23 novembre 2016

Avant-première du Salon des Vignerons Indépendants de Paris



Visite éclair en ce mercredi soir à la soirée avant-première (« VIP ) du Salon des Vignerons Indépendants. Je passerai sur l'organisation de la manifestation, entre accès au parking, ascenseur en panne, multiplicité des queues (fouille, vérification des invitations, prise de verre, …) pour enfin accéder au graal.
Trois domaines visités, pour achat cette année (pour cause de place très réduite en cave).

Domaine Anne et Hervé Sigaut à Chambolle-Musigny
Puligny-Montrachet, les Enseignères 2013 : au nez, c'est frais, fin et minéral / tendu. En bouche, je perçois une légère rondeur (élevage ?) alliée à une droiture toute pulignienne. Magnifique finale, à la fois sapide et révélant de beaux amers nobles. Très Bien +
Chambolle-Musigny, les Beaux Bruns 2014 : puissance et soyeux sur une base de fruits, de fruits, de fruits. Joli trame tannique déjà aimable, soyeux doux réglissé, et belle empreinte sur la langue. Très Bien + pour ce village.
Chambolle-Musigny, Premier Cru les Noirots 2013 : un vin assez difficile à appréhender, car fermé. Toutefois, la trame tannique qui s'en dégage est élégante et structurée. A garder d'urgence (potentiellement Très Bien.
Chambolle-Musigny, Premier Cru les Sentiers 2014 : classicisme pour ce Chambolle à la fois enrobé de soie et structuré sur des tannins élégants. Beau potentiel pour un vin aujourd'hui sur un équilibre fruit / tannins / acidité de bel aloi. Excellent.
Chambolle-Musigny, Premier Cru les Sentiers 2012 : un vin qui commence à bien se fondre, caractérisé par une douceur et une élégance. Joli grain tannique en bouche. Bientôt prêt. Excellent.
Morey-Saint-Denis, Premier Cru les Charrières 2010 : j'ai rarement bien gouté les Morey Saint Denis. Aujourd'hui, je le confirme : il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! Un nez certes cistercien mais dans le classique bourguignon, complexe, sur des fruits noirs soyeux, une belle touche fumée et déjà des notes évoluées. Belle acidité en bouche et finale qui claque, sapide à souhait et qui appelle à se resservir. Excellent +.

Domaine du Joncier (Marine Roussel) à Lirac
Côtes du Rhône, L'O du Joncier 2015 (majorité de Grenache) : j'ai soif ! du fruité explosif, des notes de garrigue et une pointe d'épice. Très tonique en bouche, grain salivant … pour une fin de bouche tendue et enrobée, très légèrement sur une évolution sapide. Excellent
Lirac, le Gourmand 2014 (Grenache en majorité) : Un nez très vineux, profond et … gourmand. Belle rondeur en bouche pour ce vin sérieux et séveux. Un joli potentiel dans quelques années. Très Bien +
Lirac, le Classique 2013 (Syrah en majorité) : notes empyreumatiques au nez, cuir et pruneaux venant compléter un fruit noir intense. Trame serrée en bouche, mais déjà très plaisante. Très belle finale sur les épices douces. Là encore, le potentiel est élevé. Très Bien + (+)
Lirac, les Muses 2012 (Mourvèdre en majorité) : un fruité fin et intense au nez, montrant déjà ces notes d'amertume du cépage. Bouche superbe, avec toujours cette amertume, mais complétée et équilibrée par une charge tannique crémeuse, traçante et avec beaucoup de caractère. Déjà Excellent. Potentiel Excellent +

Mas del Périé (Fabien Jouves) à Cahors
Cahors, la Roque 2015 : un vin immédiat, plutôt iodé, avec de beaux tannins puissants mais digestes. Etonnamment, de beaux amers en finale. presque prêt à boire. Très Bien +
Cahors, Amphore 2015 : élégance superlative malgré une puissance bien présente. Bouche florale, cristalline et traçante. Un grand vin aimable ! Excellent (+)
Cahors, les Acacias 2014 : finesse au nez, parfum évanescent élégant, on retrouve la marque de fabrique du vigneron. Bouche très aromatique, élégante et se terminant sur des notes salivantes. Excellent +
Cahors, B763 2014 : un vin construit sur une grosse (énorme) structure. Masse tannique imposante, avec un gros potentiel de vieillissement et d'évolution. Belle finale fraîche, même si l'équilibre est un peu too much pour moi. Très Bien +

Après avoir charger la voiture, retour dans nos pénates, non sans avoir subi les affres de l'accessibilité catastrophique du parc des expositions de la Porte de Versailles. Une organisation … à la française !

Bruno

5 novembre 2016

Deux mois sans Normandie !

Pour cause de maladie et d'hospitalisation prolongée, cela faisait deux mois que nous n'étions pas rentrés dans notre patrie (la Normandie), car mes ancêtres ne sont pas gaulois mais normands ! Bref, l'occasion était belle pour fêter ce retour en bonne compagnie, autour de la table et sur la table. En route pour une escapade gastronomique !

Premier jour. En apéritif, un Pernand-Vergelesses, premier cru Clos du Village 2007, domaine Rapet : robe jaune pâle, cristalline. Un nez très typé, à la fois sur une trame minérale intense et sur des notes grillées (et d'élevage - qui disparaitront rapidement à l'aération). Très belle bouche tendue, minérale nacrée, veloutée et dégageant une belle impression de gras mesuré. Finale s'ouvrant sur une grande complexité. Très bien +

Suite du repas avec un Saumur-Champigny, les Terres Rouges 2015, domaine de St Just : un vin d'une insolente jeunesse, qui explose tant au nez qu'en bouche sur une corbeille de fruits rouges à juste maturité. Belle réserve d'acidité, gage d'un vieillissement harmonieux. Tannins fins et délicats. Aujourd'hui très (trop !) jeune mais quelle promesse d'avenir. Excellent

Le soir, exercice de mathématiques normandes : 2007 + 2015 = 2011 ! Donc, pour accompagner des St Jacques en deux façons (carpaccio à l'huile vanillée / juste snakées), un Savennières-Roche-aux-Moines, cuvée les Moines 2011, domaine aux Moines (Tessa Laroche) : une puissance tellurique superlative, une minéralité saline presque tannique et une énorme fraîcheur. Ce côté « Brézé » que l'on (je) retrouve sur les grands chenins de noble origine et de noble filiation. Magnifique

Deuxième jour. on débute avec un apéritif ligérien, avec un Anjou blanc, Authentique franc de pied 2013, domaine Philippe et Catherine Delesvaux : Demi-évolution en trompe l'œil pour cet excellent chenin pur, cristallin et traçant. Enorme réserve de vieillissement, avec une trame acide bien développée, mais ne cachant pas la floralité du vin. Finale avec une pointe de gras, et un vibration superlative. Excellent
Pleine saison des St jacques oblige, nous avons assisté à une répétition (presque conforme) du soir d'avant, avec un Savennières-Roche-aux-Moines 2010, domaine aux Moines (Tessa Laroche) : le petit frère du précédent, sans doute moins élégant mais avec toujours cette puissance minérale intense, un côté granitique qui a du grain (une sorte de pléonasme géologique) et une fraîcheur salivante. Très belle finale marquante, qui laisse une empreinte profonde. Excellent

Le rôti de bœuf qui suit sera accompagné de deux rouges : un Pécharmant 2000, domaine du Haut-Pécharmant  Saint Georges (magnum) sur un équilibre bordelais ma foi très agréable, une belle trame tannique fondue, des notes encore fruitées même si l'optimum de ce vin a sans doute été dépassé de quelques années, et surtout une élégante finale qui marque les papilles, une sorte de saveurs muscatées en rouge ! Très Bien.

En contre-point, un Cornas, cuvée des Coteaux 2005, domaine Robert Michel s'en distingue par une corpulence plus balancée, des tannins frais, épicés et même fumés, sur une assise acide bien équilibrée. Belle granulosité en bouche, pour un vin qui possède encore tout l'avenir devant lui. Très Bien +

Bruno