2 mai 2017

Domaine Paul Blanck à (68) Kientzheim

Crédit photographique : (C) domaine Paul Blanck

Première visite de domaine en ce mardi matin, chez Paul Blanck, à Kientzheim. Nous sommes reçu par un ouvrier du domaine avec qui nous débutons la dégustation. Puis rapidement, Philippe, l’un des deux cousins, nous convie à la table de son distributeur au Brésil. Dégustation animée, pleine de pédagogie et de sympathie, qui nous a emmené jusqu’au repas du midi que nous avons pris ensemble dans un charmant restaurant dans le village (Côté Vigne).
Nous remercions très chaleureusement Philippe pour cette dégustation de très haut niveau, menée dans une ambiance conviviale. Une très grande gamme, depuis les « cépages oubliés » jusqu’aux Grands Crus, en passant par les Classiques et les Lieux-Dits. C’est pourquoi nous n’indiquerons pas d’appréciations, tant il serait illusoire de vouloir classifier les vins.
Place à la dégustation.
Pinot blanc 2014 : fraîcheur, vivacité, tonicité et immédiateté pour ce vin de copains.
Auxerrois 2016 : immédiateté au nez, sur des notes florales. Belle bouche, un peu ronde, avec quelques sucres résiduels. Joli gras vibrant en finale.
Riesling 2016 : nez classique sur la finesse, bouche traçante et fine minéralité en finale.
Riesling, Rosenbourg 2015 : plus sérieux et plus vineux. Structure tellurique en bouche, sur une belle aromatique presque terpénique.
Riesling, Patergarten 2015 : finesse et floralité au nez, complété par une touche confite de belle expression. Gras en bouche, mais avec toujours une composante aérienne. Finale sur une aromatique élégante, mêlant acidité, amertume et salinité.
Riesling, Patergarten 2009 : magnifique nez pétrolé et fumé, encore plus fin et plus développé avec aération. Equilibré sur le citron et la vivacité. Bouche sur une maturité idéale, encore jeune. Gras élégant, équilibré sur l’acidité, l’ensemble claque sur la finale, avec une composante végétal / minéral / acidité noble.
Riesling, Grand Cru Schlossberg 2014 : finesse et tension au nez, une touche de « sucre Candy » et une belle acidité citronnée. Bouche sur grande et belle acidité, minérale sur un substrat gras, se terminant par une finale vibrante, élancée.
Le même vin carafé révèle un nez un peu poudré, anisé, avec une aromatique décuplée. La bouche a magnifiquement pris du volume, de l’expansion. Grande aromaticité et joli gras complètent l’ensemble. Finale sur plus de salinité, qui marque les papilles.
Riesling, Grand Cru Furstentum 2014 : nez sur une minéralité plus calcaire, floral et toujours anisé. Bouche très jeune, sur une structure acide et saline qui demandera du temps pour se révéler totalement. Un vin avec un très gros potentiel.
Riesling, Grand Cru Sommerberg 2012 : un nez presque semi-oxydatif, avec des notes de sucre chaud et de noix vertes. Bouche douce et tendue, sucrosité légère et élégante. Salinité qui dessine une finale fraîche et très longue.
Riesling, Grand Cru Sommerberg 1991 : un vin ouvert, sur le pétrole un peu madérisé, second nez sur la térébenthine. Superbe bouche énergique, saline sur le bonbon « Menthos ». Empreinte grasse, glycérinée, sur des notes exceptionnelles de bois de cèdre.
Le même vin carafé acquiert plus de volume encore, reprend un coup de jeunesse, développe des notes de pâte de noix vertes, sur une grande astringence noble et vibrante.
Muscat 2015 : typique du cépage, une belle énergie, des notes de chèvrefeuille, m’évoque la fête foraine. Un sec muscaté festif.
Muscat 1990 : floral, aérien, subtil, sur le menthol. Bouche semi-perlante, sur des notes ultra-fraîches, une équilibre sec en bouche. Finale sur le fil du rasoir, un peu à la « Coche-Dury ».
Riesling, Patergarten 1990 : on dépasse les classiques du riesling, avec un pétrolé fin et mentholé, des notes aromatiques intenses mais fraîches et élégantes. Encore un beau potentiel de vieillissement pour ce vin de méditation.
Pinot Noir 2015 : du fruit (intense), des notes de tabac, une touche d’épices douces. Bouche structurée, sur les fruits, des tannins veloutés et une belle mâche.
Pinot Noir « F » 2015 : vin issu du grand cru Furstentum, légère évolution au nez, sur une base fruitée solide et profonde. Grain tannique de belle expression, amers nobles sur le végétal (la ronce).
Après carafage, le vin est plus rond, plus polissé, sans renier son assise terrienne, tellurique et énergique. Une aromatique presque italienne, un allonge superlative et de la matière dessinent un grand vin de gastronomie (qui en mettrait à pas mal de Bourgogne).
Pinot Gris, Grand Cru Wineck-Shlossberg 2015 : aromatique superlativement aérienne, sur la poire et l’abricot, sans lourdeur. Bouche sur une fine acidité saline, salivante, d’une granulosité élégante. De la soie et du taffetas en finale, une sorte de douceur douce !
Le même vin carafé présente à la fois un nez plus fin et plus élégant (si si, c’est possible) et une bouche dont la structure est décuplée.
Pinot Gris, Grand Cru Wineck-Shlossberg 2005 : aromatique plus terrienne, une touche de caramel au beurre salé en sus. Bouche riche, sur la cire et l’encaustique, le miel. Belle marque en finale, profonde et intense.
Pinot Gris, Grand Cru Furstentum 2012 : un vin plein en bouche, sur un équilibre subtil, une aromatique fine et élégante. Acidité légèrement perlante, amertume superlative et notes de sucres chauds en finale.
Gewurztraminer, Altenbourg 2012 : floralité intense sur la rose de Damas, laissant une impression de soie. Bouche classique du cépage, une belle rondeur sur de beaux amers, les sucres étant intégrés à l’ensemble.
Gewurztraminer, Grand Cru Furstentum 2009 : plus sérieux et moins immédiat, élégance superlative en bouche, du gras, des senteurs, des saveurs, une touche miellée, un extrait sec élevé pour ce grand cru.
Gewurztraminer, Grand Cru Mambourg 2011 : du sérieux, du sérieux et du sérieux. Un véritable vin de gastronomie, plein, élégant, large et long. La charge de sucres est parfaitement intégrée, ce qui donne une sorte d’élégance musclée. Bouche alliant acidité et aromaticité. L’excellence au service d’un dessert pas trop sucré.
Voilà, fin de cette dégustation marathon menée de main de maître par Philippe, qui nous convie à terminer cette parenthèse au restaurant (où nous avons bu un Riesling, Grand Cru Wineck-Shlossberg 1999 puis un Riesling, Grand Cru Furstentum 2000).
Très grand domaine, très belle gamme et très grand accueil. Un grand merci à Philippe d’avoir été un guide passionnant et passionné lors de cette matinée.

Bruno

Aucun commentaire: