5 février 2016

Une soirée "Bourgogne" particulièrement réussie !


Chablis Grand Cru, la Moutonne 2007, domaine Long-Depaquit : certes ce vin évoque clairement un grand cru de chablis avec son triptyque tension - minéralité - corpulence, mais je reste assez circonspect. Un nez plutôt réservé, pas très complexe, une bouche droite et riche, mais manquant cruellement de l'effet « homme mort » (private joke). Des notes de réglisse et de caoutchouc brulé viennent gâcher un peu le plaisir. Problème de bouteille ? Sans doute à revoir.

Puligny-Montrachet premier cru, les Combettes 1985, domaine Jacques Prieur : un premier nez très droit et floral, qui pourrait presque évoquer le chenin. A l'aération, des notes d'amandes apparaissent, associées à une touche de mentholé et une sensation de puissance. En bouche, le vin est totalement fondu, droit, tendu et porté par une minéralité élégante. Aromatique juste et amers nobles. Un grand vin qui conjugue parfaitement la corpulence et l'élégance. Excellent +
Accord somptueux avec un velouté de coco de Paimpol à l'huile de truffe.

Volnay premier cru 1979 , domaine de Montille : un « simple » premier cru issu d'assemblage de plusieurs parcelles, mais quel vin. La robe est encore jeune, rubis intense et sans signe d'évolution. Un nez qui annonce un vin terrien, tellurique, sur un fruit bien présent. En bouche, la granulosité du tannin est imposante mais élégante. On reste sur un fruit rouge presque acidulé (framboise), la consistance en supplément, et un grain de tannin presque nuiton ! Extrême persistance et accord parfait avec le magret de canard. Excellent +
Un vin qui a du répondant et se marie parfaitement avec le côté puissant du canard.

Corton Grand Cru, 1969, domaine Rapet père et fils : nous touchons ici à la quintessence du grand et vieux bourgogne de noble origine. Une robe rouge encore profonde, à peine évoluée. Grand nez de vieux pinot, encore sur les fruits rouges et noirs, des touches épicées, un soupçon de pruneau qui se confirmera en bouche et une ossature tertiaire d'une élégance superlative: roses fanées et feuilles mortes. En bouche, le vin est magnifique de toucher, un grain tannique soyeux, un fruité toujours élégant, associé à des notes de végétal noble. Enrobe et tapisse le palais avec une sensation de douceur et de droiture. Persistance superlative, sans donner l'impression de fatigue. Une éternelle jeunesse pour ce vin de 45 ans ! Anthologique !!!
Juste pour le plaisir !

Porto vintage, 1963, Quinta no Noval : puisqu'il fallait bien finir, voilà la quintessence du vin de porto, encore une ! Que dire après cette longue et agréable soirée bien arrosée. Certes nos papilles commencent à fatiguer, mais ce vin est construit sur un équilibre bourguignon, malgré une charge tannique, une puissance et un degré alcoolique sans rapport. Un nez intense, sur les fraises et les cerises noires, avec une pointe d'épices douces. La bouche est construite sur cette base fruitée, sans sensation alcooleuse, plutôt élégante et tendu par une acidité terrienne bien présente. Notes de prunes, de figues et de tabac blond. Finale … excellente de fraîcheur et de douceur. Exceptionnel !!!
Parfait digestif avant de retourner dans nos pénates !



Bruno


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