2011 : nez grillé lié à une réduction (élevage long sur lies). Belle matière en bouche, sur des amers salivant. Sur un registre frais mais un peu court. 3,5BB
Mâcon Verzé, le Chemin Blanc 2011 : belle aromaticité au nez. C'est frais, droit et cristallin. Joli gras en bouche, mais un peu simple. Belle longueur mais sans plus. 3,5/4BB
On m'avait recommandé ce domaine. J'avoue une légère déception. C'est bien fait, mais pas de vibrations particulières.
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Domaine Robert Denogent à Fuissé.
Pouilly Fuissé, La Croix 2010 (cuvée sur schistes) : très frais au nez, sur des notes d'eucalyptus et de menthe fraîche (mouillée). Ca pétille en bouche (le vin a du peps), avec une tension magnifique. Jusqu'à une finale qui claque sur la langue. 4,5/5BB
Pouilly Fuissé, Les Crais 2010 (cuvée sur calcaires) : malgré de beaux amers "à la chardonnay", le vin m'a paru un peu court, mais avec toutefois une belle structure. 4BB
Pouilly Fuissé, Les Carrons 2010 (Très vieilles vignes sur calcaires, servie en magnum) : une grosse claque que ce vin. Fraîcheur et élégance au nez, bouche magnifique de droiture, de grillé énergisant et de longueur. Se termine par des amers qui nous font frétiller la langue. 5BB
Une très belle découverte pour ma part.
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Domaine Jacques et Nathalie Saumaize à Vergisson.
Mâcon Buissières 2011 (terroirs d'argiles, élevage en cuve béton) : un vin assez simple, mais qui a du corps, de la structure et une belle sapidité en finale. 3,5BB
Pouilly Fuissé, Sur la Roche 2011 (terroirs de dalles calcaires) : impression de fraîcheur au nez, bouche très élégante, de demi-corps certes mais bien définie, salinité salivante en finale. 4BB
Pouilly Fuissé, la Maréchaude 2011 (terroirs mixtes de calcaires et d'éboulis détritiques) : quelle sève au nez, avec toujours cette trame de fraîcheur et d'acidité maîtrisée. Bouche certes un peu sur la retenue mais on sent l'énorme potentiel en rétro-olfaction. 4,5BB
Saint Véran, Vieilles vignes des Crèches 2011 (calcaires, léger élevage sous fûts 20 %) : quoique bien fermé, les notes d'élevage ressortent. La bouche est vanillée, avec moins de tension que le reste de la gamme. Finale fraîche. 3/3,5BB
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Domaine des Deux Roches à Davayé.
Mâcon Villages 2011 : belle réduction au nez. Boisé en bouche assez sensible, déjà salivant. Presque gras en finale. Simple mais bien fait. 3,5BB
Saint Véran, Les Cras 2010 : nez très frais, clairement mentholé. Grosse structure en bouche, une peu fermée. Magnifique finale étirée et tendue. 4,5BB
Saint Véran, Vieilles Vignes 2010 : un nez typiquement chardonnay, noisettes grillées, amers nobles, fraîcheur mentholée. La bouche est complexe, à la fois grasse, tendue et avec des amers nobles magnifiques. 5BB
Saint Véran, les Terres Noires 2010 : changement complet de registre avec ici un nez floral et fruité, presque aérien. Bouche très saline, tendue, une pointe de rondeur glycérinée. 3,5/4BB
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Place maintenant aux rouges.
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Domaine Paul Janin et fils à Romanèche-Thorins.
Beaujolais-Villages 2011 : explosif de fruits rouges très murs (cerises). Bouche construite sur une charge tannique modérée et élégante. Belle granulosité (toucher de bouche). 4/4,5BB
Moulin à Vent, Domaine des vignes du Tremblay 2011 (terroir granitique recouvert d'argiles) limoneuses) : un supplément manifeste de vin, cassissé, fruits rouges et noirs. Bouche douce, suave, avec de façon surprenant des notes de cannelle. De garde (déjà). 4,5BB
Moulin à Vent, Clos du Tremblay 2011 (sol granitique, peu profond, très vieilles vignes de 80-100 ans) : encore une corbeille de fruits noirs, avec de la cannelle. C'est déjà fondu en bouche malgré des tannins bien présents. Longueur imposante et fraîcheur en finale. 4,5/5BB
Moulin à Vent, Veilles Vignes des Greneriers 2011 (sélection d'une parcelle de très vieilles vignes, de 100 ans, sur sols granitiques plaqués d'argiles) : Fermé certes, mais quel fruit intense et profond. Sensuel en bouche, caressant. Clairement trop jeune aujourd'hui, vus les tannins encore anguleux, mais le potentiel est énorme. 5BB
Pas de surprise, les vins de Paul et Eric Janin pourraient soutenir la comparaison d'avec bon nombre de bourgogne, et pas que d'appellation régionale ! Des artistes.
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Domaine Coudert à Fleurie.
Fleurie 2011 : nez sur les fruits, un peu granuleux (rustique). Belle bouche sur un registre semblable. C'est à la fois sérieux, aromatique et gouleyant. 3,5BB
Fleurie, Vieilles Vignes 2011 (cuvée tardive) : plus de retenue au nez, mais un supplément de définition et de profondeur dans cette cuvée qui m'évoque par certains côtés les vins de Michel et Cédric Chignard. 4,5BB
Fleurie, Vieilles Vignes, cuvée "1 an de barrique", 2011 (La griffe du marquis) : encore plus de structure et de définition. Quelques arômes tertiaires, mais vite remplacés par un fruit mûr excellent. Magnifique toucher de bouche. 4,5/5BB
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Domaine Louis Claude Desvignes à Villié Morgon.
Morgon, La Voûte Saint Vincent 2010 (climat Douby) : c'est très fruits mûrs, avec une belle granulosité en bouche. 3,5BB
Morgon, Côte du Py 2011 : Profondeur et une certaine exubérance au nez. Bouche assez ronde, et un retour sur les tannins en finale. 3,5BB
Morgon, Javernières 2011 : ultra-profond au nez, mais toujours très élégant. Tannins présents, mais très frais et nullement agressifs. Belle longueur en bouche. 4BB
Morgon, les Impénitents 2010 (vieilles vignes de Javernières) : c'est plus fermé et nettement moins exubérant. La bouche est par contre magnifique, claquante, ultra-longue, bâtie sur des tannins nobles. 5BB
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Domaine Emile Cheysson à Chiroubles.
Beaujolais Blanc, l'Exception 2011 : joli nez élégant, frais, tendu et complexe. La bouche est grasse, mais pas trop, structurée sur une belle acidité. Finale très longue. 3,5BB
Chiroubles 2011 : fraîcheur, élégance, tension et fruité définissent ce vin très bien fait. Simple mais bien fait et bon. 4BB
Chiroubles, la Précieuse 2010 (vieilles vignes, élevage sous bois de 12 mois) : nez profond, un peu poudré et enrobé mais franc. En bouche, c'est très complexe, frais, d'une belle longueur, presque réglissé. Vivifiant en finale. 5BB
Chiroubles, la Secrète 2009 (élevage long en barrique de 600 litres) : un nez complètement atypique, plus Syrah que Gamay. Fruité intense, notes de pruneaux et d'épices. La bouche est éminemment structurée, très poivrée, réglissée, avec un toucher de bouche granuleux salivant. Tannins abondants mais élégants. 4,5/5BB
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Voilà, la liste des producteurs est encore longue mais après plus de 2 heures de dégustation, nos papilles commencent à rendre l'âme. Que voulez-vous, nous ne sommes pas professionnels, juste des amateurs éclairés.
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Suite au prochain épisode pour une soirée VIP au Salon des Vignerons Indépendants.
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Bruno

17 novembre 2012

Dégustation Alain Brumont aux Caves de Marly (78)


Château Montus à gauche - Château Bouscassé à droite
Crédit photographique : www.brumont.fr
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Il y avait bien longtemps que je n'étais pas allé aux Caves de Marly pour une dégustation, faute à des emplois du temps peu compatibles. Pour une fois, en ce samedi de novembre plutôt frais et gris, aucune obligation ni contrainte. Donc, me voilà fin prêt pour la dégustation des vins des domaines Alain Brumont (château Bouscassé et Montus), tant en blancs (secs et doux) qu'en rouges, en compagnie de l'ami François.
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Remarques liminaires
Madiran. D'origine gallo-romaine, le madiran est un vin rouge produit à 40 km au nord-est de Pau, sur une aire d'appellation de 1300 hectares, composée essentiellement de terrains détritiques et sédimentaires, à cheval sur les trois départements du Gers, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques. Le cépage majoritaire est le tannat, complété par les cabernet-sauvignon, cabernet franc (bouchy), fer-servadou (pinenc). Traditionnellement, les madiran sont des vins tanniques et colorés qui supportent bien un élevage sous bois. Ils demandent une longue garde avant de pouvoir apprécier pleinement leur caractère à la fois sensuel, charnu et charpenté. Quelques cuvées moins riches en tannat sont plus souples et plus fruitées, un élevage plus "léger" leur permettant d'être consommées plus jeunes. 
Pacherenc du Vic Bihl. Né sur la même aire d'appellation, le Pacherenc du Vic Bihl est un vin blanc sec ou moelleux dont le nom provient du gascon, et qui signifie littéralement « piquets en rang du vieux pays ». Il est principalement composé de cépages locaux tels que le petit courbu, le petit manseng, le grand manseng et l'arrufiac, parfois complété par le sauvignon. Le Pacherenc est soit sec soit moelleux, avec toujours une belle acidité de structure alliée à un gras élégant et à une palette aromatique extrêmement riche. Si les vins secs - sur des notes d'agrumes, de fruits exotiques et de miel - sont à boire jeunes, les moelleux, issus de raisins passerillés et non botrytisés (la peau des raisins étant trop épaisse), avec des notes complémentaires d'amandes et de noisettes - ont une garde plus importante.
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Bouscassé. Situé à flanc de coteaux de part et d'autre de la colline calcaire de Maumusson, le terroir du château de Bouscassé est composé "des plus belles variétés d'argiles du Sud-Ouest".
Montus. Acquis en 1980 par Alain Brumont, le terroir de château Montus est quant à lui composé de gros galets roulés.
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Place maintenant à la dégustation.
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Pacherenc du Vic Bihl sec, Jardins de Bouscassé 2009 : assemblage de Petit Courbu et de Petit Manseng elevés sur sols argilo-calcaires, il révèle un nez très exotiques, principalement sur l'ananas, avec une pointe complémentaire de fruits exotiques et de pamplemousse. La bouche est tendue et presque tendre à la fois, sur des notes d'ananas. Un peu court, avec une finale un peu "tight". Bien
Pacherenc du Vic Bihl sec, château Montus 2009 : Petit Courbu issu d'un terroir de galets, le nez est déjà très prometteur, légèrement rôti, un joli boisé qui soutient une floralité très élégante. La bouche se présente sur une réduction qui me plait beaucoup, demi-gras bien enveloppant, ample, très long, et qui se termine par une sensation de "tendreté" (légères traces de SR ?) élégante et vivifiante. Très Bien +
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Madiran, château Bouscassé 2009 (50 % de Tannat, 25+25 % de Cabernet Sauvignon et de Cabernet Franc) : magnifique nez sur un fruit éclatant, typé cerises rouges, une pointe de pruneau en complément (léger). C'est déjà profond. La bouche est sur un même équilibre frais, fruité et 'presque' léger. La sensation tannique est bien présente. Peut-être un peu court en final. Bien +
Madiran, château Montus 2009 (80  % de Tannat, 20 % de Cabernet Sauvignon) : nez clairement sur la cerise et la prune. La bouche franchit un palier dans la force tannique, mais avec des tannins qui savent rester frais quoiqu'encore anguleux (mais le vin est un bébé à ce stade). Belle tension acide qui offre au vin une impression de tension et d'élégance. Granulosité intéressante, ce qui confère au vin un toucher de bouche de bon aloi. Très Bien
Madiran, château Bouscassé Vieilles Vignes 2006 (100 % Tannat) : impression de fruité intense, sur les fruits rouges et noirs. La structure est globalement corpulente, mais avec un je ne sais quoi de retenu (phase de fermeture ?). Sans doute à revoir
Madiran, château Bouscassé Vieilles Vignes 2009 (100 % Tannat) : si le nez apparaît au premier abord discret, une légère aération permet de déceler un vin très charpenté, avec toujours un substrat sur les fruits. La bouche est équilibrée, fraîche et élégante, malgré une très grosse charge tannique. Finale très persistante, sur des notes réglissées. Très Bien ++
Madiran, château Montus, cuvée Prestige 1999 (100 % Tannat) : élevage en fûts neufs. Nez fondu et sur une belle évolution, entre cerises à l'alcool, kirsch et rose fanée (presque bourguignon !). Des notes complémentaires de cuir tanné, de fourrure et d'animal à poil. La bouche est complètement raccord, avec un fondu qui reste encore jeune. Peut faire penser à l'évolution de certains châteauneuf aussi ... Finale fraîche, persistante, sur une dernière impression de galets chauds. Excellent
Madiran, château Montus, cuvée XL 1999 (100 % Tannat) : cuvée produite uniquement les grandes années. Le vin bénéficie d'un élevage haute-couture, de 40 mois, dans des fûts neufs de 600 litres. Le premier nez rappelle le vin précédent, avec toutefois un basculement très net vers l'animal, le cuir et la fourrure, sans sacrifier au fruité. Bouche encore plus imposante, toujours élégante, mais que j'ai trouvé un peu en retrait par rapport au Prestige. Léger creux en milieu de bouche ? Très Bien ++
Madiran, la Tyre 2006 : cuvée parcellaire, produite uniquement les grandes années. Le vin est élevé dans des barriques de chêne neuf de 110 litres pendant un an. Ce vin de 'marque' se caractérise par une association de fragrances de fruits noirs (cerises) et de tannins. Grosse bouche équilibrée, avec des tannins élégants et déjà bien polissés. Finale très longue, qui laisse une impression de fraîcheur et qui fait claquer la langue. Excellent
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Nous terminons la dégustation par deux douceurs, dans deux styles complètement opposés.
Pacherenc du Vic Bihl doux, Vendemiaire 2009 : le nez est parfaitement confit, sur la pâte d'amandes (la décence m'interdit de parler de l'angélique fourrée de François), les fruits blancs et une note presque perlante, plus précisément vivifiante. La bouche est sur un registre d'élégance, sucrosité mesurée, tendue avec une finale sur une belle acidité. C'est encore une fois élégamment rôti, avec quelques sensations d'écorces d'orange. Très Bien +++
Montus, Vintage 2008 : issue de Tannat passerillé, cette curiosité est très typées fruits rouges, à mi-chemin entre un jeune porto (sans la structure) et un Maury (sans le rancio). Une pointe de cannelle est perceptible. La bouche joue sur un équilibre de demi-corps, la sensation d'alcool est à peine décelable. C'est une crème de fruits (au sens liqueur), très digeste et fruitée. Très Bien ++
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Une bien belle gamme, tant pour les blancs que pour les rouges, dont la réputation tannique et rustique colle trop souvent à la peau de cette appellation Madiran. Force est de constater que le tannat bien travaillé peut conduire à des vins charmeurs.
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Voilà, nous terminons la matinée par quelques amuse-bouche issus de la « Ferme de Beleslou » dans les Landes : jambon de porc noir gascon, magret de canard séché, magret de canard fourré au foie gras et foie gras mi-cuit ... avant de reprendre le chemin de nos domiciles respectifs.
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Bruno

15 novembre 2012

Guilhem Gaulcem 2009, Ermitage du Pic St Loup

Un petit coup de mou a justifié (en avais-je vraiment besoin ?) l'ouverture de cette bouteille, sans doute trop jeune et trop "too much" pour être dégustée aujourd'hui. Mais bien m'en a pris.
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Si à l'ouverture le vin apparaît effectivement très corpulent, sur un registre sudiste, une journée de carafe lui a permis de s'ouvrir tranquillement pour nous offrir de belles émotions et surtout plein de promesses pour l'avenir.
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Pic St Loup, Ermitage du Pic St Loup, cuvée Gilhem Gaulcem 2009 : robe éminemment (et évidemment) sombre et profonde. Un nez très sudiste, parfaitement mur et profond, sur les fruits noirs, une pointe de cerise bigarreau, le pruneau et le cuir humide. Très belle complexité relevée par des notes d'olivade. La bouche est magnifique de corpulence, de puissance et de fraîcheur. C'est encore une fois très mur, sur un joli fruit noir, la garrigue et les olives mures, une pointe de pruneaux cuits en sus. Les tannins ont résolu la quadrature du cercle, à la fois encore un peu abrupts (normal vu le millésime et l'âge du vin) et déjà très crémeux, sans aucune lourdeur. Finale très suave, avec des notes de tabac blond type "Amsterdamer", associées à un bouquet d'épices vivifiantes. Belle acidité qui tient le vin et le prolonge sur un registre droit et salivant. Excellent aujourd'hui. Sans doute encore plus parfait dans 10 ans.
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Je lève mon verre à l'ami Oliv qui a vécu certainement l'une de ses plus belles pages vineuses le week-end dernier. N'en déplaise aux pisse-froid, aux baveux murisaltiens et aux haineux languedociens et d'ailleurs (et qui souvent les mêmes, hélas !), il faut remercier François Mauss de son cadeau 'désintéressé').
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La magie du vin, c'est sans doute cela, et rien d'autres qu'une amitié franche et partagée, sans attendre quoi que ce soit en retour.
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Bravo Messieurs pour cette tranche de Vie.
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Bruno
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PS : à la manière de Murielle Robin dans le sketch du chantier, je ne suis pas, hop, un 'lèche-cul' (je ne connais pas FM), je suis juste énervé par la connerie humaine.

5 novembre 2012

Rhône en Seine : des vignerons en Capitale ...

Aujourd'hui, se tenait le salon "Rhône en Seine - des vignerons en Capitale" dans les salons du palace parisien (j'y reviendrai) le Georges V.
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Arrivés pratiquement à l'ouverture, nous avons adopté une méthodologie de dégustation très rigoureuse : les blancs dans un premier temps, les rouges dans un second temps - le Rhône Nord avant le Rhône sud. Pour des raisons évidentes de clarté de mon discours, j'ai groupé par vigneron / domaine / château mes impressions de dégustation.
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Mon système de notation pour cette journée s'étage, dans le sens croissant du plaisir ressenti, de 2 B-B à 5 B-B (le maintenant fameux Bobosse et Bobosse ...).
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Domaine du Joncier (Marine Roussel) à Lirac.
Lirac blanc 2011 : robe jaune dorée déjà assez évoluée. Nez légèrement grillé, une note "semi-oxydative" en sus. Bouche fraîche, étirée, avec une fausse sensation de sucre. 3B-B
Côte du Rhône, l'O 2011 (100 % grenache) : nouvelle cuvée sur un fruit croquant, une belle acidité gourmande. Un vin simple mais vraiment très agréable. 4B-B
Lirac, le Gourmand 2010 : nez très fruits rouges (cerises), une pointe d'épices douces. Belle structure en bouche, avec une très légère sucrosité. Finale salivante, sur un registre à la fois frais et corpulent. 4B-B
Lirac, le Classique 2010 (Grenache, Syrah, Mourvèdre) : un vin sur un équilibre assez puissant, sans masquer le côté fruité. Malgré une légère fermeture en bouche, les tannins apparaissent déjà très doux. 4B-B
Lirac, les Muses 2010 (80 % de Mourvèdre / 20 % de Syrah) : un must, doux, enrobé, soyeux, aromatique et équilibré. Belle association entre l'astringence / amertume noble du Mourvèdre et la douceur de la Syrah. 5B-B
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Domaine le Sang des Cailloux (Serge Férigoule) à Sarrians.
Vacqueyras blanc 2011 : un vin très rond, sphérique, gras, avec de beaux amers en finale. Beau potentiel visible mais sans doute servi un peu chaud. 3B-B
Vacqueyras, Floureto 2010 : belle structure fruitée. Une bouche un peu acide, mais qui tient le vin sur sa longueur. Amers agréables. Léger manque de définition. 3B-B
Vacqueyras, Lopy 2010 : un nez un peu fermé. Une bouche sur un équilibre de fraîcheur. Jolis tannins réglissés. Finale fraîche, franche, élégante et élancée. 3/4B-B
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Château de Beaucastel (Famille Perrin) à Châteauneuf du Pape.
Gigondas, clos des Tourelles 2010 : un peu rustique sur la construction, mais une bouche suave, sur des tannins lactés frais. Belle granulosité associée à une sensation de rondeur avenante. 3/4B-B
Châteauneuf du Pape, château de Beaucastel 2010 : un vin séveux, presque crémeux, sur une base minérale caillouteuse. Finale sudiste, sur la garrigue, le thym et l'olive. 4B-B
Châteauneuf du Pape, château de Beaucastel 2000 : premier nez très giboyeux. Bouche polissée, peut-être limite décharnée. Acidité viandée. Pinote légèrement. Finale réglissée. 3/4B-B
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Domaine de Beaurenard (Paul Coulon) à Châteauneuf du Pape.
Châteauneuf du Pape Blanc, Boisrenard 2010 : nez d'abord discret, qui s'ouvre ensuite sur une belle floralité aromatique. Bouche complexe, à la fois puissante et élégante. Magnifique finale salivante, sur une base minérale. Très très long. 5B-B
Châteauneuf du Pape rouge, domaine de Beaurenard 2010 : fraîcheur au nez, sur un registre sudiste. La bouche est salivante et saline. Beau fruité et très beaux amers en finale. 4B-B
Châteauneuf du Pape rouge, Boisrenard 2010 : même type de construction que le précédent vin, avec cependant un supplément de vinosité. C'est presque explosif en bouche, très soyeux en finale. Magnifique (déjà) et très gros potentiel. 5B-B
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Clos des Papes (Paul Avril) à Châteauneuf du Pape.
Châteauneuf du Pape blanc 2011 (les 6 cépages blancs du C9P - élevage sans bois - pas de malo) : Très aromatique au nez. Bouche complexe, sphérique, aromatique, possédant une belle acidité et une amertume noble (Bourboulenc). Gras en finale, sur une construction sudiste droite et sans mollesse. 3/4B-B
Châteauneuf du Pape 2010 : magnifique nez sur les fruits intenses, avec un supplément de fraîcheur presque saline. La bouche est à l'avenant, très élégante, fraîche, qui claque sur la langue. Finale saline, avec un joli retour sur l'aromaticité. 5B-B
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Alain Graillot à Pont de l'Isère.
Crozes Hermitage blanc 2011 : sur un registre de fraîcheur, élancé et très floral. Finale enveloppée et élancée. 3B-B
Crozes Hermitage 2010 : clairement boisé, tant au nez qu'en bouche. Manque de maturité du raisin ou élevage trop appuyé. A revoir
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Domaine du Tunnel (Stéphane Robert) à Cornas.
Cornas 2010 : grosse maturité au nez, très axée sur les fruits noirs. Même impression de puissance en bouche. C'est corpulent, avec une belle réserve d'acidité. Finale très équilibrée, saline et avenante. 4B-B
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Domaine Alain Voge à Cornas.
St Péray Harmonie 2011 (100 % marsanne) : élégance au nez, gras et opulent en bouche. Finale salivante, sur de beaux amers nobles. 3/4B-B
St Péray Fleur de Crussol 2010 (16 mois d'élevage) : un nez complexe, légèrement grillé, toujours très floral. La bouche est vineuse. Gros fond et gros potentiel. Finale très saline. 5B-B
Cornas, les Chailles 2010 : nez sur la finesse, une pointe de salinité toujours présente. La bouche est très fruits confits sans lourdeur, fruits murs en fait. Registre de fraîcheur. Astringence noble à polir. Belle salinité en finale. 4B-B
Cornas, VV 2010 : plus de profondeur au nez, plus d'intensité des fragrances et des arômes. Si l'élevage est encore nettement perceptible, le fruité, la salinité et le potentiel sont présents. Sans doute moins en place aujourd'hui. 3B-B
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Saint Joseph blanc ? c'est un nez poudré, une bouche grasse et relativement molle qui caractérisent ce vin. A revoir
Saint Joseph, Clos de Cuminaille 2010 : nez de fruits noirs très murs. La bouche est raccord, très mure, glycérinée, ronde, également un peu molle. Finale peut-être un peu rêche. 2B-B
Côte Rôtie, Rose Pourpre 2010 : très profond au nez, avec une sensation de granulosité avenante. Bouche magnifique, très corpulente mais distinguée. Pas d'excès. Fraîcheur et belle tension en finale. 4/5B-B
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Domaine François Villard à St Michel sur Rhône.
St Péray 2011 : floralité exubérante, bouche tendue, fraîche, légère et saline en finale. 3B-B
Condrieu, le Grand Vallon 2011 : un peu d'élevage au nez. Belle aromaticité en bouche, sur les fruits exotiques, la fraîcheur et le gras sans mollesse. Très très persistant. 4B-B
St Joseph, les Reflets 2010 : élevage au nez mais gros potentiel fruité (cerises mures). La bouche est charnue, croquante, sérieuse. Du fruit, de la maturité et de l'équilibre. Finale traçante malgré une astringence qui reste à polir définitivement. 5B-B
Côte Rôtie, Gallet blanc 2010 : un nez encore plus vineux, plus fruité et plus mur. Légère réduction qui n'altère pas cette sensation de profondeur et de sève. La bouche est certes très jeune, mais quelle maturité, quelle précision du fruit (fruits noirs surtout) et quelle noblesse dans les tannins encore bien marqués. Enorme potentiel. 5B-B
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Château Grillet à St Michel sur Rhône et Vérin.
2010 : très jeune dans sa structure mais un nez complexe, à la fois floral et fruité, presque sur les oranges amères. La bouche est grasse et structurée, étirée sur de magnifiques amers salivant. Finale également saline. 5B-B
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Domaine Gangloff à Condrieu.
Côte Rôtie, Barbarine 2010 : un nez très typé syrah, violette et épices. Quelques perceptions déjà salines et minérales. Développement du fruit à l'aération. La bouche est corpulente et élégante, sur un registre légèrement boisé. Frais et long, sur une finale sur la cerise. 4B-B
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Conclusion : une très belle dégustation où pratiquement l'ensemble des vins s'est montré sous un beau jour. Quelques confirmations et quelques agréables surprises, en particulier sur les rouges toujours assez salin aujourd'hui. Un millésime 2010 qui se présente très beau aujourd'hui.
Mes domaines "coup de cœur" : le domaine du Joncier, le domaine de Beaurenard, le Clos des Papes, château Grillet et François Villard.
Mes vins "coup de cœur" : en blanc, Châteauneuf du Pape Boisrenard 2010, St Peray Fleur de Crussol 2010 d'Alain Vogé et château Grillet 2010 - en rouge, Lirac les Muses 2010 du domaine du Joncier, Châteauneuf du Pape Boisrenard 2010, Clos des Papes 2010, St Joseph les Reflets 2010 de François Villard et Côte Rôtie Gallet Blanc 2010 de François Villard.
Mes déceptions : château de Beaucastel, Alain Graillot, Pierre Gaillard et, dans une moindre mesure, le Sang des Cailloux.
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Dernière remarque enfin quant au service dispensé dans ce palace parisien (remarquez, c'était la première fois que je rentrais dans ce genre d'établissement). Il est fortement désagréable d'être systématiquement bousculé par les serveurs qui officiaient, tant pour le remplacement des crachoirs que pour le buffet du midi. Enfin, dans les toilettes, les traditionnels essuie-mains en serviettes (que l'on trouve dans n'importe quel restaurant juste supérieur à la moyenne) ne sont en fait que des intissés. Un détail assez peu digne d'un palace !
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Bruno

4 novembre 2012

En passant par la Lorraine

La Cathédrale Saint Etienne de Metz se caractérise par des chiffres superlatifs : 6500 m2 de vitraux, la verrière de style gothique la plus importante en Europe et une voûte qui culmine à plus de 40 mètres au-dessus du sol au niveau de la nef (l'une des plus hautes de France).
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L'édifice actuel est daté du XIII° siècle. Il a été construite en pierre de Jaumont, pierre dorée chargée en oxydes de fer, lui conférant un aspect lumineux.
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Juste pour le plaisir des yeux, quelques clichés pris en fin d'après-midi, sous un climat typiquement normand !
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vues extérieures
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Bruno

Saint Pierre aux Nonnains à Metz

Palestre à l'époque romaine, abbatiale médiévale, remise militaire depuis le XVI° siècle, Saint Pierre aux Nonnains constitue l'un des vestiges participant au renouveau du quartier de l'arsenal de Metz.
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Construit vers 380/ 400, Saint Pierre aux Nonnains est à l'origine la basilique romane (lieu de réunions publiques) et/ou la palestre (salle de sport) d'un ensemble de thermes.
Incendiée par les Vandales au V° siècle, elle est restaurée par Saint Waldrée, afin de la transformer en abbaye de femmes (et ce jusqu'au XVI° siècle).
Au VIII° siècle, on y installe un chancel, barrière de pierres sculptées séparant la partie de l'église réservée au prêtre de celle destinée aux fidèles. Ce chancel, visible au musée de Metz, se caractérise par une décoration mêlant des influences romanes, byzantines, coptes et germaniques.
A l'époque romane, d'importants travaux sont entrepris sous l'égide de l'Empereur Otton : les murs romains sont arasés à plus de la moitié de leur hauteur de façon à dégager deux bas-côtés, une nef centrale est élevée, en prenant appui sur les piliers, eux-mêmes reliés par des arcs en plein cintre, un mur percé d'arcades est érigé afin de délimiter le narthex.
Aux XII et XIII° siècles, le mur de façade romain s'effondre, et la façade est reculée jusqu'au narthex dont on bouche les arcatures (encore visible aujourd'hui).
Au XV° siècle, on lui adjoint des voûtes gothiques dans la nef et les bas-côtés.
Au XVI° siècle, Saint Pierre aux Nonnains est utilisé comme entrepôt militaire, dans le cadre de la construction d'une citadelle. Les voûtes gothiques sont détruites, des planchers construits et les murs de la nef surbaissés.
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Aujourd'hui, la restauration de Saint Pierre aux Nonnains a permis de conserver l'histoire de cet édifice : murs romains, arcatures romanes, voûtes gothiques. Les restes d'un cloitre du XVI° siècle sont visibles à proximité de l'église.
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Quelques photos pour illustrer cette visite.
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Bruno