24 février 2013

Anniversairesssss

Par chance / malchance (rayez la mention inutile), je suis né le même jour que ma belle-mère (pas la même année !!). Je n'ai donc aucune excuse d'oublier son anniversaire. Exceptionnellement cette année, les anniversaires groupés avaient lieu en terres parisiennes. Pour faire court et pratique, compte tenu du  nombre de personnes présentes, ce fût un menu "terroir" qui fût proposé à l'ensemble des convives :
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 * rouleaux de saumon fumé au fromage frais et aux épinards
 * osso bucco de belle origine
 * plateau de fromages, dont un Normanville truffé
 * tiramisu et/ou tarte aux pommes
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Pour accompagner ce repas, quelques simples mais très belle bouteilles.
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En apéritif, un très joli Crémant du Jura, domaine Baud : un nez très fruité et floral, sur la framboise et la myrtille, une bouche suave et tendrement douce, avec un fond de tension salivante. Très belle persistance. Excellent.
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Avec le saumon, un Bourgogne Aligoté 2001, domaine Chicotot : un vin à l'opposé de l'image d'Epinal de l'Aligoté de Kir. Notes végétales nobles au nez (sureau, rafles mures). Une belle bouche réalisant la synthèse entre une tension acide simple et une complexité florale. Belle consistance. Finale sur une rondeur de bon aloi. Très Bien.
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Avec l'osso bucco, un excellent Côtes du Rhône, L'O 2011, domaine du Joncier : au premier nez, une belle et juste maturité, sur un équilibre sudiste "équilibré". La bouche est proprement magnifique, sublimée par le plat. Corpulence moyenne, fraîcheur, tannins lactés et crémeux, sans mollesse, sans creux et toujours frais. Très belle finale, persistante, fraîche, élégante et tendue. Excellent.
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Avec les fromages, en particulier ce Normanville truffé, on restera avec bonheur sur ce CdR qu'un Bordeaux assez quelconque n'a pas éclipsé.
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Enfin, avec la tarte aux pommes, j'ai adoré ce Coteaux de l'Aubance, la Morinière 2010, château du Bois Brinçon à l'équilibre plus frais et moins liquoreux que les Layon classiques, mais plus consistant, plus aromatique et plus persistant. Excellent.
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Voilà, une belle journée s'achève. La prochaine sera sans nul doute chargée en émotion avec ce nouveau travail, ses nouvelles habitudes et ses nouvelles responsabilités.
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Carpe Diem (avec une pensée toute particulière à l'ami Philou à qui j'adresse aujourd'hui - en toute pudeur - mon amitié la plus sincère).
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Bruno

20 février 2013

Parce que !

La vie professionnelle n'est pas un long fleuve tranquille. Après avoir personnellement vécu un dépôt de bilan puis un redressement judiciaire (plus proche d'une lente agonie que d'une tentative de sauvetage de quelques emplois), je me suis donc retrouvé fin octobre sans emploi. "Etre chômeur à mon âge ...".
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Bref, rien ne semblait pouvoir annoncer une année 2013 sous le signe de l'optimisme : une crise économique récurrente malgré les discours de nos incapables dirigeants successifs, l'industrie en général et la chimie en particulier en pleine déconfiture / démantèlement, une position de "senior" (nouvelle expression pour désigner de façon pudique les 'prés-vieux' de plus de 50 ans), ...
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Si la vie peut réserver des surprises désagréables, l'horizon peut s'éclairer parfois d'une façon étonnamment subite. En substance, après un premier entretien prometteur ce dernier vendredi, la sentence est tombée aujourd'hui.
Me voilà donc embauché pour un poste de Responsable Qualité, en CDI, dès lundi prochain.
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Grand ouf de soulagement même si la mission et ses responsabilités vont me projeter dans un nouveau monde, à mi-chemin entre industrie, grande école et recherche, au contact direct d'enseignants, de chercheurs et d'ingénieurs de recherche. A moi de prouver mes compétences maintenant.
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Comme tout fini par une belle bouteille, il me fallait bien arroser cet évènement. Et c'est naturellement avec l'un de mes vins fétiches issu de l'un de mes domaines fétiches sis en Bourgogne que cela fût fait.
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Un magnifique Pernand Vergelesses, Premier Cru Ile des Vergelesses 2007, domaine Rapet Père et Fils : une robe rouge grenat sombre assez dense. Un nez classique de pinot noir, sur les fruits rouges et noirs, une pointe fumée et cassissée, sur un substrat minéral / terrien salivant et tendu (acidulé et épicé). En bouche, c'est toujours aussi séducteur, à la fois soyeux et terrien. Grand équilibre général, avec un très beau toucher de bouche, minéral à souhait, une palette de fruits intense (fruits noirs de belle maturité) et une légère épice douce. Charge tannique de bon aloi, charpentée et fine, une pointe d'élevage encore perceptible sur la finale tendue, claquante et profonde. Excellent.
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Encore deux jours de répit avant une nouvelle aventure.
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En guise de conclusion, j'adresserai un énorme merci à toutes les personnes qui m'ont supporté durant cette période. Par vos encouragements, vos conseils ou tout simplement votre présence bienveillante, vous m'avez aidé à mieux me structurer et ainsi retrouver finalement assez rapidement un nouveau job. Merci à toutes et à tous.
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Bruno

17 février 2013

Un non-anniversaire au Père Lapin

Pour diverses raisons (53 est un nombre qui sonne mal à mes oreilles, la conjoncture, le chômage), j'avais décidé de ne pas fêter mon anniversaire cette année. Enfin, plus précisément de ne pas le fêter avec le même faste que les années précédentes.
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Par un concours de circonstances, nous voilà donc conviés à un brunch dominical au Père Lapin. De brunch il n'y eut pas, mais à la place un solide déjeuner pris juste en face de la Tour Eiffel, par une grande et belle journée ensoleillée d'hiver.
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Pour accompagner une carte ma foi fort sympathique et très séductrice (ICI), nous avons bu deux belles bouteilles.
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En apéritif, un Champagne Brut Premier Cru, Fleur de Champagne, Duval Leroy (Chardonnay et Pinot Noir issus de la Vallée de la Marne, de la Montagne de Reims et de la Côte des Blancs) : nez très fin et élégant, floral, vif et dégageant (déjà) une belle impression minérale. En bouche, c'est d'une tension extrême et magnifique, une sorte de concentré de poudre de calcaire. Profondeur vineuse, amertume noble et belle race se conjuguent pour définir un champagne équilibré font un excellent champagne d'apéritif, et que je verrai également bien sur un carpaccio de St Jacques par exemple. Belle persistance en bouche, claquant sur la langue. Excellent.
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Avec une côte de boeuf tendre et saignante, un Fleurie, Poncié 2011, domaine du Vissoux : Un nez assez discret, mais déjà sur un équilibre assez floral et fruité. Notes complémentaires d'épices et de réglisse, sur un substrat assez acidulé quoique "sérieux". En bouche, les tannins sont souples et légers, mais l'ensemble dessine un vin assez profond, tendre, persistant. Finale légèrement poivrée, sur un fruit intense et suave. Très Bien (le vin s'est ouvert au cours du repas et le dernier verre m'est apparu nettement plus développé et corpulent). 
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Pour le plaisir des yeux, quelques photos des plats et des desserts.
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Côte de boeuf rôtie pour deux, frites et béarnaise « tout maison »
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Rognon de veau rôti, purée maison, sauce madère
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Tartelette citron et uzu, réduction de miel au Grand Marnier
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Brioche façon pain perdu, confiture de vieux garçon
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Café gourmand (avec un caramel au chocolat et au beurre salé : une tuerie au premier plan)
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Un très grand merci à François et Gweno pour ce cadeau, involontaire certes, mais grandement apprécié, et à notre p'tit jeune bourguignon en mal de hammam (et plus si aff ...).
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Merci également à tous les amis qui m'ont témoigné de leur amitié par mail, SMS ou sur FB (Oliv, Thomas, Gildas, Francis, Pascale, ...).
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Bruno

5 février 2013

Du Bio, du bon, des Delesvaux !!!

Crédit photographique : La Pipette aux Quatre Vins
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Je cherchais désespérément depuis quelques jours un titre pour ce post, histoire sans doute d'en rajouter une couche à ce débat / querelle d'école maternelle nourrie et pourrie sur la blogosphère ces derniers temps (par exemple : ICI et ICI). Il eut été tellement facile de reprendre un titre déjà utilisé : "Se souvenir des belles choses".
Et voilà qu'après une grosse demi-journée passée à écrire des dizaines de candidatures spontanées, la lumière m'est (enfin !) apparue (comme quoi, le travail nourrit le cerveau). Un vague souvenir de l'enfant provincial que j'étais et qui, venant à Paris, découvrait dans les tunnels du Métro cette réclame pour un apéritif aujourd'hui presque disparu : Dubo - Dubon - Dubonnet pouvait-on lire fréquemment.
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Donc, voilà l'objet du délit : Du Bio, du beau, du bon et des Delesvaux.
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Après un lundi où j'ai arpenté les allées du Parc des Expositions de la Ville d'Angers, attiré par les effluves du Salon des Vins de Loire, il n'aurait sans doute pas été convenable de rentrer directement sur Paris, sans rendre visite à l'un de mes amis vignerons (et ce, d'autant plus que deux cartons m'y attendaient - bouteilles achetées en 2012 je précise pour quelque esprit chagrin qui tenterait de venir me titiller ...).
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Rendez-vous fût donc pris avec Philippe en ce mardi matin tellement pluvieux que nous n'avons pu effectuer le traditionnel mais non-moins instructif tour des vignes. Bref, place directement à la dégustation dans une ambiance aussi glaciale à l'extérieur que conviviale dans nos cœurs.
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En guise de préambule, voici le plan des différentes parcelles
et un aperçu de la variété géologique des terrains
à partir de quelques cailloux récoltés ça et là
Crédits photographiques : La Pipette aux Quatre Vins
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Anjou blanc, Feuille d'Or 2011 : un nez qui laisse une impression de tendresse aromatique, sur un miellé discret. La bouche est également tendre, cristalline, sur une amertume qui étire le vin et le rend traçant. La finale est à l'avenant, longue, légèrement glycérinée, salivante. Très Bien ++
Anjou blanc, Authentique 2010 (vignes franches de pied) : le nez est déjà plus complexe et plus développé, très floral et fruité (fruits blancs). En bouche, il possède un supplément de volume, sur une trame plus riche et légèrement confite. La tension, qui se découvre totalement en finale, tient le vin et lui apporte une belle partition. Ça claque sur la langue en finale. Excellent +
Coteaux du Layon Saint Aubin 2011 (100 % passerillé - 80 grammes/litre de sucres résiduels) : un nez très grillé et réglissé, fin et élégant. La bouche révèle une liqueur très douce, bien équilibrée par sa minéralité et sa composante acide.Une amertume modérée est perceptible , donnant à la finale fraîche et mentholée une impression de "grains en bouche". Très Bien +
Coteaux du Layon, Les Clos 2010 2011 (50 % passerillé et 50 % Botrytisé issus de deuxièmes tries - 100 grammes/litre de sucres résiduels) : un nez légèrement rôti, avec des notes abricotées légères. Deuxième nez sur un équilibre doux-amer très salivant, un peu à l'instar d'un caramel salé. La bouche est riche, fraîche et longue. On retrouve dans ce vin une composante carbonifère, cette minéralité charbonneuse qui me ravissait dans son Clos du Pavillon 1998. Le temps est assassin ... Excellent
Nous finissons la dégustation des millésimes jeunes par un SGN 2010 (100 % Botrytis évidemment - 230 grammes/litre de sucres résiduels) : nez de botrytis, rôti, amertume noble, tension minérale charbonnée. En bouche, une véritable crème de liqueur, avec une acidité sur le fil (qui pourrait être presque mordante) mais qui est juste dosée pour venir équilibrée la grosse charge de sucres. Miel, réglisse et amers nobles complètent la palette aromatique. C'est jeune bien sur, mais déjà bougrement bon et plein d'espoir plus les 20 ans qui viennent (après, mon Parkinson m'empêchera de bien tenir le verre). Excellent +
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Surprise, que dis-je ? Non tant l'homme est généreux, plutôt cerise sur le gâteau, nous avons eu le droit à une horizonto-verticale (c'est nouveau, ça vient de sortir) de la trilogie "Delesvaussienne" : SGN, Carbonifera et Anthologie, sur les millésimes 1995, 1996 et 1997, excusez du peu !
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Raisins et Botrytris, le gage d'un avenir plein de promesses
Crédits photographiques : Catherine et Philippe Delesvaux
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SGN 1995 : un nez avec toujours cette impression d'amertume noble et salivante, un peu style peau d'amandes, complexifié par des notes miellées. A l'aération, fragrances de vieux rhum de noble origine. La bouche est complètement raccord, clairement sur le rhum, riche, ultra-longue, avec une finale typée caramel. Excellent ++
SGN 1996 : un nez sur un équilibre plus élégant et moins corpulent. C'est subtil et très aromatique. Encore cette amertume noble. La bouche est toujours très élégante. Elle démarre doucement, presque discrètement. Puis les arômes se développent, doucement mais sûrement. Finale magnifique, minérale, sur la tourbe à la manière d'un bel Islay. Excellent ++++
SGN 1997 : un nez un peu intermédiaire entre les deux précédents, en combinant cette évocation de la peau d'amandes, la liqueur de caramel et des notes aromatiques tourbées. En bouche, c'est puissant et charpenté sans sacrifier à l'élégance. Une pointe saline est présente. Finale typée grand malt, plus Jura qu'Islay. Peut-être un très (très très très) léger bémol, un peu moins de longueur que le 1996 (????). Excellent ++
Anthologie 2010 (360 grammes/litre de sucres résiduels) : un nez aromatique et assez explosif, qui m'évoque les jeunes rhums (hum hum). Une pointe d'acétaldéhyde (aldéhyde acétique ou éthanal pour les puristes). Cette sensation se retrouve en bouche, traduisant et trahissant la jeunesse du vin. Avec l'âge, ces volatils vont se combiner au vin et disparaître peu à peu. La bouche présente une acidité presque tannique, saline et corpulente. A attendre d'urgence pendant quelques années. Excellent
Carbonifera 1997 (380 grammes/litre de sucres résiduels) : un nez complexe, aromatique, profond et suave. Livrées pêle-mêle, voici les notes que j'ai reconnues : malt tourbé (typé Skye), agrumes confits et agrumes amers. Un deuxième nez (après aération) de charbon / tourbe. La bouche est énorme de complexité. Il serait vain de vouloir la décrire de manière exhaustive. Rôti fumé, légèrement paraffiné, agrumes confits. Finale particulièrement élégante. Excellent ++
Anthologie 1995 (400 grames/litre de sucres) : changement de registre avec ce super-SGN qui présente une première approche ayant un air de famille avec son cousin SGN 1995. Mais c'est quand même plus (beaucoup plus) développé. La sensation d'acidité est bien présente, mêlée à des notes d'agrumes (citron et orange confits). Encore plus d'équilibre que le SGN, sans aucune lourdeur ni impression saturante. Excellent ++++
Anthologie 1996 : un vin qui semble plus sur la retenue et l'élégance au premier abord. Toujours la présence de ces amers nobles et salivants (très salivants ici). En bouche, c'est aromatique, long, très long, tendu, avec une acidité au cordeau, finissant sur des amers sapides. Excellent ++++
Anthologie 1997 : le nez m'évoque un vieux malt, une sorte de Isle of Jura de 25 ans d'âge. Miel, rôti du champignon magique et amertume type peau d'amandes complètent les fragrances. Une liqueur en bouche, capiteuse et enveloppante, mais également minérale, saline et tourbée. C'est salivant au possible. Ultra-long. La finale est caractérisée par une complexité associant un miellé réglissé suave et une acidité qui claque sur la langue. Assurément un must. Excellent ++++(+)
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Si nous ressortons de cette verticale d'Anthologie abasourdis, force est de constater que nos papilles sont étonnamment presque vierges et notre esprit "frais et dispo", comme si les sucres présents étaient partiellement gommés par l'acidité et la netteté de l'équilibre des vins. Chapeau l'artiste, qui nous a - en parole - initié au pressurage des raisins botrytisés (on n'obtient pas du jus, mais une sorte de miel ...). Certainement pas une partie de plaisir, mais le jeu en vaut largement la chandelle lorsque le résultat est à cette hauteur.
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Encore une fois, mille mercis à Philippe pour cet accueil et cette disponibilité.
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A très bientôt.
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Bruno






Je tiens à remercier ici très cordialement Philippe R à qui j'ai emprunté quelques photos pour illustrer cet article. Je vous invite chaleureusement à consulter l'article qu'il a publié il y a maintenant deux ans sur son Blog "La Pipette aux Quatre Vins", qui constitue sans nul doute une véritable ode aux grands liquoreux de Loire, et à leur 'Pape', Philippe Delesvaux.

4 février 2013

Le Salon des Vins de Loire à Angers. 3- Les douceurs

Dernière étape avec toutes les douceurs : moelleux et liquoreux.
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Domaine Vincent Ricard à Thésée la Romaine (37)
Vin de France, cuvée Armand 2011 (cépage Sauvignon, deuxième tri) : un nez doux tout en élégance. Même impression en bouche, avec de la frangipane, une charge en sucre assez légère et un équilibre subtil lié à une charge acide importante et une belle amertume. 4/5*
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Domaine Cady à Saint Aubin de Luigné (49)
Coteaux du Layon 2012 : un vin assez léger, de demi-corps. Belle amertume en bouche. Sans doute un peu court en finale. 2*
Coteaux du Layon Saint Aubin 2012 : une même première impression au nez. En bouche cependant, il y a plus de liqueur. Encore de jolis amers nobles en finale. 2/3*
Cabernet d'Anjou 2012 : un nez très aromatique / exotique, sur la rose, les fruits rouges acidulés et le chamallow. Belle aromaticité en bouche. Frais. Un peu court mais agréable. 3*
Coteaux du Layon Saint Aubin les Varennes 2011 : joli nez de botrytis, sur l'ananas confit / rôti. Douce liqueur en bouche. Finale de demi-corps. 3*
Coteaux du Layon Premier Cru Chaumes 2011 : nez d’abricots confits. Grosse liqueur en bouche. Bel enrobage final, très long. 3/4*
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Château de Brézé / Domaine de Saint Just à Saint Just sur Dive (49)
Coteaux de Saumur, Clos Bonne Nouvelle 2011 (château de Brézé) : un nez très fin et très léger. La bouche recèle une forte minéralité fine et complexe, sur la craie et le schiste. Un équilibre demi-doux. Finale sur de magnifiques amers salins. 4*
Coteaux de Saumur, Or de Brézé 2009 (château de Brézé) : un nez sur la dragée de baptême, légèrement rôtie. En bouche, y'a du vin nom de djiou ! Confit mais frais, minéralité qui se confond et se marie avec l'élevage. Superbe finale. 4/5*
Coteaux de Saumur, Valboisière 2009 (Domaine de Saint Just) : un must (comme d'habitude !). Botrytisé, complexe, frais, long, minéral et grosse liqueur en bouche. Toujours sur un registre d'amers nobles et de fraîcheur toute étirée. 5* (+)
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Voilà, le marathon de près de 8 heures s'achève. Ouf, un peu de repos nous fera le plus grand bien avant une dernière dégustation qui s'annonce déjà plus qu'exceptionnelle. Vivement demain !!!
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Bruno

Le Salon des Vins de Loire à Angers. 2- Les Rouges

Suite de la visite. Après la finesse, place maintenant aux muscles, avec les tannins de Cabernet (et d'autres cépages de Loire).
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Domaine du Carrou à Bué (18)
Sancerre, domaine 2012 : un nez explosif, sur les fruits rouges acidulés. La bouche est grasse et suave, d'un équilibre de demi-corps, avec une belle acidité. Entrée de gamme "gouleyante" mais très bien faite. 3/4*
Sancerre, domaine 2011 : une impression plus terrienne, plus lourde et plus confite. Jolies notes fumées. La bouche est un peu alsacienne, terrienne, fumée et rustique. Belle finale équilibrée par l'acidité et la réglisse. 3*
Sancerre, domaine 2010 : un vin tout en élégance, sur un équilibre assez corpulent. Fruits mûrs, profondeur et allonge. Finale enrobée, très longue. 4* (+)
Sancerre, domaine 2009 : nez un peu fermé, sur l'animal (gibier à poil) et les fruits mûrs. Beaux amers en bouche, légère sensation de rafles. Tannique dans sa construction. 3*
Sancerre, la Jouline 2012 : nez de fruits intense. Maturité et sérieux, séveux, vineux. Bouche sensuelle, légèrement lactée, réglissée. Déjà un bel équilibre. Tannins civilisés. 5*
Sancerre, la Jouline 2011 : un véritable nez de pinot fin. Magnifique bouche profonde, allongée, fine, fruitée et montrant une belle structure d'ensemble. C'est long. 5* (+)
Sancerre, la Jouline 2010 : un autre style, plus léger. L'acidité est plus développée. Le potentiel est présent, mais c'est clairement moins immédiat à ce stade. 4*
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Domaine Pierre Sourdais (le Moulin à Tan) à Cravant les Coteaux (37)
Chinon, tradition 2012 : gros fruits ûrs, avec de jolis tannins fins, dégageant une impression de fraîcheur. Belle longueur. Simple et bien fait. 3*
Chinon, cuvée Stanislas 2012 : plus séveux bien entendu, une pointe fumée. Charge tannique bien présente, mûre, légèrement lactée en finale. 3* (+)
Chinon, les Rosiers 2011 : un vin de soif, immédiat, réglissé et fruité à souhait. Pas d'orgueil déplacé ici mais un amour du travail bien fait. 3*
Chinon, tradition 2011 : nez de fruits noirs mûrs, belle charge tannique. Bel équilibre global. 3/4*
Chinon, cuvée Stanislas 2011 : nez de cabernet mur, bouche fruitée et épicée et finale sur la fraîcheur. 4*
Chinon, les Boulais 2011 : une profondeur et une sève au nez. En bouche, c'est à la fois rond et charpenté. Attaque souple, mais la grosse charge tannique se développe ensuite. Puissance et longueur caractérisent ce vin de grande garde et de gastronomie. 4/5*
Chinon, cuvée Stanislas 2010 : retour d'un fruit plus immédiat, plus civilisé et surtout déjà un peu plus polissé. Nombreux tannins fins, réglissés et enrobés. Belle finale fraîche. 5* (+)
Chinon, les Boulais 2010 : Ouch, y'a du fruit dans ce vin. Grosse (énorme) puissance maîtrisée. Tannins crémeux et lactés, équilibre de belle maturité et finale très fraîche malgré la jeunesse du vin et des tannins. 6*
Chinon, les Boulais 2009 : effet millésime mais le vin est sans doute moins long que large. Une construction qui peut évoquer 2010, en plus rond et plus confit. A ce stade, les tannins sont légèrement asséchant en finale. 4/5*
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Vins Gigou à La Chartre sur le Loir (72)
Alors, où classer le Pinot (ou Pineau) d'Aunis. Clairement pas en blanc ! Alors en rouge comme semblerait l'indiquer son sobriquet de "Chenin Noir" ...
Coteaux du Loir, Pineau d'Aunis 2010 : nez très typé et classique, sur le poivre, les épices, l'anis et le poivron bien mûr. Vin assez léger, bouche de demi-corps, avec une très belle aromaticité portée par l'acidité de structure. 3*
Coteaux du Loir, Pineau d'Aunis 2011 : un équilibre plus sur le fruit et la corpulence. Le côté épicé est moins évident, mais le vin apparaît plus tendu et plus allongé. 3/4*
Coteaux du Loir, L’Ancêtre 2011 : nez de fruits rouges intense. En bouche, c'est profond, avec une belle matière fraîche. grosse allonge. 4*
Coteaux du Loir, cépage Gamay, cuvée Gigou't 2008 (domaine de la Charrière) : difficile de passer après l'aromaticité des Pineaux d'Aunis. Léger, presque linéaire, manque d'aromatique, acidité mal équilibrée. A revoir
Bulles Sarthoises rouges : un équilibre demi-sec, épicé et assez rond, une minéralité prononcée, traçante, avec des tannins de caractère. J'aime bien. 3/4*
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Domaine de la Lande (Delaunay Père et Fils) à Bourgueil (37)
Bourgueil, domaine 2011 : un nez de fruits frais et humides. La bouche est simple, gourmande, de belle maturité. Tannins assez légers et civilisés. 3*
Bourgueil, les Graviers 2011 : déjà du grain au nez (silex). Belle construction en bouche, fruité, minéralité et tannins lactés. Finale sapide et fraîche. 4*
Bourgueil, les Pins 2010 : nez plus fermé et plus profond. En bouche, la structure marque une marche supplémentaire. Tannins présents. Beaux amers en finale. Très gros potentiel. 4* (+)
Bourgueil, Prestige 2010 : un nez particulièrement sensuel et séveux, avec un supplément de fruits noirs et de réglisse. Déjà un peu crémeux. La bouche, c'est un véritable velours, maturité, fraîcheur, finesse et tannins mesurés. Superbe finale interminable. 5* (+)
Bourgueil, Prestige 2009 : un peu d'amertume et de verdeur (astringence ?) au nez. Grosse charge tannique un peu brute de décoffrage aujourd'hui. Matière clairement à fondre. 4* aujourd'hui (demain, ?)
Bourgueil, le Clos Barrot 2005 : nez très fruité quoique déjà bien patiné. La bouche tannique est super-jeune. Amers salivants très jolis en finale, ce qui apporte une sensation d'équilibre à l'ensemble. 6*
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C'est la langue violette, les lèvres corrodées et les dents molles que nous quittons le monde des rouges. Un quart d'heure de pose et une bonne rasade d'eau fraîche avant d'attaquer les douceurs.
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Bruno

Le Salon des Vins de Loire à Angers. 1- Les Blancs

Il paraît que c'est un incontournable, le Salon des Vins de Loire, qui se tient tous les ans depuis maintenant près de 25 ans à Angers. Pour ma part, c'est la première fois que je mettais les pieds dans ce rendez-vous réservé aux professionnels, et sous la bannière "Presse / Blogueur" s'il vous plaît. Comme quoi, la notion de pro / amateur est très subjective ...
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Donc, me voilà en ce lundi matin aux portes du Parc des Expositions d'Angers dont il faut louer un parking gratuit. Et oui ! La gratuité est une chose devenue rare.
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Pour des raisons évidentes de clarté de présentation, j'ai scindé mon compte-rendu en trois parties : les vins blancs, les vins rouges, les douceurs.
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Première partie, les vins blancs.
Domaine du Carrou à Bué (18)
Sancerre, domaine 2012 : un nez explosif de sauvignon bien mûr, avec ce côté végétal noble et sapide. Citron et pamplemousse confit. La bouche est ronde, mais bien équilibrée. Finale sur les fruits exotiques. Belle maturité générale. 4*
Sancerre, Chêne Marchand 2012 : un nez beaucoup plus fin, plus réservé et plus élégant. Sur les fruits (agrumes) jaunes. En bouche, belle complexité entre minéralité et tension. C'est long, sur le citron encore confit. Excellente sensation en finale. 5*
Sancerre, La Jouline 2012 : en fait, une synthèse des vins précédents au nez. En bouche, rondeur et vivacité. Sans doute en retrait aujourd'hui, surtout sur la finale assez courte. 3/4*
Sancerre, domaine 2011 : un vin assez simple en bouche, sur un équilibre de demi-corps. Vif, minéral (pierre à fusil). 3*
Sancerre, Chêne Marchand 2011 : un "jeune chablis", coquille d'huitres, citron, minéralité fine. Bouche bien construite, corpulente, profonde et séveuse. Finale vibrante. 4*(+)
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Domaine  Serge Dagueneau et filles à Saint Andelain (18)
Pouilly sur Loire, le Centenaire 2012 : très floral, une impression de 1/2 sucre (fausse impression puisque sec). En bouche, belle salinité salivante, sur un équilibre entre tension et minéralité fine. 2/3*
Pouilly Fumé, tradition 2012 : un nez poudré et vanillé, confirmé par une bouche riche, sans doute trop à mon goût. Finale un peu courte. 2*
Pouilly Fumé, Clos Chaudoux 2011 : là encore, un vin riche et sur un style opulent. La base minérale permet une belle tension générale, qui se termine par une finale très persistante. 3/4*
Pouilly Fumé, La Léontine 2010 : c'est plutôt fin et un peu boisé au nez. En bouche, même impression, avec des touches d'épices douces et une acidité fine en supplément. 3*
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Domaine de la Plante d'Or (Philippe Loquineau) à Cheverny (41)
Découverte pour ma part du cépage Romorantin rapporté par François 1er de Bourgogne.
Cour Cheverny, Fleur de Lis 2007 : un vin tout en floralité sur une base de fine acidité. Demi-corps et frais. Très élégant (dans un registre 'aligoté'). 2/3*
Cour Cheverny, Fleur de Lis 2010 : c'est plus floral et surtout plus capiteux / intense au nez. La bouche, toujours de demi-corps, est fraîche, très sapide et se termine par une finale salivante. 3*
Cour Cheverny, la Salamandre 2007 : ce vin possède un supplément de consistance et de corpulence, toujours sur un registre de fraîcheur. Quelques notes évanescentes d'oxydation ménagée sont perceptibles. 3*
Cour Cheverny, la Salamandre 2009 : un nez floral, légèrement poudré, très élégant. La bouche est encore jeune, fine, finement acide. La légère sensation oxydative (est-ce réellement une oxydation ?) se combine parfaitement avec un côté presque demi-sec / onctueux / velouté perceptible en finale. 3* (+)
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Domaine Vincent Ricard à Thésée la Romaine (41)
Touraine, Le Petiot 2012 : un vin assez complexe, une impression de demi-sucre, sur une base acide et saline. 2/3*
Touraine, Les Trois Chênes 2011 : un très joli nez de fruits blancs, une bouche bin mûre, saline, réglissée (plutôt réglisse amer) et qui se termine par des notes de poires williams. 3/4*
Touraine, Les Trois Chênes 2012 : plus fin et plus élégant au nez. En bouche, la structure dévoile une belle maturité qui s'appuie sur une acidité maîtrisée. Très belle finale sensuelle. 4*
Vin de France (cépage Muscat) : un peu ferme, avec une grosse aromaticité en finale. Clairement pas mon style de vin.
Touraine, ? 2011 : première impression de boisé, sur un fond à la fois salin et minéral. Belle allonge en bouche. Sans doute pas en place aujourd'hui mais un potentiel bien présent. 4*
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Michel Redde à Saint Andelain (18)
Pouily sur Loire La Moynerie 2009 : Puissant, salin, trop salin sans doute. J'y ai senti un léger goût de liège en finale. A revoir
Pouilly sur Loire, cuvée Gustave Daudin 2008 : très grosse minéralité saline, très persistant. Là encore, la salinité est tranchante, presque acerbe. 3*
Pouilly Fumé, Petit Pouilly 2012 : nez variétal, acide, presque perlant. La bouche est bien construite, fraîche et gourmande. Finale longue, fine, élancée et fraîche. Toujours salin mais moins que dans l'ensemble de la gamme. 3/4*
Pouilly Fumé, La Moynerie 2011 : Très belle finesse au nez, quand même un peu sur la retenue. La bouche est saline, pratiquement (trop ?) salée à la manière d'une Petite Arvine. Tension, gras et minéralité en finale n'estompent pas cette impression. 2/3*
Pouilly Fumé, les Cornets 2009 : ce vin issue de marnes kimmeridgiennes possède un nez fin. La bouche est grasse et corpulente. Malgré la réglisse, c'est encore salé. 2*
Pouilly Fumé, les Champs des Billons 2009  : issu de calcaires, le vin est encore une fois trop salin à mon goût. Finale sur les fruits exotiques.
Pouilly Fumé, Les Bois de Saint Andelain 2009 : sur des sols composés d'argiles à silex, il apporte un degré supplémentaire dans la finesse et la minéralité, mais toujours sur ce sel trop prégnant. 3*
Pouilly Fumé, Marjorum 2009 : nez sur la poudre de calcaire, très fin et léger. La bouche est bien en place, complexe, de demi-corps. Joli gras. Finale de belle longueur, avec une salinité plus mesurée ici. 3/4*
J'ai vraiment l'impression d'être passé à côté de l'ensemble de la gamme. Est-ce un (mauvais) concours de circonstance lié à la proximité de la dégustation avec le repas. En tout cas, clairement à revoir pour me faire une réelle opinion de ces vins.
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Domaine Henri Marionnet à Soing (41)
Nous aurions bien aimé déguster quelques vins mais Monsieur Marionnet avait sans doute mieux à faire avec les commerciaux 'bien sous tout rapport' (j'ai tout le matériel dans la R16) d'une grande maison que de s'occuper de nous. Après cinq minutes de vaine attente, allons voir ailleurs si l'herbe est plus verte.
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Domaine aux Moines à Savennières (49)
Savennières Roche aux Moines 2011 : très joli nez aromatique et complexe, mêlant citron, pamplemousse et miel, donnant une impression presque confite. La bouche est clairement charpentée, sur une grosse minéralité schisteuse. Excellente persistance dans un registre granuleux très agréable. 4*
Savennières Roche aux Moines, cuvée Les Moines 2010 : le nez est plus aromatique et plus cristallin, sur les fruits exotiques. Une légère pointe oxydative alléchante. La bouche est droite et tendue, cristalline, laissant une douce sensation de douceur. Ultra-puissant, salivant, longue et fine acidité. Un vin tout en élégance et en soyeux. 5* (+)
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Une première étape s'achève, avec des confirmations, des découvertes mais également des déceptions.
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La suite de la visite avec les vins rouges.
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Bruno