23 juillet 2016

Une autre soirée de retrouvailles



Comment rester éloignés plus de 3 mois alors qu’à peine 5 km nous séparent ? En effet, depuis l’anniversaire de la toujours jeune, fraîche et aérienne Comtesse, nous ne nous étions pas revus. Faute réparée en ce samedi soir sur les hauteurs du Mont Valérien, pour un dîner type « Auberge espagnole » où chacun apporte un plat.
Entrée en matière agréable avec des mezzés libanais froids, accompagnés de trois vins :
Chassagne Montrachet village 2004, Etienne Sauzet : un nez fin, à la fois floral et fruité, laissant transparaître une tension presque chablisienne. En bouche, c’est puissant, tendu, frais, vivifiant, m’évoquant finalement plus un Puligny qu’un Chassagne. Très belle et très longue finale sur la peau de pistache, alliant de beaux amers nobles et une semi-rondeur très avenante. Excellent
Alsace Grand Cru, Gewüztraminer grand cru Pfersigberg 2008, domaine Paul Ginglinger : changement de registre avec ce vin assez gras mais sec, et construit sur un profil très aromatique. Outre les classiques roses et litchis, belle amertume générale et une finale salivante, sur la réglisse amère (l’ami Borat y voyant plutôt le caoutchouc). Excellent
Cornas, les coteaux 2005, Robert Michel : Le primate apprenant toujours de ses erreurs passées, ce vin a été carafé le midi pour le soir, et servi légèrement rafraîchi (vers 14 / 15°C maxi). Heureusement, car ce jeune bébé est une bombe de puissance et de potentiel de vieillissement. Une épice douce, un fruité profond et intense (fruits noirs essentiellement), une charge tannique imposante mais civilisée, presque crémée et une mâche énorme. Magnifique toucher de bouche. Persistance superlative. Excellent + aujourd’hui

Passons ensuite au plat avec un magnifique tartare de saumon à la mangue (entre autres ingrédients) et sa salade de lentilles, d’une fraîcheur cadrant parfaitement avec la chaleur estivale qui enveloppe Paris. Un seul vin spécifique pour ce plat :
Painted Wolf (Afrique du Sud), Roussanne 2012 : un nez qui m’évoque le muscadet, conjuguant une tension acidulée, un fruité léger (agrumes et pêches blanches) et évanescent et une floralité fraîche. En bouche, la partition n’est plus la même. C’est assez rond et gras, une puissance maîtrisée sur un registre aromatique, mêlant caramel et fumé. J’avoue avoir été un peu déconcerté par ce vin, par manque d’expérience sans doute car je n’ai pas retrouvé les notes classiques des Rhône blancs. Très Bien +

Nous avons fini les bouteilles avec un plateau de fromages top-salivant avant de passer à quelques friandises.

Avec une soupe de fruits et quelques macarons de noble origine :
Saar-Mosel-Ruwer, Riesling Spätlese, Piersporter Goldtröpfchen 2003, Reinhold Haart : l’accord parfait pour l’élégance entre le plat et le vin. Une charge de sucres optimisée, une puissance juste équilibrée (le Spätlese apparaît beaucoup mieux adapté qu’un Auslese sans doute trop prégnant), une aromatique bien développée apportant un écho parfait aux fruits macérés et une longueur phénoménale. Wie schön ist dieser Wein. Magniiifiiiqueee.

Bon, bah, pour faire passer l’ensemble, deux alcools quand même.
Un Marc de Bourgogne de Sophie Guillemot-Michel, millésime 2012 : à la fois vif et puissant, fin et élégant, finalement peu marqué par l’élevage et qui sait rester frais, presque désaltérant. Excellent
Une Grande Champagne Cognac, Edition Rare, vintage 1965 de la maison Rémy Martin : un grand alcool élevé sous bois, puissant mais fruité, et laissant une très forte empreinte en bouche (et encore après). Exceptionnel
Un grand merci les amis pour cette très belle soirée qui s’est prolongée tard dans la nuit (en attendant les prochaines et surtout la grande fiesta pour les futures noces d’étain. Courage François, le plus dur reste à faire pour arriver aux noces d’or !!!

Bruno

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