4 février 2018

Salon St Jean 2018

Comme l’an dernier, le Salon St Jean à Angers se situe sur deux lieux distincts, l’Hôpital St Jean - qui rassemble les tapisseries modernes de Jean Lurcat - pour les vins de Loire et de Corse et les greniers St Jean (lieu historique de la manifestation) pour le reste du monde.

Dans l’ordre de la numérotation des stands sur le carnet de dégustation, voici mes impressions.

François Chidaine
Désinvolte dans l’accueil du client, vins chauds et aucun intérêt pour ses interlocuteurs. A fuir
Montlouis, les Bournais 2016 : gras et salin, mais il est difficile de se rendre réellement compte du vin tant il était chaud et la quantité faible.
Montlouis, Clos Baudouin 2016 : sur une trame similaire, vin plus vineux avec un potentiel certain.

Tessa Laroche (domaine aux Moines)
Confirmation de la qualité des vins disponibles, malgré l’abandon (pour de sombres raisons liées à une appellation champenoise !!!!! de la cuvée des Moines). Ca ose tout, c’est à ça qu’on les reconnait.
Savennières, Berceau des Fées 2017 : issu des jeunes vignes de maintenant 6 ans, le vin est frais, gouleyant, vif et de soif. Commence à prendre réellement de la corpulence. Très Bien
Savennières Roche aux Moines, 2016 : c’est sérieux, très vineux, avec une trame terrienne puissante qui ne sacrifie en rien à la tension. belle force tellurique plutonique. Excellent
Savennières Roche aux Moines 2015 : nez aérien, frais, floral avec une grande empreinte minérale. En bouche, c’est tendu, avec une réserve de puissance. Gros potentiel. Excellent (+)
Anjou villages 2016 : grosse charge fruitée au nez, sur une base tannique et charpentée. En bouche, alliance de la puissance et de l’astringence noble, pour un retour crémeux en finale. Un vin d’homme qui demandera du temps à se faire. Excellent
Savennières Roche aux Moines, cuvée les Abbesses 2016 : un équilibre demi-sec sur une trame toujours minérale. Un peu difficile pour moi (mais j’avoue passer souvent à côté de cette cuvée). Bien

Catherine et Philippe Delesvaux
L’amitié et l’échange sont toujours le prétexte de (re)(re)(re)découvrir leurs vins, qui leur ressemblent : droits, francs et naturels, avec des prix d’une douceur imbattable. La maîtrise totale du bon et de l’excellent bio.
Anjou, Feuille d’Or 2015 : superbe nez sur une aromatique bien développée, totalement sec. Bouche riche mais tendue, large mais effilée. Très belle trame jusqu’à une finale sapide. Très Bien +(+)
Anjou, Authentique 2015 : le grand frère, avec une construction similaire, mais un supplément : élancé, charnu et tendu, et toujours cette cristallinité traçante associée sur ce millésime à une belle douceur. Excellent (+)
Anjou, le Roc 2015 : puissance fruitée, un superbe Cabernet Franc bbien mur (tiens, y’a pas de poivron !). A boire matin, midi et soir pour le moral. Excellent
Anjou, le Roc 2016 : un millésime qui dessine un vin plus fin et plus élégant, presque bourguignon dans sa construction. Tannins soyeux et laissant une empreinte superlative. Belle rondeur qui adoucit l’ensemble. Excellent (+)
Anjou, la Montée de l’Epine 2015 : Certes très très jeune, mais on décèle ici un vrai vin de garde, l’alliance du Cabernet Sauvignon et du terroir, de la tension et de la vinosité. A oublier pour un plaisir certain dans 10 ans. Excellent
Coteaux du Layon, Passerillé 2016 : minéralité sur un équilibre qui m’évoque les Savennières (schiste et roches volcaniques). Liqueur douce très aromatique, fraîche. Très Bien +
Coteaux du Layon, les Clos 2015 : rôti et complexe au nez, du fruit chaud (« ananas à la poêle »), Liqueur minérale tellurique, une pointe réglissée. Comment le pas le boire aujourd’hui ? Ou comment arriver à le conserver 20 ans ou plus ? Excellent (+)
Coteaux du Layon, SGN 2015 : en fait, le même en plus. Amertume noble saline, liqueur sur le cognac / l’alcool élevé sous bois. Pour nos petits enfants et plus. Excellent +(+)
Coteaux du Layon, Anthologie 2015 : le parangon du Layon. Vin de méditation le soir, devant un paysage de montagne, une église romane ou avec des amis (mais je préfère le garder pour moi !). Excellent ++

Domaine Giudicelli
Découverte très agréable grâce au petit Gautier. Bel accueil et gamme très intéressante, sur la fraîcheur et bien définie.
Patrimonio (Vermentino) 2016 : pas de Rolle dans ce vin, dommage ! Superbe aromatique florale, pointe capiteuse justement dosée, bouche large sur un fruité sudiste toujours floral. Belle allonge fraîche. Une vraie découvert pour moi. Très Bien +
Patrimonio (Niellucciu) 2014 : Bel équilibre pour ce vin bâti sur la puissance. Légère astringence noble et croquante. De la mâche. A garder quelques année. Très Bien +(+)
Muscat du Cap Corse 2015 : un muscat vinifié en sec qui présente une grande élégance au nez, et une finesse sur l’allonge. Bouche sur un équilibre sec mais qui sait devenir tendre et glycérinée. Finale vibrante. Gros coup de cœur pour moi. Excellent (+)
Muscat du Cap Corse 2015 : le cousin moelleux est plus exubérant, plus aromatique. Belle liqueur minérale. Très Bien

Pierrette, Marc et Sophie Guillemot-Michel
On connaît la maison et c’est toujours un plaisir de taster les nouveaux millésimes et les productions en tout genre (Marc, Fine et Gin).
Viré Clessé, Quintaine 2015 : tendu, grande acidité et corpulence pour un vin qui demande un peu de patience. Très Bien
Viré Clessé, Quintaine 2016 : l’acidité est ici complexifiée et domptée par une aromatique bien présente, avec de beaux amers sur la finale. de la belle ouvrage. Très Bien +(+)
Viré Clessé, Charleston 2016 : issu de vignes centenaires, il aurait pu s’appeler « Verdun », « Les Gueules Cassées » ou « Pas de bras pas de chocolat », mais cela n’est pas vendeur. En revanche, le côté chardonnay bien marqué (amandes grillées), les amers fins et le joli gras sont là pour esquisser un futur très grand vin. Finale claquante. Excellent (+)

Domaine du Joncier (Marine Roussel)
Petite appellation, petite femme mais grandes qualités humaines et viniques. Superbe gamme avec une Syrah d’anthologie.
Lirac, le Blanc 2016 : belle aromatique sudiste, grasse, un poil muscatée, avec une amertume saline fraîche. Très Bien (+)
Côtes du Rhône, l’O du Joncier 2016 : fruité immédiat, gouleyant avec des tannins à grains fins. Très Bien
Lirac, le Gourmand 2015 : nez sudiste, avec une traduction en bouteille du soleil méridional. Superbes tannins avec une belle mâche. Retour frais sur la finale. Très Bien +
Lirac, le Classique 2014 : tonique, énergique, pointe d’épices douces, tannins salivants. Excellent +
Lirac, les Muses 2013 : association entre amertume et épices. Grande garde prévisible pour ce vin qui possède une véritable corpulence. Excellent (+)

Mas de Libian
Un accueil sans doute perfectible … un de plus et surtout un rythme qui ne permet pas de bien comprendre les vins.
IGP Ardèche, Cave Vinum 2017 : aromatique, exubérant et gras. Immédiat et pas mal fait. Bien ++
Vin de France, Vin de Pétanque 2017 : sérieux, avec un beau grain et une pointe d’épices. Légèrement gazeux. Bien +
Côtes du Rhône, Bout d’zan 2017 : belle épice sur une structure bien présente. Tension et acidité. Bien ++
Côtes du Rhône, Khayyäm 2017 : corpulent, belle amertume et grosse charge tannique. Très Bien
Côtes du Rhône, La Calade 2017 : plus élégant sur une base d’amers nobles. Tannins plus fins. Très Bien (+)

Domaine Cosse Maisonneuve
Cette année sur Cahors, nous avons troqué un barbu mal aimable par une dame passionnée, dont les explications et les vins nous ont conquis.
Cahors, le Combal 2014 : aromatique aimable au nez, grosse mâche en bouche, du caractère, avec une finale sur la fraîcheur. Très Bien (+)
Cahors, les Laquets 2015 : un vin fin mais plus corpulent que le précédent. Encore une belle expression de tannins et une finale digeste. Excellent
Cahors, la Marguerite 2015 : finesse, minéralité calcaire, pointe aromatique. En bouche, du tannins mais soyeux, du peps, un retour crémeux sur la finale, allié à une aromatique bien présente et tendue. Très grand Cahors. Excellent +
Cabernet Sauvignon 2017 : sur silex sidérolithiques, ce vin est droit, franc et frais. Encore de jolis tannins. Très Bien +(+)

Domaine Pignier
Des Jura complètement improbables, même pour ceux qui ne trouvent pas ça booon !
Vin blanc d’antan, GPS 2017 : association de gamay blanc, poulsard et savagnin, ce vin ouillé est très aromatique et présente une grande tension. Gras et légèrement tendre, il finit sur une remarquable fraîcheur en finale. Très Bien
Gamay blanc 2016 : ce chardonnay est vif, cristallin et frais. Une lecture complètement différente du cépage. Très Bien +
Sauvageon 2015 : problème sans doute de bouteille sur ce Savagnin ouillé et élevé 12 mois. A revoir
Trousseau 2016 : superbe équilibre évoquant le pineau d’aunis, avec une aromatique anisée alliée à un côté épicé bien défini. Très Bien +(+)
Chardonnay sous voile, Cellier des Chartreux 2014 : élevage sous voile durant 3 ans pour dessiner un vin sur la finesse et l’élégance. L’oxydatif est clairement présent sur un équilibre de pommes vertes, avec une certaine douceur en bouche. Très Bien ++
Savagnin sous voile 2014 : même construction mais avec une aromatique sur le curry, ultra fine et prégnante. Très grande finale allongée. Excellent

Voilà, le premier marathon du week-end s’achève. Il est temps de recharger les batteries.
A ce sujet, nous avons croisé la route d’un nouveau bar à vins (ouvert depuis janvier) : « Une fille des quilles », qui propose des assiettes de charcuteries (dont une terrible rillette), des plats du jour et surtout un plateau de fromages à tomber (choix, variété et surtout qualité). Cerise sur le gâteau, une carte des vins des plus sérieuses qui nous a permis de déguster et boire un excellent « Montlouis, la Negrette 2014 d’Olivier Weisskopf - le Rocher des Violettes ». Je vous recommande très chaudement l’adresse.

Bruno

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