23 mars 2013

Le Salon des Vignerons indépendants

Ce week-end, se tient le Salon des Vignerons Indépendants (session de printemps) à l'espace Champerret à Paris. Me voilà donc en ce samedi matin prêt pour quelques dégustations connues et moins connues, dans l'ordre chronologique.
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Domaine aux Moines à Savennières
Des vins toujours au top, et de mieux en mieux définis et minéraux avec le temps !
Savennières, Roche aux Moines 2010 : un nez complexe, d'abord très floral et exotique, puis fleuri et sur les fruits exotiques, me rappelant certains "auslese" mosellans. La bouche est d'une tension minérale terrienne, granuleuse et sapide. C'est fin et salin, avec une persistance onctueuse très agréable. Excellent
Savennières, Roche aux Moines 2011 : un nez plus tendu, plus discret au premier abord, mais d'une définition superlative. Notes d'ananas et de citron. En bouche, la minéralité est plus fine, avec une superbe longueur en bouche. Très grand équilibre sur le fil du rasoir, grande élégance florale en finale. Ira sans doute plus loin que le 2010. Excellent ++
Savennières, Roche aux Moines, cuvée les Moines 2010 : un long élevage sous bois lui donne ce nez très exotique, confits, sur des notes semi-oxydatives élégantes. On décèle la jeunesse du vin par une légère pointe d'élevage. En bouche, c'est très puissant, minéral (toujours), sur un même équilibre semi-oxydatif. La finale est perlante, presque saline. Excellent +
Savennières, Roche aux Moines 1999 : un nez légèrement évolué à mon gout, avec encore des notes d'agrumes fraîches. La bouche me déçoit un peu, plutôt sur un équilibre de rondeur, un peu "chaude", manquant de tension et de longueur. Bien
Savennières, Roche aux Moines 1994 : un nez presque "Sauternes", sur l'ananas rôti et des notes d'abricots. La bouche, quoique un peu fermée, est traçante, minérale à souhait, avec une belle aromatique en finale. Sur cette bouteille ouverte juste à la dégustation, je pense qu'une légère aération lui eut été profitable. La preuve en est apportée par le "fond" de bouteille ouverte la veille. Si le côté oxydatif est bien présent, le vin est plus ouvert, encore plus aromatique et surtout plus puissant. Très Bien ++
Savennières, Roche aux Moines 1992 : un équilibre subtil entre tension et notes tertiaires. Cire et encaustique au premier nez, toujours sur un registre frais. Puis les agrumes et l'ananas apparaissent et complètent avec bonheur ces impressions. Bouche ultra-complexe, confite, cireuse dans le bon sens du terme, tendue par sa minéralité ... mais avec un léger gras en finale. Excellent ++
Nous finissons la dégustation par un moelleux, le Savennières, Roche aux Moines, cuvée les Nonnes 2011 : un nez toujours très élégant, à peine sucré, légèrement confit et grillé, une pointe rôti en supplément. La bouche me paraît un peu décharnée et déséquilibrée, mais j'ai toujours du mal avec la conjonction Savennières et sucres. La finale est toutefois très agréable, veloutée et minérale à la fois. Bien ++
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Domaine Alain Gautheron à Fleys
Une vraie déception sur ce domaine qu'on m'avait recommandé (avec un supplément un rythme de dégustation digne d'un véritable sprinter).
Chablis 2011 : un nez assez chablisien, sur la coquille d'huitre et l'iode. Belle définition en bouche, de demi-corps. Un vin simple mais bien fait. Bien
Chablis, Emeraude 2010 : un nez plus typique, une grosse tension en bouche, très belle minéralité fine. Finale un peu grasse et ronde. Bien +
Chablis VV 2011 : nez feermé et peu expressif. Bouche assez bien construite. Grosse acidité toutefois. Légère perception d'élevage, ) intégrer. Bien -
Chablis, Premier Cru Vaucoupin 2011 : encore un vin fermé, mais une bouche qui se révèle opulente, grasse et acide. Assez Bien
Chablis, Premier Cru Mont de Milieu 2011 : construction plus florale au nez. Même style en bouche, sans doute un degré de minéralité en sus. Bien
Chablis, Premier Cru les Fourneaux 2011 : un très beau nez chablisien typique (enfin un !). La bouche est malheureusement en retrait net, avec toujours ce gras presque incongru. Bien
Chablis, Premier Cru les Fourneaux VV 2011 : plus de puissance et de corps sur ce vin. Sans doute le meilleur de la série, avec une pointe de sapidité et de tension en finale (malgré ce gras ...). Bien ++
Chablis, Premier Cru Mont de Milieu 2010 : grosse tension palpable, mais un peu décharné et surtout trop grasse en finale. Bien
Chablis, Premier Cru les Fourneaux 2010 : pas dégusté !
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Domaine Dupasquier à Jongieux
Une très belle gamme de blanc, avec en point d'orgue le fameux Marestel (et non pas Morastrel ...).
Jacquère 2011 : un nez très frais, fin et immédiat, floral, légèrement fumé (suie). La bouche est de demi-corps mais bien construite, fraîche, associant une légère rondeur à une acidité élégante. Finale très équilibrée. Très Bien
Chardonnay 2010 : un nez très fleuri, sur la rose et les fleurs capiteuses, une pointe de fruits exotiques en sus. La bouche est typique du chardonnay, avec toutefois des sucres résiduels perceptibles. Bien ++
Roussette de Savoie, Altesse 2010 : très joli nez fumé et (presque iodé !). Ca respire les fruits frais. La bouche est complètement raccord, tendue, fraîche, sérieuse. Finale complexe, associant salinité et léger gras bien intégré. Très Bien 
Roussette de Savoie, Altesse de Marestel 2009 : un nez plutôt fin et délicat pour le millésime, sans notes de SR. La bouche est éminemment corpulente, saline, dotée d'une définition aromatique surprenante. Très belle et longue finale. Excellent
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Domaine Catherine et Pierre Breton à Restigné
Un domaine que j'ai tort de négliger parfois car tant l'homme que les vins sont hautement sympathiques et recommandables.
Commençons par deux vins issus de terroirs de graviers
Bourgueil, la Dilettante 2011 : un nez explosif et gourmand, sur les fruits rouges et noirs. La bouche est également très gourmande, bien lissée par des tannins civilisés. Magnifique finale explosive, sur les fruits. Un vin de copain déjà top slurp aujourd'hui. Très Bien
Bourgueil, les Galichets 2011 : un peu d'évolution au nez, sur un substrat plus vineux (vieilles vignes). La bouche est bien construite, plus tannique en finale que le précédent. Pointe d'élevage restant à se fondre pour donner également un joli vin de soif (mais j'ai beaucoup soif). Bien ++
Passons ensuite aux vins de terroirs argilo-calcaires ou argilo-siliceux
Bourgueil, Clos Sénéchal 2010 : Un nez coup de coeur, intense, profond, suave, fruité à souhait. La bouche est construite sur une très belle acidité. Belle charge tannique présente, mais élégante. Finale tendue, magnifique. Excellent
Bourgueil, les Perrières 2009 : un vin qui présente un gros potentiel, tant au nez qu'en bouche, mais j'avoue que j'ai un peu de mal avec le millésime 2009 en ce moment. Un vin de très grande garde assurément. Très Bien ++
Pour finir, un "vieux" millésime avec ce Bourgueil, les Perrières 1994 : changement complet de registre avec un vin pâtiné par l'âge, une élégante évolution sur le fumé et la feuille morte. La bouche est totalement fondue, fraîche et évanescente. Sans doute un peu trop à mon gout. Un peu léger en finale. Bien ++
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Domaine Anne et Hervé Sigaut à Chambolle Musigny
Des bourgognes comme on les aime, fruité, denses, élégants ... et abordables au niveau tarif (loin de tous ces prétentieux qui nous collent allègrement 20 % tous les ans). Merci Madame et Monsieur.
Puligny-Montrachet, les Enseignères 2010 : c'est floral, minéral fin et corpulent. En bouche, belle définition sur un registre complexe, à la fois fin et corpulent. La finale est légèrement marquée par l'élevage (vanillé léger), mais le grillé et l'amande du chardonnay supportent ce défaut de jeunesse). Très Bien
Chambolle-Musigny, les Beaux Bruns 2010 : un nez typique de pinot jeune, sur les fruits murs, une sorte de dentelle fumée au nez. Si la bouche est légère, elle n'est pas rachitique. C'est élégant, presque gouleyant. Finale fumée. Très Bien
Chambolle-Musigny, Premier Cru les Noirots 2010 : on monte d'un cran avec ce cru. Nez moins immédiat mais dégageant une sorte de suavité presque sensuelle. La bouche est corpulente, bâtie sur de beaux amers nobles et salivants. Exceptionnelle finale sur les fruits et la réglisse. Excellent
Chambolle-Musigny, Premier Cru les Chatelots 2010 : globalement, une impression de plus grosse charpente sur ce vin, sans doute moins élégant au nez. Par contre, la bouche est d'une suavité profonde ... Léger décalage toutefois entre nez et bouche. Très Bien
Morey Saint Denis, Premier Cru les Milandes 2010 : un vin qui ne possède pas la distinction des précédents. Un côté épicé prégnant mais manquant d'élégance. Bien
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Château Cabrières à Chateauneuf du Pape
Des Chateauneuf à prix doux pour des vins qui demande une garde assez longue.
Chateauneuf du Pape, Grand Rocasson 2008 : ce vin, composé à 50/50 de jeunes vignes de syrah et de grenache, se caractérise par une approche fine au nez. La bouche est de demi-corps (pour un C9P), plutôt épicée, mais sachant rester florale et fraîche. Jolis amers poivrés en fin de bouche, mais un peu court. Bien ++
Chateauneuf du Pape, cuvée Tradition 2009 : beaucoup plus de profondeur au nez, sur un registre syrah (épices, violette, floral), sachant que la cuvée regroupe syrah : grenache / cinsault et mourvèdre. La bouche est plus ronde en attaque, très aromatique. Belle amertume en finale, un peu type pierre à fusil. Très Bien
Chateauneuf du Pape, Pontificis Ebrius 2001 : les 13 cépages (question du Trivial Poursuit) entrent dans la composition de ce vin. Rendement de 10 à 12 hl/ha. Un nez de grande grenache évoluée et fondue A l'aération, retour sur la tension et l'amertume noble qui caractérisent les vins de ce domaine. Là encore, la finale est dominée par un côté "pierre à fusil" très agréable. Excellent.
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Voilà, notre petit tour de près de 4 heures s'achève. Il est temps de regagner le domicile.
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Croyez-vous que j'ai tenu ma promesse de ne rien acheter en 2013 ?
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Bruno

21 mars 2013

Aujourd'hui, mon coeur saigne !

Frédéric Hérédia, caviste à Tain l'Hermitage (Syrah et compagnie) s'en est allé. Oh, nous ne nous étions vu que trois ou quatre fois mais une sorte de lien amical s'était tissé entre nous, autour d'une même passion, celle des bons vins.
J'en veux pour preuve cette dégustation organisée un jour glacial de janvier 2010, autour du millésime 2008 de Crozes-Hermitage.
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En août dernier encore, de passage à Tain, il avait su nous recevoir avec toute la sympathie et l'humilité qui le caractérisaient. Geste élégant, il nous avait gratifié d'un petit cadeau, un Crozes Hermitage blanc 2011 d'Alain Graillot que j'ai d'ailleurs trouvé excellent (ICI).
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Nous garderons en nous son souvenir intact, que j'espère ni les années ni les difficultés (somme toute futiles devant un tel deuil) n'effaceront.
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Un Chablis "château Grenouilles" 2005 acquis chez lui dort tranquillement dans la cave. Le jour où je le dégusterai, ce sera pour honorer sa mémoire.
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Crédit photographique : dégustateurs.com
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Toute mes sincères condoléances à sa famille et à ses amis. Frédéric, repose en paix.
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Bruno

16 mars 2013

Côte rôtie et cuisine thaï

Une fois n'est pas coutume, nous avions rendez-vous en ce samedi soir dans un restaurant thaï, le Banyan (Réservation au 01 40 60 09 31 - pas de site internet), situé place Etienne Pernet à Paris dans le 15eme. Novice en la matière, et surtout redoutant de "tomber" sur un plat contenant des fruits de mer ou autre crustacés (et accessoirement à une éventuelle trop forte dose d'épices), je me suis donc fié à mes condisciples. Au menu donc :
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Salade de magrets fumés à la citronnelle et aux épices thaïes
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Emincé de cœur de rumsteck grillé
(classifié ** sur une échelle de 3 pour les épices)
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Pour accompagner cette cuisine vraiment gouteuse, aromatisée et d'un juste équilibre dans les saveurs et les épices, nous avons choisi une bouteille de Côte Rôtie 2009, domaine de Bonserine : une robe sombre, dense et profonde. Au nez, le vin apparaît très charpenté, sur les fruits noirs (presque confits), une belle épice douces et quelques notes florales. En bouche, c'est assez charmeur, malgré la nature du millésime et la jeunesse du cru. Jolis tannins encore à polir bien sur, mais de belle constitution. Suave mais buvable (à l'aération, les tannins semblent se raidir un peu, effet de la jaunesse). Très bel accord avec le côté relevé / épicé des plats. Très Bien (potentiellement excellent d'ici 10 ans).
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Nems à la banane et au chocolat, glace 
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Pour la beauté du geste, ambiance ...
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Une très belle adresse que je recommande chaleureusement.
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Bruno

15 mars 2013

Un bon repas et des bons vins chez des bons amis

Rien de tel qu'un repas entre amis pour se remettre d'une dure semaine de labeur. En ce vendredi soir, nous nous retrouvons donc en terre bien connue, sous le fallacieux prétexte de préparer un prochain voyache dans l'autre pays du vin (et ce n'est pas la Hollande !).
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Comme à leurs habitudes, nos hôtes nous ont concocté un repas d'une finesse égale à leur amitié, le tout accompagné de vins de noble origine comme le prouve la photo ci-dessous
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En apéritif, un vin de la Nahe, Riesling Spätlese, Nordheimer Kirschheck 2007, Dönnhoff : un nez d'une très grande finesse, très élégant, floral, sur les fruits jaunes, une pointe exotique en sus (ananas confit). A l'aération, quelques notes pétrolées. C'est déjà trsès salivant ! En bouche, c'est la complexité qui domine. Une attaque plutôt ronde, mais qui laisse rapidement place à un substrat minéral (salin) qui étire le vin. Finale sapide, avec une pointe caramélisée (caramel amer) excellentissime. Belle corpulence qui sait rester fraîche. Excellent
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Avec une entrée composée d'un tartare de saumon et ses lentilles 'al dente' (appellation non controlée), un Puligny Montrachet, Premier Cru Clos des Caillerets 2001, domaine des Lambrays : OXYDE !
On - les très grands spécialistes de la Bourgogne, qu'ils soient vignerons, webmestres ou critiques - nous explique en long, en large et en travers que le problème de l'oxydation rapide des bourgognes blancs est résolu (la faute à des bouchons de piètre qualité ...).
Force est de constater une fois de plus que les soi-disant compétents se sont encore plantés de façon magistrale. 11 ans pour un Puligny premier cru, je suis désolé mais c'est (normalement) encore jeune.
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Pour nous venger de cet affront, avec des magrets de canard et sa cocotte de brocolis au parmesan, un Vin d'Australie, Penfolds, Grange Hermitage 1975 : un premier nez sur les fruits intenses, plus rouges que noirs d'ailleurs. Un supplément de profondeur et d'aromaticité. Quelques fragrances évoluées comme les feuilles mortes et les pétales de rose viennent complexifier le vin sans nuire à sa jeunesse ! En bouche, c'est magnifique de toucher, sur un registre dense mais élégant et frais (totalement différent de la Syrah française). Charge tannique présente, bien intégrée, et qui laisse une sensation de caractère sur les papilles. Epice légère, notes de cuir et de réglisse. Un grain en bouche exceptionnel. Finale presque "bordelaise", sur le goudron, le résiné, et une pointe d'amertume noble qui allooooooooooonge le vin. On ne demande qu'à se resservir  pour prolonger le plaisir. Sublime.
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Avec le plateau de fromages, un Meursault, Premier Cru Genevrières, cuvée Baudot 2002, Hospices de Beaune, élevé et mis en bouteilles par Morey-Blanc : un vin bâti sur une construction très minérale et tendue dans un premier temps. C'est plutôt corpulent et élégant. Un manque d'aromatique et de longueur toutefois. Avec une aération un peu plus conséquente, reprise d'un joli gras, qui complète efficacement mes premières impressions. Noisettes grillées, notes d'amandes douces, élégant gras glycériné qui prend petit à petit de la corpulence pour finir sur des notes nettement plus gourmandes. Très Bien ++ (sans doute un carafage eut été bénéfique).
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Pour finir, sur un dessert de pain d'épices et ananas oranges grillées, un Sauternes Premier Cru Classé, château Lafaurie-Peyraguey 1983 : un nez explosif, à la fois exotique, sur les fruits jaunes confits (ananas, oranges et abricots), rôti et grillé (presque sur le tabac blond), dégageant une première sensation de fraîcheur. La charge de sucres semble mesurée. En bouche, l'impression est totalement confirmée. C'est magnifique de droiture, le vin étant porté par une acidité assez surprenante pour un Sauternes. Corpulent, tendu et safrané, des sucres discrets, des notes complémentaires de café torréfié et de zestes d'orange sur un substrat d'ananas confits. En finale, extrême finesse malgré la charpente (un côté liqueur très agréable) et de magnifiques amers presque réglissés. Oh nom de diou, c'est bon ça ! Sublime.
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Encore une fois une très belle soirée qui s'est prolongée tard dans la nuit.
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La suite très très bientôt ...
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Bruno

3 mars 2013

Nouveau rythme !!

Nouveau job, nouvelles habitudes et nouveau rythme ! Après une première semaine de travail, pas question d'en tirer des conclusions définitives, il est encore trop tôt ... Toutefois, pour nous remettre de ces efforts (inconsidérés ?), il fallait bien se remonter le moral. Donc, au menu ce week-end ...
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Anjou blanc, Authentique 2008, Philippe Delesvaux : un nez très charmeur et complexe, sur la poire, la pêche (léger), une pointe de fleurs blanches (acacia) et d'épices douces. La bouche présente une tension aromatique magnifique, sur une base minérale intense. La complexité est très intéressante, entre un léger confit, une sensation veloutée et un grain en bouche qui possède un beau caractère. C'est en plus légèrement miellé. Finale très persistante et salivante. Excellent.
Remarquetout le monde connait mon goût plus que limité pour les vins de style oxydatif comme le 'jaune'. Pour cet Authentique où je n'ai décelé aucune note aldéhydique, de vieilles pommes ou même de pommes pourries comme on peut lire parfois, d'où peut provenir ce décalage ? Soit j'ai de la chance, soit les autres sont a contrario (très) malchanceux.
Personnellement, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une perception incomplète du vin. Peut-être plus un décalage lié au vocabulaire et à la traduction de nos sensations, la tension cristalline acérée que j'apprécie particulièrement pouvant être assimilée par certains à une fausse-oxydation / pré-oxydation ? C'est vrai que c'est très acéré et claquant sur la langue (personnellement, j'adore). Va savoir Charles !
Côtes du Rhône, cuvée Sommelongue 2010, domaine André Brunel : un vin bâti sur la simplicité et l'immédiateté, mais quel souvenir il laisse. Un nez explosif sur les fruits rouges (cerises), avec un sève (encore) plus suave que lors du Grand Tasting. En bouche, malgré les 14°, c'est frais quoique concentré et structuré. Magnifiquement épicé et minéral, sur la pierre à fusil  et le caillou chauffé (je pense qu'à l'aveugle, je l'aurais placé sur Châteauneuf !). Belle charge tannique en finale, sur un registre crémeux, sudiste certes, mais doté d'une belle tension. Ira loin (quant au 'vrai' Châteauneuf, il va falloir que je patiente encore de nombreuses années, mais ce n'est pas une surprise). Excellent +.
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Bruno