26 décembre 2017

Bilan de l'année 2017

Bilan synthétique de cette année 2017 qui s’achève avec mon panthéon des vins dégustés et bus.

Pour les blancs
Anjou, Authentique 2008, Catherine et Philippe Delesvaux : un « chenin du Jura » ! Tension minérale, pureté cristalline du franc de pied et oxydatif marqué mais quelle maîtrise.
Chablis, premier cru Montée de Tonnerre 1986, domaine Raveneau : un vin éclairé et parfaitement mature bu en (belle) compagnie d’esprits éclairés (Etienne Klein, Antoine Petit, Philippe Bourguignon ... sous la houlette de François Mauss). Quintessence du Kimméridgien, jus d’huitres maîtrisé, allonge superlative, tonicité tannique et rondeur liée à l’âge.
Riesling Grand Cru, Clos Windsbühl, domaine Zind-Humbrecht : un vin croisé deux fois, pour un plaisir double. Un 2011 puissant et énergique, charnu, gourmand et étiré. Un 2008 complexe, structuré et d’une grande salinité fraîche.
Saumur, coulée de St Cyr, domaine de St Just : une valeur sûre en attendant les « David » du château de Brézé. Un 2009 en magnum sur l’opulence, avec un gras enrobé et une salinité sur le semi-oxydatif, un 2010 sur la maturité, la floralité et une aromatique « Brézé » et un 2011 sur la tension, la minéralité et un équilibre en bouche magistral. Grand (très grande) trilogie.

Pour les rouges
Pauillac, Premier Grand Cru Classé de 1855, château Lafite Rothschild croisé en deux occasions : un 1970 empreint d’émotion puisqu’offert à mon beau-père pour ses 70 ans. La vie n’aura pas permis qu’il profite de ce vin de soie, de cette force tranquille qui laisse une marque indélébile, un 1995 bu en très belle compagnie, chez un « fou » de couteaux et de vins (en compagnie d'Oliv), pour qui l’amitié n’est pas un vain mot. Fraîcheur, rondeur et tonicité de la jeunesse, sur des classiques médocains.
Saumur-Champigny, le Clos Moleton 2014, domaine de St Just : la perfection du cabernet-franc, fine minéralité, tannins soyeux, grain sensuel en bouche et amers nobles étirant. Un futur très grand.
Romanée St Vivant Grand Cru 2008, domaine de la Romanée Conti : la quintessence du pinot, la perfection des ondes gravitationnelles et la virtuosité d’un concerto de Mozart. On est riche de ses amis (et ce jour-là, j'étais vraiment très riche - merci Eric le gars qui sert un peu quand même 😛).
Amarone della Valpolicella, Serego Alighieri, Vaio Armaron 2001 : aux antipodes de mes classiques mais quelle classe, un vin qui pinote, une élégance corpulente et une empreinte en bouche superlative.

Pour les « jaunes » et « liquoreux »
Château Chalon, domaine Macle : un 2000 sur la fougue de la jeunesse, avec une énergie folle, et un 1982 parfaitement à point, un savagnin oxydatif qui évoque les grands chardonnay, tout en intégration et en fraîcheur. Il doit y avoir erreur, ce n'est pas moi qui écrit ça .
Jurançon, Noblesse du Temps 2010, domaine Cauhapé : le sucre, la tension acide, le côté minéral et la fraîcheur. Tout y est présent et intégré pour définir un grand liquoreux du sud-ouest, sans lourdeur.
Pour l’ensemble de son œuvre, Côteaux du Layon, les Clos, Catherine et Philippe Delesvaux : cuvée emblématique (au même titre que les SGN et Anthologie) du domaine. Constante mais différente suivant les millésimes, puissance mais fraîcheur et toujours ce substrat carbonifère de l’ex-Clos du Pavillon. Un rapport Qualité / Prix imbattable.

Belle et douce année 2018 à toutes et à tous.

Bruno

10 décembre 2017

Deux "petits" vins pour le week-end

Entre fin de travaux à l’appartement et conférence-débat animée par Etienne Klein au théâtre de l’Odéon (sur le thème de l’Univers et de la matière noire), pas d’agapes particulières en ce week-end, si ce n’est deux « petits » vins sortis au débotté.


En apéritif, pour lui-même, un Beaujolais-Villages blanc, Argiles 2014, domaine Paul Janin et fils : petit vin mais très grand plaisir. Un nez de chardonnay qui possède un joli grain, une sorte de perlant minéral, associé à des notes plutôt grasses, mais  jamais lourdes. En bouche, bel équilibre, un côté variétal qui sert de base à un gras enrobé tout en élégance, une tension acide vibrante et de beaux amers nobles cotedoriens. Notes d’agrumes salines qui se prolongent dans une finale salivante. Excellent pour un rapport qualité / prix exceptionnel.

Côtes du Rhône, l’O de Joncier 2015, domaine du Joncier : un vrai vin de soif et de copains, sur une base de grenache bien mûr, un fruité profond avec une aromatique clairement sudiste (garrigue, thym), une belle concentration liée au millésime chaleureux, des tannins poudrés et glycérinés sur une finale enveloppante qui sait rester sapide, un soupçon d'épices douces en sus. Excellent

Bruno

1 décembre 2017

Grand Tasting (dernière ?)

Traditionnel salon du Grand Tasting en ce premier week-end de décembre. Je passerai sur l'organisation de la manifestation, en directe ligne du Guide « qui va bien » version 2018. Arrivée vers 9h30 pour une ouverture à 10h15, pas de signalétique sur les files ‘avec billet réservé’ ou ‘sans billet réservé’, une queue monstre au vestiaire (je plains les arrivants du milieu de matinée) tant à l’ouverture qu’à la sortie, des stands de plus en plus petits semble-t-il, notamment et de façon gravement récurrente pour l’espace italien … sans compter qu’une entrée à 30 € est bien dans l’optique business ! Bref, ce sera sans doute ma dernière pour cette événement.
Passons maintenant aux choses sérieuses.

Domaine de la Taille aux Loups / domaine de la Butte
Jacky Blot et son épouse personnifient certainement mieux que quiconque l’esprit de convivialité du vin, avec un style que j’apprécie particulièrement. RDV est d’ores et déjà pris pour une avant-première du Salon des Vins de Loire.
Montlouis-sur-Loire, Triple Zéro : une bulle avec un nez sur un équilibre floral, une pointe vanillée. Bouche tonique, avec une salinité mesurée qui constitue finalement une très belle mise en appétit. Très Bien +
Montlouis-sur-Loire, Clos de Mosny 2015 : un nez vineux, floral, tendu, sur un grillé gourmand. Bouche de chenin tendu, sur une trame allongée, avec du fruit. Très jeune aujourd’hui. Très Bien +
Montlouis-sur-Loire, les Hauts de Husseau 2015 (ex Remus +) : nez plus minéral encore, on sent la pierre à fusil, mais sans cacher une sorte de gras élégant. Bouche à l’avenant, corpulente, florale, avec une pointe saline du plus bel effet. Finale sur une trame florale intense. Excellent (+)
Vouvray (si si !), Clos de la Bretonnière 2015 : on change de registre avec un équilibre au nez plus carbonaté, plus calcaire. Des notes poudrées en complément. Complexité en bouche, entre gras et tension. De la chair et (presque) de la mâche. Excellent +
Montlouis-sur-Loire, Clos de Mosny 2012 : légère évolution au nez, qui ne cache pas la structure tourangelle du vin. Très belle bouche justement équilibrée entre un gras laissant une impression (juste une impression) de sucrosité / tendresse. Tension de structure qui allonge le vin. Excellent (+)
Vouvray, Clos de la Bretonnière 2010 : nez gourmand et salivant, sur un équilibre qui commence à « brézer ». Bouche étonnamment très jeune, sans défaut ! Tension, grillé élégant et finale claquante sur la pierre à fusil, le silex néolithique ! Excellent +(+)
Vouvray, Clos de Venise 2009 : belle opulence bien développée au nez. Bouche serrée, un peu réduite, … mais d’une jeunesse citronnée. Une folle énergie se dégage de ce vin, qui laisse une longue empreinte presque fumée sur les papilles. Excellent ++
Montlouis-sur-Loire, Remus Plus 2008 : très grande et belle aromaticité au nez, sur une évolution plutôt modérée. Superbe boche, qui brèze et qui truffe. Excellent ++
Bourgueil, Perrières 2015 : nez puissant sur les fruits rouges et noirs, très mûrs (cerise). Bouche fraîche, tendue, encore un peu fermée. Aucune exubérance pour ce vin sur l’élégance, qui possède un potentiel de garde certain. Finale à la fois gouleyante et avec de la mâche. Excellent +
Bourgueil, mi-Pente 2015 : un vin similaire mais avec tout en plus. Plus de maturité, plus de profondeur, plus de tannins. Un vin de soie, marquant, laissant une empreinte superlative en finale. Excellent ++

Domaine Paul Blanck
Philippe égal à lui-même, le vin dans la peau, sa faconde juste dosée et une étude de terroirs (granits vs calcaires) sur un seul cépage qui nous a ravi et parfois étonné.
Riesling, Rosenbourg 2016 : équilibre muscaté ! Léger, élégant et gourmand. Très Bien
Riesling, Rosenbourg 2010 : un vin qui commence à pétroler doucement et calmement. Du fruit, de la tension et toujours cette impression d’élégance. Très Bien +
Riesling, GC Wineck-Schlossberg 2015 : grande et belle floralité sur les agrumes, finesse et légère tension tout en douceur, très grande élégance avec un gras savamment dosé. Excellent +
Riesling, GC Wineck-Schlossberg 2015 : le même vin mais carafé. Encore plus aérien, particulièrement au nez. La bouche reprend une sorte de corpulence élégante, avec une sensation de légère épice sur la finale. Quel vin ! Excellent +(+)
Riesling, GC Schlossberg 2014 : une minéralité marquée par un côté pétrolé plus développé. Bouche ciselée, avec du gras et un regain de minéral et de corpulence. Excellent + (+)
Riesling, GC Schlossberg 2002 : un nez presque mosellan, sur les fruits exotiques, le pamplemousse et un pétrolé évanescent. Bouche qui possède une vibration ultime, de la tendresse et de la tension. Excellent ++
Riesling, GC Furstentum 1997 : un superbe « demi-sec » tendu, corpulent, et présentant une épice noble. Excellent ++
Riesling, GC Furstentum 1990 : nez très aromatique, exotique et épicé évoquant clairement des gewurztraminer de noble origine. La bouche par contre est bien celle d’un Riesling qui a de l’âge. C’est fondu, tendu, enrobé. Magnifique

Cave de la Chablisienne
Redécouverte très agréable de cette « coopérative » haut de gamme. Particulièrement séduit par les grands crus, qui possède la race et la profondeur de bien des blancs cotedoriens … à des prix toujours sages.
Chablis, les Vénérables (VV) 2014 : un nez chablisien typique, sur l citron, une minéralité évoquant les coquilles d’huitres. Bouche assez corpulente, pas d’une complexité folle mais apportant un plaisir certain. Un vin de (bons) copains ! Très Bien +
Chablis, premier cru Côte de Léchet 2014 : malgré une légère fermeture, le nez apparaît extrêmement vineux, avec du gras, un réglissé type zan et une tension minérale qui transparaît déjà. Bouche à l’avenant, sur un bel équilibre général reprenant ces caractères. Belle empreinte finale, saline presque « perlante ». Excellent +
Chablis, premier cru Vaulorent 2014 : clairement un vin fermé. Tendu, du potentiel et un retour sur un côté grillé en finale. Sans doute à revoir
Chablis, Grand Cru Bougros 2014 : un vrai et typique grand cru chablisien, sur un équilibre presque tannique. Réussit le miracle de concilier la fraîcheur en bouche et la force tellurique jurassique. Superbe vin qui ne fera que grandir (encore) dans le temps. Excellent ++
Chablis, Grand Cru château Grenouilles 2013 : une autre lecture du terroir kimméridgien. Gros potentiel pour ce vin à l’empreinte minéral exacerbée. Toujours cette construction corpulente presque tannique. Excellent + aujourd’hui. Exceptionnel potentiellement.

Domaine Modat
Une complète découverte d’un domaine très sudiste qui fait des vins pour PDF.
Côtes du Roussillon, De-ci de-là 2016 : un blanc sudiste certes mais frais, floral et présentant une belle acidité / tension / minéralité (Grenache blanc et gris, Carignan blanc et Macabeu). Très Bien
IGP Côtes Catalanes, les Lucioles 2016 : complexité apportée par l’association roussanne / viognier / grenache gris et carignan. C’est gras et opulent, mais digeste, aromatique mais tendu et minéral. Très Bien
Côtes du Roussillon, Sans plus attendre 2015 : très joli rouge de copains, mais sérieux. Structure épicée, tannins doux et trame soyeuse. Très Bien +

Lucien Brunel
Des côtes du Rhône sur un équilibre immédiat, tant en blanc que rouge, et des Châteauneuf qui demande du temps pour être prêt.
Côtes du Rhône blanc 2016 : un vin de plaisir, entre une acidité qui possède un joli grain et un gras méridional juste dosé. Très Bien
Châteauneuf du Pape, les Cailloux blanc 2016 : vinosité, richesse et fraîcheur pour ce vin. Très Bien +
Côte du Rhône rouge 2016 : immédiateté pour ce vin bâti sur un fruité intense et facile. Pour les soirs d’été. Très Bien ++
Côte du Rhône, Sommelongue 2015 : plutôt tannique, encore anguleux. A attendre urgemment. A revoir
Châteauneuf du Pape, les Cailloux rouge 2015 : un vin qui possède un beau potentiel. Aujourd’hui, c’est plutôt tannique, mais j’y perçois un velouté des tannins et une épice noble. Très Bien +
Châteauneuf du Pape, les Cailloux cuvée du Centenaire 2015 : plus de maturité, plus de velouté et plus de race pour cette cuvée parcellaire. La trame acide est bien développée, et se termine sur des tannins plus crémeux que la cuvée de base. Excellent +

Escapade italienne
Malgré un espace qui ressemble plus à une cage à lapins qu’à un véritable espace d’accueil, nous avons tenté, plus qu’à l’habitude puisque escorté par Oliv, désormais spécialiste des palaces du lac de Côme, de déguster quelques crus italiens.
Compte-tenu de l’affluence et de la place, prise de notes minimale …
Podere di Carnasciale : spécialiste du Caberlot, le Carnasciale 2015 présente un fruité corpulent, des tannins crémeux, une angulosité / un grain juste et une belle fraîcheur, le Caberlot 2014 est fruité, une touche goudronnée, de beaux tannins et une finale fraîche, le Caberlot 2013 est plus rond, plus acide, mais sans doute avec moins de maturité, et de très jolis tannins sur la finale, le Caberlot 2009 est viandé, frais, étiré et épicé à la manière de certaines côtes rôties. J’ai bien aimé.
San Léonardo : un San Léonardo 2011 très vineux, avec des tannins fougueux et un fruité grillé, un San Léonardo 2003 avec beaucoup de volatil au nez, un côté sec / poivron sur la finale. Pas mon style.
Poggio di Sotto : le Montecucco 2014 montre un certain potentiel malgré un côté dissocié marqué, le Poggio Lombrone 2013 présente plus de maturité et de mâche, avec des tannins demandant un peu de temps pour se polisser, le Rosso di Montalcino 2014 présente un nez de café indusé, une élégance alliée à une certaine légèreté, un vin dans un esprit bourguignon en quelque sorte, le Grattamacco 2014 (DOCG Bolgheri superior) associe puissance maîtrisée, soyeux et élégance.
Cavallotto : Le Barbera d’Alba 2015 est fruité, aromatique, équilibré sur une base puissante, le Langhe 2015 est plus tannique, avec une forte amertume, le Barolo 2013 mutique au nez, une bouche assez tannique de belle définition et le Barolo 2011 un monstre … en puissance et en potentiel. RDV dans 20 ans.

Graham’s
Fin de salon traditionnelle chez Graham’s pour apprécier de nouveau la gamme de tawny’s. Gustavo n’étant pas présent cette année, c’est l’une de ses collègues qui nous accompagnera cet an-ci. De nouveau, j’ai assez impressionné par cette maison.
Tawny : un fruité immédiat, un côté oxydatif mesuré, une certaine simplicité sur la peau de noix. Très Bien +
Tawny 10 ans : une marche de plus, et quelle marche. Elégance superlativisée (même si le terme n’existe pas !),  des fragrances et des saveurs de zestes d’oranges, un côté confit « juste ce qu’il faut », une tension acide alliée à une longue persistance. Aromaticité sur la noix encore. Excellent
Tawny 20 ans : sensation plus sucrée et plus confite, des notes de pruneaux et de fruits secs viennent compléter la palette du 10 ans. Excellent +
Tawny 30 ans : l’optimum à mon goût, avec l’apparition de cette sensation de liqueur élevée sous bois, entre vieil armagnac et cognac hors d’âge. Equilibre presque parfait entre l’acidité / la tension et la corpulence / la largeur, une certaine rondeur, une aromatique sur les figues. Excellent ++
Tawny 40 ans : Le même avec plus de tout ! Exceptionnel
Tawny 1972 : on gagne en race, en élégance, avec une notion de cristallinité en bouche. Equilibre parfait. Plus qu’exceptionnel

Bruno

17 novembre 2017

Pasta e Basta : un grand restaurant italien dans le XIII° arrondissement


Dîner amical ce samedi soir, au cœur du XIII° arrondissement de Paris, dans un excellent restaurant italien (qui fait également cave sur son site internet), Pasta e Basta.
Deuxième visite après un premier essai plus que transformé dans la fournaise de juillet, c’est à six que nous avons établi notre camp de base de ce soir.
Menu surprise concocté de main de maître par toute l'équipe, tant au niveau de l’assiette que des vins. Quelques preuve en images ...

Amuse-bouche : façon pizza d’un moelleux superlatif

Anti-pasti sur le thème du partage, avec :

Burrata (de compétition) e San Daniele (d’anthologie)

Carpaccio di Salmone finocchio marinato

Façon tarte chaude à base de pesto, menthe, ricotta, romarin, ail et speck

Nage de pois chiches et de coques palourdes

Plats variés selon les convives, avec :

Tagliatelle al Tartuffo (quelle tuerie !)

Calomari alla Griglia su letto du Racola, Romodorini

Gnocchetti Sardi, Salmone e Avocado

Les desserts, dont une sphère aux chocolats noir et blanc et sa glace vanille qui a proposé un contre-point parfait avec le vin

Les vins ont été servis à l’aveugle :

DOC Verdicchio dei Castelli di Jesi, Classico superiore, Podium 2009, Casa Garofoli : un nez sur une grande fraîcheur, une belle aromatique très sudiste, à la fois opulent mais laissant une impression de tension. En bouche, le vins se révèle très complexe, à la fois gras, tendu et d’une grande minéralité saline presque perlante. De l’énergie dans le verre, qui se termine par une finale sur de beaux amers nobles, marquants et prégnants. Là encore, une salinité du plus bel effet vient apporter un supplément de vibration. Excellent (+)

IGT Terre Siciliane, Chardonnay 2015, Tenuto Rapitala : deuxième rencontre avec ce vin, deuxième ravissement. Un nez de chardonnay sudiste mais élégant. Toujours cet équilibre entre un gras bien dosé et le côté charmeur du cépage. Elevage juste et équilibré, qui laisse quelques notes vanillées légères. En bouche, c’est superbe. Empreinte magnifique, sur des notes salines enrobées, une acidité qui allonge et tonifie le vin, le tout dessinant une complexité ultime. Avec le saumon et sa salade de fenouil mariné, la minéralité est exacerbée, la tension multipliée. Complexité encore plus aboutie : rond, tendu, traçant, aromatique, nerveux. Excellent +

DOC Castel del Monte, Pietrabianca, Cardonnay 2015 : un côté liégeux L ne nous a malheureusement pas permis de bien appréhender ce vin qui laisse apparaître un potentiel certain.

DOC Amarone della Valpolicella, Serego Alighieri, Vaio Armaron 2001 : au premier nez, je retrouve un fruité intense, profond, mûr … mais toujours élégant. Un côté fumé qui, par certains côtés, « brèze » (des notes semi-oxydatives que l’on rencontre sur les grands chenins ligériens). Bouche complètement à l’avenant, avec un fruité aromatique auquel s’ajouter une amertume confite des tannins, qui les rend encore plus charmeurs. Finale marquée par les tannins bien sur, mais sur un registre crémeux et d’amers nobles. Rétro-olfaction sur un réglissé très enjôleur. Quelle jeunesse et quelle fougue pour un vin parti pour de longues années encore. Sublime vin

DOC Passito di Pantelleria, Donnafugate, Ben Ryé 2013 : une petite douceur pour la route, mais quelle douceur ! Un nez muscaté mais pas que. On sent le raisin (sec) de Corinthe, une sucrosité qui paraît mesurée au niveau gustatif mais certainement haute, une aromatique miellée douce, le tout complété par des notes d’alcool de pommes (cidre) et de liqueur douce, dans une gangue élégante. Bouche parfaitement en accord avec mon dessert au chocolat : une association qui me surprend … pour mon plus grand plaisir. Seul regret, il s’agit d’une demi-bouteille ! Exceptionnel

Vraiment une très belle adresse pour ce véritable restaurant gastronomique qui propose une cuisine italienne excellente, qui plus est à des prix très raisonnables. Le service en plus et une carte des vins à faire pâlir les amateurs que nous sommes (là encore à des prix imbattables). Une valeur sûre dans Paris.

Bruno