25 février 2017

La Bourgagne, ça me gagne !

Repas d'anniversaire en famille ce samedi midi, certes avec un peu de retard, mais cela valait la peine d'être patient.

En apéritif et avec un pain de cabillaud et pétoncles, un Auxey-Duresses, les Crais -2014, domaine Alain Gras: au premier coup de nez, on décèle tout le potentiel et toute la puissance de ce vin. Magnifique grillé élégant, notes d'amandes, de fumée et légèrement épicé. En bouche, le vin est tout simplement superlatif. Il explose, sur une complexité alliant une tension acide du plus bel effet et un gras glycériné, suave, tout en rondeur. Notes d'amandes amères, et quelle amertume ! Opulent mais traçant, une conjugaison plurielle de l'acidité et de l'amertume, une finale interminable sur une floralité tellurique, smockée à la manière d'un malt type Ardberg. A l'aveugle, ce vin en surprendrait plus d'un. Exceptionnel

Pour suivre et accompagner une pintade et ses pommes de terre farcies aux girolles, un Pernand Vergelesses, les Belles filles 2010, domaine Rapet Père et fils : nez profond, sensuel, sur des fruits bien murs. Ce vin évoque plus les standards nuitons que beaunois : fruits noirs, grande maturité et notes terriennes qui révèle un côté légèrement fumé (caractéristique du Pernand). Bouche encore très jeune, une belle charge tannique qui demande encore un peu de patience, mais que c'est beau. Acidité et maturité complètement en accord, touches de rondeur qui vient enrober l'ensemble, sur un côté un peu réglissé et presque gibriacois. Structure qui nous laisse espérer un vieillissement harmonieux pour encore de nombreuses années. Et dire qu'on est sur un « village » ! Mes Iles vont pouvoir attendre la retraite en toute quiétude. Finale traçante, d'une fraîcheur et d'une tension superbe. Excellent + aujourd'hui, Exceptionnel demain.
Décidemment, la Bourgagne, ça me gagne !

Bruno

18 février 2017

Une soirée qui se prolonge ... pour notre bonheur

Nous ne nous croisons qu'en de rares occasions, mais c'est toujours un plaisir non dissimulé que nous nous sommes expatriés en ce samedi soir dans le département voisin pour une soirée entre amis ... qui a duré une très grande partie de la nuit.
Quelques impressions sans prise de notes, d'un repas et de vins anthologiques.

En apéritif, accompagné de tuiles au parmesan et de "sandwich" de St Jacques
Champagne Tarlant, cuvée Louis : ce magnum composé de Chardonnay et de Pinot Noir en parts égales se révèle un très beau champagne très vineux, une belle vivacité et une pointe semi-oxydative du plus bel effet (pommes au four / pamplemousse pomelos). Impression complexe, sur un équilibre sec mais avec une suavité et une légère rondeur avenante. Amers nobles superlatifs (sur la noix verte). Aucune trace de dosage pour mon palais peu habitué aux bulles. Excellent

Avec des toasts de foie gras
Sauternes, château de Fargues 2002 : magnifique nez rôti, une vraie confiture de botrytis, des aromes exotiques sur l'ananas poellé, les fruits secs / confits et le raisin de Corinthe. Bouche complètement en accord, ronde, douce et … étirée par une acidité de structure imposante, mais totalement intégrée. Equilibre magistral, sur un fil. Accord presque parfait avec le foie gras (qui l'eût cru!). Ca claque sur la langue en finale. On frise l'Exceptionnel

Avec des côtes de veau au four (rosées comme il faut, je vous dis pas !), et une sauce base champignon digne d'un étoilé
Clos Vougeot Grand cru, « Près le Cellier », 2009, domaine Méo-Camuzet : un nez qui pinote et qui envoie de la puissance. On décèle de suite le côté profond, réglissé et cassissé de la côte de Nuits … sur les fruits noirs. Velours suave en bouche, quelques tannins encore anguleux, mais l'ensemble est déjà très joli et prometteur. Un air de famille avec le Gevrey, mais plus de charpente. Excellent + (+)
Côtes du Roussillon villages, le Clos des Fées 2011, Hervé Bizeul : un nez qui grenache. C'est méridional, très jeune et encore un peu trop tannique à mon goût, mais la construction est même constat de jeunesse, mais le vin est franc, droit, porté par une acidité qui lui permettra un vieillissement harmonieux. Potentiellement excellent

Avec les plateaux de fromages
Champagne Grand cru, Clos des Goisses 1998, Philipponnat : un grand champagne, sur la finesse, des notes semi-oxydatives au nez et une impression de vivacité. En bouche, c'est un grand cru ! Enveloppant sans lourdeur, vif sans astringence, notes évoluées / oxydatives sans cette sensation d'alcool à brûler, une évolution équilibrée et une tonicité de bon aloi. Excellent +

Avec le dessert sur une base vanille GC / chocolat blanc / amandes de Philippe Conticini
Vin de France liquoreux, Passat Minor 2012, le Clos des Fées : Pas trop de souvenir de ce vin, hormis que la bouche est complexe, à la fois muscatée et moelleuse, une finesse sur l'abricot bien mur, et une acidité complètement fondue dans la structure. Très Bien
Et pour ne pas repartir sur une seule jambe, un Champagne Grand cru, Veuve Cliquot Ponsardin, 2002, Vintage Rich : est-ce l'heure tardive ou la saturation, mais je suis passé à côté de ce vin. A revoir par des papilles plus expertes sans doute.
Ce fût une très belle soirée. Un grand merci à nos hôtes d'un soir et à très bientôt en terres "républicaines".

Bruno

11 février 2017

Parce que 2015 !

Parce que la commande des 2015 vient d'arriver et qu'Eric Janin m'a offert 3 bouteilles, j'avais envie de tester un Moulin à Vent, Vignes du Tremblay 2015 : P. c'est très très jeune mais ça envoie. Puissant, riche, super tannins, très grande acidité déjà équilibrée par la structure et fruité intense sur les fruits noirs (cassis, . RDV a la retraite pour l'apprécier a sa juste valeur (enfin, si le marquis des rillettes de la Sarthe se prend une tôle). Excellent aujourd'hui. Exceptionnel dans l'avenir.

5 février 2017

Le Salon des Vins de Loire 2017


Le cloître Saint Jean

Dernière étape ligérienne, avant une remontée sur Paris, le traditionnel Salon des vins de Loire qui, cette année, ouvre ses portes dès le dimanche.

Dans l’ordre des dégustations, quelques impressions prises sur le vif.

Domaine Vincent Gaudry
Alléché par une bouteille bue au restaurant la veille, confirmation d’une gamme qualitative et d’un vigneron très accueillant, qui transpire l’amour du terroir et du bon vin.
Sancerre, Tournebride 2015 : floralité, approche variétale légèrement vanillée. Belle tension en bouche, nourrie par une aromatique gourmande. Fins amers sur la finale. Très Bien (+)
Sancerre, Vieilles Vignes 2015 : plus de profondeur et de vinosité au nez, de la structure en bouche, belle salinité prononcée et finale séveuse. Très Bien +
Sancerre, Constellation du Scorpion 2015 : finesse et floralité au nez, énorme tension salivante en bouche, complétée et complexifiée par un gras très avenant, particulièrement sur la finale d’une grande et belle empreinte. Excellent
Sancerre, Pour vous 2015 : atypique mais beau. Attaque en bouche très ronde, sur une aromatique bien développée. Finale veloutée, laissant presque une sensation de sucres. Très Bien +
Sancerre, Désirée 2015 : un vin sur la même construction que le précédent, sans doute déjà dans une phase de fermeture. Sans doute à revoir
Sancerre, à mi chemin 2014 : nez plutôt variétal, vif. Bouche tendue, avec une empreinte fine et légèrement poudrée en finale. Très Bien +
Sancerre, Vincengetorix 2015 : un « faux maigre ». Beaucoup de fruit au nez, sur une base légèrement fumée. A l’aération, l’aromatique se développe. Gras, glycériné et de la mâche. Belle finale, avec une pointe d’amers nobles. Excellent
Sancerre, Garennes 2015 : un nez très mur, sur les fruits et l’aromatique, sans sensation de lourdeur. Notes épicées bien présentes. Bouche soyeuse, réglissée, profonde et fruitée. Grain tannique superlatif et empreinte tellurique marquante. Excellent (+)

Dominique Roger (domaine du Carrou)
Vins précis, vigneron méticuleux, belles définitions des terroirs. De vrais vins de gastronomie, loin des clichés « pipi de chat du sauvignon » et « raideur du pinot sancerrois ».
Sancerre, domaine 2016 : fruits mûrs au nez, de la mâche, des tannins crémeux, pour une gourmandise ultime. Belle acidité de structure. Très Bien (+)
Sancerre, domaine 2015 : du fruit un peu plus acidulé et fumé, une bouche plus tendue et une forte rémanence. De la mâche et un grain tannique bien défini. Très Bien +
Sancerre, la Jouline 2016 : impression d’élégance et de potentiel de structure. Bel équilibre pour une bouche déjà enrobée. Sensation de poudre de pinot en finale. Très Bien ++
Sancerre, la Jouline 2015 : finesse, fruité et réglissé, plus sur un équilibre de fruits noirs. Très belle acidité déjà partiellement intégrée, tannins élégants, semi-fondus. J’adore. Excellent (+)
Sancerre, la Jouline 2014 : un côté 2015 plus fermé, une maturité plus appuyée et un beau fruit au nez. En bouche, plus confituré que le 2015, malgré une acidité analytiquement plus élevée. Finale persistante, sur de beaux amers. Très Bien ++
Sancerre, la Jouline 2014 : un côté 2015 plus fermé, une maturité plus appuyée et un beau fruit au nez. En bouche, plus confituré que le 2015, malgré une acidité analytiquement plus élevée. Finale persistante, sur de beaux amers. Très Bien ++
Sancerre, domaine 2014 : un vin plus léger, mais très agréable. Peut-être un léger manque de fruit et d’acidité, qui rend le vin plus « massif ». Très Bien
Sancerre, domaine 2013 : vin serré, pas en place aujourd’hui. J’y ai décelé un manque de chair. A revoir
Sancerre, la Jouline 2013  (Magnum) : plus de rondeur et de structure. Tannins certes anguleux mais juste comme il faut. Claquant en final. Très Bien +
Sancerre, domaine 2016 : fruité intense sur les agrumes, explose au nez. Joli gras élégant en bouche, belle tension. Très Bien +
Sancerre, Chêne Marchand 2016 : moins immédiat et plus fermé, mais gros potentiel. Bouche tendue par une amertume vivifiante. Potentiellement Excellent
Sancerre, la Jouline 2016 : très vineux au nez, sur une assise citronnée. Complexe en bouche, ciselée par l’acidité et un enrobage de gras justement dosé. Persistance sur de beaux amers nobles. Excellent (+)
Sancerre, domaine 2015 : nez citronné, finement minéral. Fausse impression de légers sucres. Belle salinité, presque perlante. Très Bien (+)
Sancerre, Chêne Marchand 2015 : très grand vin en potentiel, charpente grasse, tension élégante et finement dosée, salinité salivante et persistante. Finale à l’avenant. Excellent +
Sancerre, la Jouline 2015 : vinosité, minéralité intégrée, structure en bouche presque « tannique », empreinte grasse et tendue et fraîche en finale, amers nobles. Tout est présent. Excellent +(+)
Sancerre, domaine 2014 : on retrouve une opulence liée au millésime. Tension présente pour un vin manquant un peu d’élégance. Très Bien
Sancerre, Chêne Marchand 2014 : sur des bases similaires, avec toutefois une définition plus fine et plus élégante. Très Bien +
Sancerre, la Jouline 2014 : l’empreinte des vieilles vignes alliée au caractère du millésime. Le vin semble ne pas vouloir se livrer. Très Bien
Sancerre, Chêne Marchand 2013 : vinosité, salinité et belle tonicité acidulée. Amertume bien présente en finale. Excellent
Sancerre, domaine 2012 : un vin simple, mais opulent avec de la tension et une forme de légèreté de construction. Très Bien +(+)
Sancerre, la Jouline 2012 : superbe structure complexe, déjà bien fondue, de l’acidité, une pointe de salinité alliée à un gras élégant. Vibrations sur les amers en finale. Excellent +(+)

Arnaud Lambert (domaine de St Just et château de Brézé)
Sérieux, décontraction et intégration de plus en plus optimale des caractères de chaque terroir. Une gamme de rouges cette année au top, les blancs ne sont pas en reste. Difficile de ne pas craquer une nouvelle fois …
Saumur, clos du Midi 2016, château de Brézé : finesse et tension du chenin, minéralité salivante, tension et belle vivacité. Vin de copains oui, mais vin élégant. Très Bien
Saumur, coulée de St Cyr 2014, domaine de St Just : belle structure florale et vanillée. Un peu d’opulence mais la tension vient rétablir un juste équilibre. Salivant en finale. Très Bien (+)
Saumur, clos David 2014, château de Brézé : superbe structure, complexe, à la fois sur la finesse, la tension et l’opulence. Tout est déjà bien intégré. Un équilibre semi-oxydatif, signe des grands chenins, est perceptible. Quelle finale. Excellent (+)
Saumur, clos Mazurique 2016, château de Brézé : du fruit rouge, de la profondeur, de l’immédiatement. Belle marque en bouche, ciselée et tendue pour cette « entrée de gamme ». Très Bien +
Saumur-Champigny, la Montée des Roches 2014, domaine de St Just : nez sérieux sur les fruits noirs, intenses et profonds. En bouche, c’est du velours, sur une structure sérieuse. Puissance maîtrisée et allonge élégante. Excellent +
Saumur, clos du Tue-Loup 2014, château de Brézé : plus terrien, avec de la mâche. L’ensemble demande aujourd’hui à se fondre. Très Bien
Saumur-Champigny, clos Moleton 2011, domaine de St Just : superbe fin presque accompli. Quel grain tannique en bouche, quelle acidité maîtrisée, même si l’élevage est encore un peu présent. Crémeux et tendu, ce vin est interminable. Excellent +
Saumur, clos de l’Etoile 2011, château de Brézé : maturité au nez sur des notes torréfiées et de moka. Corpulence optimale en bouche, avec une belle acidité et des tannins superlatifs, sur la finesse et une sorte de crémeux de plus bel effet. Excellent +(+)

Domaine Frédéric Mabilleau
Confirmation du niveau de la gamme des blancs, depuis notre découverte du millésime 2010. Chenin du Puy 2014 nous attend …
Anjou, chenin des Rouillères 2016 : un nez très citronnée, une impression de gaz qui gène un peu. Bouche par contre très bien définie, vive et tendue. Pas de gras opulent. Très Bien +
Saumur, chenin du Puy 2014 : très beau nez, frais, tendu, sur une floralité élégante. Superbe bouche toujours sur un registre floral, mais complexe, à la fois enrobée et allongée. Empreinte sur des amers nobles en finale. Excellent +
Sans les mains 2015, Pineau d’Aunis : nez sur le poivre doux et des notes anisées fraîches et aériennes. Bouche qui révèle une tannicité modérée mais très belle, sur les fruits rouges acidulés et des notes poivrées fines. Demi-sec en finale. Très Bien +

Salon calme ce dimanche, pour notre plus grand plaisir. Sélection très réduite, mais de beau niveau. Aïe, mon porte-monnaie va surement encore en prendre un coup.
Vivement l’année prochaine, en espérant que les salons de vignerons survivent aux salons plus commerciaux.

Bruno