29 janvier 2017

Quel dimanche les amis !



Cela commence par un monument, le remake d’un combat déjà vu maintes fois, mais tellement épique : les retrouvailles en finale d’un grand chelem de Federer et Nadal. Un duel de gladiateurs, aucun des deux ne voulant s’avouer vaincu, même au cinquième set après plus de 3 heures de match. La puissance contre la précision, le feu contre la glace. Et au bout des cinq sets remplis de suspense, de coups de génie, de retournements de situation et de points gagnants tous plus beaux les uns que les autres, la 18° victoire de Roger l’éternel, une sorte de mélange entre Borg (la solidité en fond de court), Mc Enroe (ou comment caresser la balle dans toutes les positions) et Sampras (force et précision). Quel match d’anthologie !!!
A peine remis, nous voilà donc chez les amis Gilles et Devee pour un biryani. Superbe plat très relevé, mais d’un goût superlatif que nous avons adoré. Merci les amis. Et comme la cave n’était pas non plus en reste, voici les quelques bouteilles dégustées …

Champagne, extra brut, blanc de blancs grand cru, Fallet-Prévostat : floral et trame minérale au nez, belle définition en bouche, complexe, tendue et enrobée et des notes semi-oxydatives du plus bel effet. Amertume noble, léger gras glycériné et salinité salivante en finale. Excellent

Meursault, les Grands Charrons, 2010, domaine Boisson-Vadot : nez à la Coche-Dury, sur une belle réduction grillée et de magnifiques amers. Bouche plutôt grasse et opulente, sans mollesse car tendue par une belle acidité. Amers sur la peau d’amande en finale. Sapidité superlative. Excellent

Côtes du Roussillon Rosé, Rosé de rouge, domaine Danjou-Banessy : un rosé au nez, plutôt fin et évanescent. La bouche est sérieuse, vineuse et assez tannique, plutôt ronde et avenante. Joli. Très Bien

Vin de Pays de Vaucluse, 2012, domaine des Tours : fraîcheur, finesse et charge tannique modérée. Légère sensation de sucrosité élégante, notes florales plutôt capiteuses. Très Bien +

Chinon, château de Coulaine, la Diablesse 2009 : superbe cabernet franc, vineux, profond, d’une maturité optimale sur les fruits épicés, sans lourdeur. Bouche grasse et déjà bien charmeuse. Beau potentiel de garde. Excellent

Clos de la Roche 2008, Nuiton Beaunoy (ex Cave des Hautes Côtes) : grand pinot structuré, du fruit intense, une acidité liée au millésime assez développée par parfaitement équilibrée par la puissance, le fruit et la maturité. Grande aromatique à l’aération. Excellent +

Vacqueyras, cuvée Lopy 2005, le Sang des Cailloux : très grand grenache, profond, fruit mûr, presque crémeux, riche et équilibré. Notes épicées. Excellent +

Vin jaune d’Arbois, 1986, Jacques Tissot : une révélation que ce vin, certes sur un équilibre oxydatif (noix / alcool à brûler), mais avec une belle musculature, un velouté en bouche, une amertume noble digne des plus grands chardonnay … et une finale claquante. Excellent (« j’ai changé ! » …).

Jurançon, cuvée Marie Kattalin 2007, domaine de Souch : de la truffe blanche, de la truffe blanche et de la truffe blanche ! Grande et belle acidité, grillé / rôti salivant, amertume sur la rhubarbe (une sorte de sucré sec) et une belle structure qui enveloppe l'ensemble : un muscle rapide quoi ! Excellent

Sauternes grand cru classé, château Suduiraut 1997 : une sorte de quintessence du Sauternes. C’est opulent et capiteux (miellé ?), mais l’acidité sous-jacente (c'est rare pour un Sauternes) et l’aromatique sur le rôti, le safran et les fruits exotiques (ananas / abricot) et les amers nobles tendent le vin à l’infini. Excellent +
Et comme il n’y avait pas de grognon autour de la table (au vu de l’excellence du plateau), on finit sur un duo de Malt : Big Peat vs Arberg. Le premier tourbé avec une belle rondeur en bouche et le second plus smocké et miellé. Une légère préférence pour le premier, mais le niveau est excellent voir plus !

Et en contre-point, la victoire de l’équipe de France au championnat du monde de Handball. Même si la première mi-temps a été un peu compliquée, confirmation en seconde mi-temps de la constance dans l’excellence de cette bande de potes qui nous fait vibrer et rêver depuis maintenant plus de 15 ans. Chapeau bas !

Quel dimanche mes amis !

Bruno

16 janvier 2017

13° rencontre autour du vin et des spiritueux d'auteurs

En ce troisième lundi de janvier, se tenait à Paris la 13° rencontre autour du vin et des spiritueux d'auteurs, salon professionnel organisé par « Papilles et Pupilles ». Je tiens à remercier ici Florence Coiffard et Delphine Laurent pour cette invitation ainsi que pour l'organisation sans faille de cette manifestation.
Organisation millimétrée, salon aéré et verres à dégustation optimisés pour notre plus grand plaisir et notre plus grand confort. Très beau salon avec un plateau, certes resserré, mais très intéressant.
Passons maintenant aux choses sérieuses.

Domaine Jean-Marc Burgaud (que nous avons revu avec grand plaisir)
Une valeur sure en beaujolais (Morgon), avec un style qui s'est encore affiné, respectant le fruité du Gamay.
Un Beaujolais-Village blanc 2015 : salin, minéral et tendrement vanillé pour un vin de copain terriblement séducteur. Très Bien
Un Beaujolais-Village rouge 2015 : riche, plutôt rond, sur une maturité optimale, respectant le fruité. Joli grain tannique enrobé. Excellent
Un Morgon, les Charmes 2015 : tellurique, sur un équilibre plus cistercien. Bouche qui pinote sur une épice évoquant la Syrah. Léger glycériné en finale. Excellent (+)
Un Morgon, Grands Cras 2015 : de la mâche, mais toujours frais, une impression d'extrait sec. A laisser vieillir impérativement. Excellent
Un Morgon, Côte du Py 2015 : du fruit intense, de la mâche, un velouté soyeux, plutôt rond, mais avec une allonge exceptionnelle. Belle acidité pour ce vin de (très) grande garde. On frise l'Exceptionnel
Un Morgon, Javernières 2014 : un peu difficile de passer après ce Py d'anthologie mais le vin possède un réel potentiel, de la mâche, du fruit et une acidité sur une finale serrée. Excellent

Domaine des Hauts-Chassis (Franck Faugier et son épouse)
Très belle découverte avec une gamme de haut niveau, des Syrah élégantes et structurées.
Un Crozes-Hermitage, Esquisse 2016 : floralité, fruité et épice gourmande. Une belle mâche légère. Séducteur. Très Bien
Un Crozes-Hermitage, Galets 2015 : construction tannique sérieuse, jolie rondeur et élégance fruitée sur les épices. Persistance sur des amers nobles (végétal). Excellent
Un Crozes-Hermitage, les Chassis 2015 : Un coup de cœur pour ce vin élégant, très frais, possédant une belle mâche sur une base Syrah typique. Excellent +
Un Saint Joseph, cuvée ? 2015 : corpulence, tannicité réglissée et rondeur sur une base de végétal noble (amertume). Excellent
Un Hermitage 2012 : légèrement animal / viandé, sur une base fruitée acidulée. Finesse superlative. Il possède une allonge exceptionnelle, laissant une réelle empreinte en bouche. Excellent + / Exceptionnel

Domaine Albert Mann
Une belle gamme de blancs d'Alsace malgré la présence ou l'impression de sucres résiduels. Confirmation de mon regain d'intérêt pour le Pinot Gris.
Un Riesling, cuvée Albert 2015 : finesse, impression de rondeur et de (?) sucres résiduels. Très Bien
Un Riesling, grand cru Schlossberg 2015 : très joli vin, belle définition sur la corpulence, une sorte de rondeur bienvenue et une fraîcheur sur le mentholé léger. Excellent
Un Pinot gris, cuvée Albert 2015 : très belle aromatique, légèrement muscatée, les sucres résiduels viennent ici soutenir la structure. Excellent (+)
Un Pinot gris, grand cru Hengst 2014 : le top de la dégustation ici, aromatique, rondeur et tension pour définir une complexité superlative enrobante. Excellent +
Un Gewurztraminer, Steingruber 2014 : vin typique du cépage, sur un équilibre aérien, tendu, avec des notes de bouquet de roses très fines. Excellent
Un Pinot noir, clos de la Faille 2015 : pinotage glycériné, réglissé léger et belle persistance. Tension plus « raide » que son cousin bouguignon. Très Bien +

Domaine Stéphane Ogier
Une autre très belle découvert de grandes syrah, depuis le vin de France jusqu'à la Côte Rôtie.
Un Vin de France rouge, Syrah d'Ogier 2014 : vin de soif léger, mais bien construit. Bouche tendue et ronde, sur une épice douce. Exubérance mesurée. Très Bien +
Un St Joseph rouge, le Passage 2014 : délicatesse du tannin, épice évanescente et acidité de structure juste dosée. Excellent
Un IGP Collines Rhodaniennes, la Rosine 2014 : puissante maîtrisée, grain tannique qui marque, empreinte temporelle suspendue. Excellent (+)
Une Côte Rôtie, village 2014 : léger viandé, superbes tannins crémeux, belle acidité. Déjà presque fondu. Excellent
Une Syrah de Seyssuel, l'Ame Sœur 2014 (future AOP) : bluffant ! séveux, vineux, de la mâche, une structure solide mais élégante et une empreinte finale profonde. Une vraie CR. Excellent +
Une Côte Rôtie, Réserve 2014 : enveloppant, épice magique, tannins enrobés et crémeux, quoique toujours un peu anguleux. Fantastique potentiel. Excellent ++

Domaine Robert Denogent
Confirmation d'une belle gamme de blancs de Bourgogne du sud que j'avais déjà bien gouté aux « Beaux Macs » et au Grand Tasting.
Un Mâcon village, les Sardines 2015 : floralité, acidité saline et bouche gourmande. J'ai soif ! Très Bien +
Un St Véran, les Pommards 2014 : frais, vif et salivant pour ce vin de demi-soif. Très Bien +
Un Pouilly-Fuissé, la Croix 2014 : construction atypique mais pleine de charme. Nez terpénique ! … que l'on retrouve en bouche. Me serais-je trompé de région ? Belle aromatique persistante, gras, allonge. Excellent +
Un Pouilly-Fuissé, le Clos Reyssié 2015 : de la poire en bouteille, de la fraîcheur et une très belle tension serrée. Excellent
Un Pouilly-Fuissé, les Cras 2014 : complexe, tendu, léger enrobage salin, très belle aromatique méridionale (de Bourgogne). Excellent
Un Beaujolais-village rouge, nature, cuvée Jules Chauvet 2014 : tendu, un léger enrobé salin mais une impression de manque de précision (le vin fût servi trop froid). A revoir

Voilà un moyen très agréable de lutter contre la morosité du troisième lundi de janvier. Vivement la prochaine édition !

Bruno

14 janvier 2017

Les belles filles devant les Cloux !


Spécial Pernand en ce week-end gris et froid.
En apéritif, un Pernand-Vergelesses, Devant les Cloux 2015, domaine Rapet Père et fils: un nez tout en douceur et en légèreté, frais, une pointe d'amers minéraux et (déjà) une impression de léger gras et de rondeur. En bouche, finesse et belle tension pour ce vin de soif, complétée par un gras bien présent, assez opulent sans jamais être lourd, accompagné d'un fruité presque floral. Finale sur une minéralité saline très avenante, salivante et marquée par de beaux amers frais et une touche vanillée. Un village de très belle facture. Excellent

Avec un magret de canard grillé, un Pernand Vergelesses, les Belles filles 2014, domaine Rapet Père et fils : nez immédiatement sur une corbeille de fruits rouges, très cerises, complétés par des notes de pierres chaudes et une pointe fumée caractéristique. On devine quelques notes glycérinées. En bouche, belle rondeur structurée, une tension acide bien présente et qui allonge le vin, des tannins qui ont du caractère (encore à laisser vieillir) et surtout une empreinte traçante. Superbe finale tellurique et fraîche, malgré la jeunesse. Aujourd'hui Très Bien +, demain potentiellement Excellent.

Bruno