28 décembre 2013

Une semaine d'agapes en Normandie

A l'occasion d'une semaine passée en Normandie en famille, quelques repas de fêtes ont été bien accompagnés. N'ayez crainte, je ne vais pas vous affubler d'une « liste à la LaurentG » (© Bobosse 2013), car le vin ne se limite pas à une note laconique lancée de façon péremptoire (et cela devient très rapidement lassant), mais au partage des nombreux plaisirs que la table nous procure.
.
Voici donc quelques indications sur mes ressentis pris sur le vif et sans notes.
.
Pouilly-Fuissé, Clos Reyssier 2008, domaine Delorme : un joli Pouilly-Fuissé construit sur une belle acidité, une trame minérale élégante, peut-être un léger manque d'aromatique, mais une belle finale longue, fraîche, finement minérale, tendrement saline et sur de légers amers grillés. Très Bien
.
Chablis, premier Cru Vaillons 2002, domaine Laroche : Le syndrôme de Pierre Morey a encore frappé. OXYDE. Il serait vraiment temps qu'une prise de conscience générale de la bourgogne viticole ait lieu, car le coefficient d'oxydation prématuré est incroyablement élevé. Je passe !!!
.
Lors du réveillon du 24 décembre, servi sur un foie gras au porto maison, un Chablis, grand cru Grenouilles 2000, la Chablisienne : un nez sur la minéralité fine / calcaire de Chablis, avec un supplément de profondeur et (déjà) une grosse une impression de puissance. La bouche est tendrement miellée, équilibrée entre gras, puissance et minéralité calcaire fine. Quelques notes de coquilles d’huîtres, un soupçon de vanillé et une magnifique finale, complexe à souhait (droite, saline, salivante, encore de beaux amers nobles ...). Bref, c'est Superbe
.
Alsace Riesling, Grand cru Pfersigberg 2007 : c'est riche, onctueux, corpulent / opulent, mais traçant grâce à une trame citronnée (léger confit), minérale, saline, tendre et doucement pétrolée. Excellent
.
Saumur blanc, les Perrières 2011, domaine de Saint Just : Un chenin pur, floral, de demi-corps, avec une sapidité fine. Bouche tendre et tendue, sur une belle définition. Finale finement minérale. Bien ++
.
Chassagne-Montrachet, premier cru Clos du château de la Maltroye 2007 : un Chardonnay de noble origine, structuré, une impression glycérinée, des notes d'amandes amères salivantes. Très belle finale légèrement grillée. Très Bien ++
.
Vin de Pays des Collines Rhôdaniennes, l'Art Zélé 2011, domaine Faury : une syrah pure, tendre, croquante, sur un équilibre floral, épicé et fruité. Tannins crémeux sans aucune mollesse. Structure bien présente et élégante, profonde en finale, évoquant presque une Côte Rôtie. Comme d'habitude, Excellent
.
Chiroubles vieilles vignes, 2011, domaine Chapuy : Un gamay suave, un fruité sérieux, un grain en bouche élégant, un vin qui n'est pas lisse, à l'image de son concepteur. Tannins agréables, mi-polissés mi-rocailleux (dans le sens positif du terme). Finale terrienne qui a du caractère et de la personnalité. Un rapport qualité/prix imbattable. Très Bien +++
.
Saumur Champigny, les Terres Rouges 2009, domaine de St Just : un bouquet de cerises au nez comme en bouche, un grain tannique assez imposant, légèrement granuleux mais soyeux. Une finale peut-être un peu dissociée ? Bien +++
.
Lors du réveillon du 24 décembre, pour accompagner des filets de boeuf au poivre, sauce au foie gras, un Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2000, domaine Chicotot : nez complexe, à la fois sur un fruité type cerises et pruneaux à l'alcool, une pointe réglissée, une touche grillée / résinée et des notes tertiaires (feuilles mortes), l'ensemble dégageant encore / toujours une impression de fraîcheur et de jeunesse. La bouche est en accord total avec le nez. Un pinot profond et corpulent, soyeux, suave et sensuel, sur une base fruitée. Un grain tellurique du plus bel effet, l'archétype du vin de caractère que j'affectionne particulièrement. Signe qui ne trompe pas : la bouteille n'a pas survécu au repas. On touche au Sublime, l'un de "mes" meilleurs bourgognes de 2013.
.
Côte Rôtie, Blonde du Seigneur 2001, domaine Georges Vernay : un nez très séveux, tannique, concentré et vineux. Notes de fruits noirs intenses et presque confites. La bouche est bâtie sur un équilibre de grosse puissance tannique, mais droite et très fraîche. Epices intenses, sans notes florales. Tannins polis en finale. Très Bien (sans doute un peu trop corpulent à mon goût).
.
Nuits Saint Georges, premier cru En la Rue de Chaux 2006, domaine Chicotot : un pinot patiné, sur des notes secondaires et tertiaires qui respectent encore le fruit. Grillé léger, notes de cassis, une touche glycérinée (rondeur), et une évolution modérée. Tannins domestiqués mais présents, équilibrés par une acidité encore remarquable, le tout dessinant une suavité extrême en bouche, et en finale, qui laisse une marque sensuelle très persistante. Excellent ++
.
Lirac, les Muses 2010, domaine du Joncier : c'est rond, très aromatique, gorgé de soleil, sur les fruits noirs bien matures, une belle pointe d'amertume en sus (mourvèdre majoritaire). Un vin très buvable. Très Bien +
.
Lors du réveillon du 24 décembre, pour accompagner un macaron au chocolat et aux amandes, un Riesling Auslese (Mosel-Saar-Ruwer), Kaseler Nies'chen (Alte Reben) 2004, Erben von Beulwitz sur un équilibre aromatique très riche, presque "SGN". Notes d'ananas confits / rôtis, de liqueur équilibrée entre la puissance des sucres et l'acidité redoutable et la grande minéralité schisteuse du vin. Pétrole doucement. Grande élégance en finale. Excellent ++ (étonnamment, l'accord avec le chocolat fonctionne très bien !).
.
Maintenant, au régime en attendant le 31 !
.
.
Bruno

Aucun commentaire: