26 mars 2009

Chambolle-Musigny et Morey-Saint-Denis à LPV Paris 1

Hier soir, dégustation de Morey et Chambolle premiers et grands crus organisée de main de maître par la joyeuse bande de LPV Paris 1.
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Les vins dégustés :
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01 - Pinot Noir "Hillside reserve" 2005 Terravin (Nouvelle Zélande) : nez sur les fruits, un peu épais, et traduisant un côté jeune et boisé. Bouche vive un peu acide qui me semble décharnée. Finale légèrement épicée mais fortement acide et dans laquelle le boisé est perceptible en retro-olfaction. Moyen.
02 - Morey St Denis "Les Monts Luisants" 2001 Dufouleur : nez assez désagréable, sur le bois et le carton mouillé. Un peu de fruit quand même. Bouche raide et acide, sans distinction ni complexité. Finale épicée mais courte. Moyen.
03 - Clos de la Roche 2001 Michel Magnien : nez sur le cassis légèrement compoté, un peu animal. Le côté sauvage s'intensifie à l'aération. Attaque en bouche relativement molle bien que le vin possède une matière assez importante. Reste malgré tou un vin court, acide et d'un boisé peu élégant. Moyen.
04 - Morey St Denis "Les Faconnières" 2002 Lignier-Michelot : nez plus évolué que les précédents, mais surtout beaucoup plus fruité (fruits rouges et noirs). Bouche fruitée sensiblement évoluée, mais qui laisse apparaître des tannins anguleux en finale. Un peu acidulé. Assez bien.
05 - Pinot Noir 2005 Hamilton Russel Vineyard (Afrique du Sud) : nez acidulé fumé. Bouche vieuse, épicée et réglissée. Malheureusement, la finale déçoit nettement car très courte et d'un boisé assez sec. Assez bien.
06 - Clos St Denis 2000 Michel Magnien : nez sur les fruits compotés, typé pruneaux, avec un beau boisé réglissé à l'aération. Bouche tannique assez vineuse. Finale très épicée, un peu boisée et grillée, sans astringence. Bien plus.
07 - Chambolle-Musigny "Beaux Bruns" 2000 Mortet : nez très floral, sur la rose fanée. très cristallin et plus longiligne. Bouche charnue quoiqu'un peu molle. Finale malheureusement (trop ?) boisée et un peu assèèchante. Bien.
08 - Chambolle-Musigny "Les Charmes" 1999 Amiot-Servelle : malgré le bouchon, on note un vin sans doute sérieux. Dommage.
09 - Chambolle-Musigny "Les Cras" 1996 Barthod : nez fin très élégant, légèrement anisé. Belle attaque en bouche sur un fruit élégant. Forte extraction qui se retrouve dans une structure acide forte et un poil acide. Manque clairement d'élégance. Finale un peu courte. Assez bien.
10 - Clos St Denis 1996 Jean Paul Magnien :Une très belle matière et une très belle structure mais, là encore, une déviance liée au bouchon nous empêche une analyse plus précise. Dommage.
11 - Bonnes Mares 1996 Roumier : nez un peu sur les solvants chlorés (type chlorure de méthylène / alcool). Pas en place malgré la charpente et le fruit réglissé. Finale très astringente, qui trahit clairement le millésime. A attendre impérativement ? Bien.
12 - Clos de la Roche 1997 Dom Laurent : nez d'abord légèrement pétillant, puis laissant place à un fruité compoté léger, un peu sur le zan. En bouche, un vin rond, charnu mais qui sait rester élégant. Un bel équilibre entre acidité, alccol et fruit. très complexe avec une sucrosité que j'ai, pour ma part, appréciée. Finale tenue par une acidité noble et un boisé bien intégré. Trés bien.
13 - Clos de la Roche 1997 Rousseau : nez clairement moisi, et qui m'a sans doute empêché d'apprécier le vin à sa juste valeur. Vin de demi-corps, très élégant mais aux confins de la dilution. Un peu court en finale. Assez bien plus (une relative déception à la découverte de l'étiquette).
14 - Chambolle-Musigny "Les Charmes 1991 Dom Laurent : le grand frère du 12 au niveau du nez. Nez intense, compoté, très élégant avec un boisé noble. Bouche sur les fruits, légèrement évoluée, possèdant un réglissé et une sucrosité tendue. Belle réserve acide en finale. ultra-long. J'ai adoré. Très bien plus.
15 - Chambolle-Musigny "La combe d’Orveaux" 1990 Perrot-Minot : nez un peu "space", difficile à caractériser. Bouche très élégante et très charnue. Charge tannique imposante mais polissée. Finale sucreuse et légèrement Brett, peut-être un peu courte et assèchante. Bien plus.
16 - Clos de Tart 1988 : nez evanescent, sur les fruits secs, les fleurs fanées et les cerises au kirch. Bouche élégante, fruitée et florale, mais qui m'apparaît dissociée. Vin de demi-corps, possèdant une finale légèrement acide, épicée et un peu sèche. Assez bien.
17 - Clos de la Roche 1983 Rousseau : premier nez fumé, qui s'ouvre ensuite sur la rose fanée. Le vin semble ne pas vouloir se livrer au premier abord. Attaque en bouche assez ronde, avec un beau fruité évoluée. Grosse matière polissée par les années. Un vin intellectuel qui reprend le dessus dans le temps. Finale extrêmement longue, avec un boisé encore présent et/ou des tannins nombreus. Très bien.
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Merci à Jean Pierre et sa joyeuse bande de m'avoir accueilli pour la première fois et merci à tous de vos bouteilles.
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Bruno

21 mars 2009

Une belle trilogie ligérienne

Les RTT c'est bien ! Cela m'a permis d'organiser un petit week-end entre Chinon, Saumur et la Haie Longue, sur la corniche Angevine. Sur les conseils de quelques amis internautes (merci Laurent et Philippe), trois rendez-vous avaient été pris, agrémentés par un Magical Mystery Tour....istique.
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Après deux bonnes heures d'autoroute sans grand intérêt, si ce n'est de donner du temps au temps, premier arrêt dans le village de Crissay sur Manse, près de l'Ile Bouchard. Balade dans le village (classé l'un des plus beaux village de France), avec ses maisons en tuffeau et les ruines d'un château daté du XV° siècle.
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Puis, non loin de là, une courte escapade (de loin car le site est malheureusement privé) sur les ruines de la Collégiale des Roches Tranchelion (commune d'Avon les Roches)
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avant de voir apparaître les premières vignes, dans lesquelles les arbres nous réservent des vues presque surréalistes.
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Première halte vineuse : le domaine Pierre Sourdais à Cravant les Coteaux (également connu sous le nom de « Moulin à Tan », endroit où l'on broyait le brou de noix afin de tanner les peaux). Le domaine possède également des gîtes pour 4 / 5 personnes, situés au beau milieu des vignes.
Chinon les Rosiers 2007 (vin issu de jeunes vignes de plaine, sur sols sableux) : un vin de demi-corps, presque sans tannin. Un nez explosif de fruits acidulés, qui se retrouve en bouche. Frais et gouleyant. L'archétype du vin de copains sans prétention, à boire en été, légèrement frais, accompagnant un barbecue ou une assiette de charcuterie.
Chinon Tradition 2007 (terroir de mi-pente, argilo-calcaire à calcaire): un nez déjà plus sérieux, montrant une vinosité plus importante. En bouche, le vin est tendu par une belle acidité et une droiture « poivronnée » mure, qui soutient son aspect fruité. Finale soyeuse, presque réglissée, avec une pointe d'astringence qui va se fondre rapidement.
Chinon, réserve Stanislas 2006 (cuvée Vieilles Vignes, sur sols calcaires exclusivement) : grosse matière au nez, un peu muet au premier abord. S'ouvre ensuite sur des fruits rouges et noirs. Belle charpente tannique qui finit par une astringence noble. A laisser vieillir impérativement encore quelques années.
Chinon, réserve Stanislas 2005 : bizarement, le 2005 m'apparaît plus rond, plus polissé, presque déjà prêt à boire. Une très belle matière également qui fera, pour de nombreuses années encore, un beau vin de gastronomie.
Chinon, Les Boulais 2006 (sélection parcellaire, sur sol calcaire, élevé partiellement sous bois neuf) : Enorme matière qui apparaît bien mûre au nez. Notes vanillées et boisées présentes, mais relativement discrêtes. Bouche ronde, presque sucreuse. Beau fruité agréable. Assez tannique. Un vin qui n'est pas encore complètement en place, mais dont les différents constituants et l'équilibre actuel laissent envisager une garde certaine.
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Sur la route entre Cravant les Coteaux et Saumur, une halte improvisée à Candes St Martin (classé l'un des plus beaux villages de France également) pour visiter la Collégiale Saint Martin, un chef d'oeuvre de l'art religieux gothique fortifié.
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Deuxième halte vineuse : Sébastien Bobinet à Saumur. Dégustation sur fûts des Saumur Champigny 2008 (malo non faite) dans un premier temps.
Cuvée Greta Carbo : comme son nom l'indique (un humour décalé, j'adore), ce vin est issu d'une très courte fermentation à la beaujolaise, et cela se ressent dans le vin. Nez encore pétillant, mais qui ne cache pas un fruité acidulé explosif. Bouche gouleyante, acide et fruitée, de demi-corps et sur une charge tannique très évanescente. Un vrai vin de soif.
Cuvée Echailler : issu d'une fermentation plus traditionnelle et plus longue. Au nez, le vin apparaît plus sérieux et plus vineux. En bouche, la charge tannique est légère, afin de privilégier l'aspect fruité. Belle finale fraîche et tendue.
Cuvée Amateus Bobi : UN NEZ EXCEPTIONNEL, sur les fruits rouges et noirs, légèrement réglissé, avec une touche de compotage mais sans lourdeur ni molesse. Une bouche soyeuse, enveloppante, tendue par une belle acidité. Finale assez tannique, mais avec une astringence modérée, comme si les tannins étaient déjà plus ou moins polissés et civilisés. Enorme vin en devenir (pour moi, quasiment du niveau de ceux du Clos Rougeard).
Pour finir, Amateus Bobi 2007 en bouteille : Que dire sinon LA CLASSE !!! Soyeux, racé, tannins nombreux mais pas agressifs et déjà polissés, droiture en bouche, équilibre de folie entre l'alcool, l'acidité, les tannins et le fruité. Seule une très légère astringence finale (mais la bouteille a été ouverte juste avant la dégustation) semble traduire la jeunesse du cru.
Cerise sur le gâteau, Sébastien est un homme admirable, passionné, un brin de folie (mais quand la folie est bien utilisée, il n'y a pas à s'en plaindre) et d'une belle modestie. Une bien belle rencontre sur le plan vineux évidemment, mais également sur le plan humain.
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Après près de 1 heure 30 en cave, il est tant de retrouver un soleil qui a bien baissé sur l'horizon, afin de gagner notre lieu de résidence pour la nuit, la Haie Longue sur la corniche Angevine.
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En chemin, arrêt presque obligatoire à Cunault pour visiter l'égise romane du XI° siècle dans laquelle, il a quelques années, j'avais assisté à un concert de sopranos (à 4 voies).
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Le lendemain matin, frais et dispos, troisième halte vineuse chez Philippe Delesvaux spécialisé dans les liquoreux (mais pas que).
On commence par une étude géo-topographique du site, avec les vallées proches de la Loire, du Louet et du Layon ... puis visite guidée dans les vignes, au Clos du Pavillon, au Clos de la Guiberderie et enfin sur les parcelles exposées plein sud et qui portent les vignes franches de pied et le Cabernet Franc de la montée de l'Epine. Belle leçon de choses que ces différences de sols et de sous-sols. Une terre plûtot gris-brune sur la Guiberderie, beaucoup plus noire sur le Pavillon et par endroit, des veines de poudingues altérés, preuves que le terroir n'est pas une notion abstraite puisqu'on le ressent nettement dans ses vins. Bonne nouvelle, la vigne commence à débourrer.
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Passons ensuite à la dégustation.
Anjou rouge 2007 : un vin de demi-corps, peu tannique, sans prétention, à boire sur le fruit, légèrement rafraîchi. Un vin de copains.
Anjou blanc, Feuille d'Or 2007 : nez léger très floral, typique du chenin. Attaque en bouche avec du moelleux, presque sur un équilibre demi-sec (belle maturité de raisin). Frais en bouche, léger et rafraichissant. Belle longueur acide qui tient le vin sans le déséquilibrer. Je le trouve aujourd'hui mieux « fini » que l'an dernier où il m'avait paru moins en place. A attendre encore quelque temps pour faire un beau vin de soif et de gastronomie.
Anjou blanc, Authentique 2007 (issu de vignes franc-de-pied) : un nez caractérisé par son côté floral, sa fraicheur et une pureté / une belle droiture sans raideur. En bouche, très belle complexité avec une attaque d'abord cristalline. Le vin est tenu par une acidité « minérale » élégante. Notes d'agrumes / de fruits confits et de miel. Beau gras mentholé en final qui se prolonge.
Coteaux du Layon, Clos de la Guiberderie 2004 : un vin qui se caractérise par sa minéralité, son côté liquoreux et un rôti très léger. Vin léger tenu par une acidité un peu mordante, qui demande sans doute à se fondre.
Coteaux du Layon, Clos du Pavillon 1998 : on change totalement de registre avec un rôti plus prononcé, des notes carbonifères très présentes ... ce qui en fait un vin très atypique mais ô combien charmeur.
Passons ensuite à une mini-verticale de ses sélections de grains nobles : 2004 léger et frais, possédant encore une forte acidité ; 2006 plus sérieux, plus vineux, un beau nez de botrytis et une finale fraîche ; 2007 que je n'ai pas noté (sans doute trop jeune et trop dissocié aujourd'hui) et enfin 1996 qui présente une acidité plus fondue mais encore très présente : sans doute une garde d'encore quelques années enfin que la matière et l'acidité se fondent complètement.
Pour la route, un Carbonifera 1997 (liquoreux à 300 g/l de sucres !!) qui est extrêmement atypique : une viscosité énorme, un degré alcoolique de 9°, une belle liqueur en bouche, très ronde, un sucrosité très importante mais toujours cette finale qui voit le retour de la minéralité. Terroir quand tu nous tiens !
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Après quelques emplettes, retour vers Paris avec de beaux souvenirs en tête et un espoir de sortir toutes ces bouteilles au bon moment.
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Bruno

11 mars 2009

Soirée "Grands Bordeaux"

Très belle soirée sur le thème des « grands Bordeaux » organisée par Charles-Antoine, en petit comité, toujours en notre QG du « Goût des Hôtes ».
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Afin de pallier à un Carbonnieux 1979 blanc légèrement déviant (bouchon ?), l’ami Eric nous a réservé l’une de ses surprises, toujours aussi agréable : robe jaune dorée relativement soutenue, sans traces d’évolution. Un nez grillé, clairement sur l’amande amère et la glycérine. Une bouche énorme, un peu saline et très opulente. L’acidité (déjà ?) fondue tient le vin. Un bel équilibre en bouche qui finit sur une acidité enveloppante, glycérinée, et très très longue. TRES BIEN PLUS. Il s’agit d’un Puligny-Montrachet Premier Cru les Folatières, 2001, domaine Leflaive.
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Passons ensuite aux rouges.
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St Julien, château Langoa Barton 2000 : robe rouge sombre peu évoluée. Un nez un peu poudré (type « poudre de riz »). Bouche aromatique, légèrement sucreuse, souple. Le poivron apparaît sans jamais devenir gênant. Un vin de soif qui finit sur une touche légèrement sèche. BIEN.
Pomerol, château Rouget 2000 : robe rubis foncée. Nez boisé, nettement réduit. Bouche déséquilibrée et vraisemblablement pas en place : boisé dominant, impression tannique et astringence. Finale végétale et asséchante, sur des tannins anguleux. MOYEN.
Haut-Médoc, château Sociando Mallet 1998 (carafé 2 heures) : robe rouge rubis, quelques traces minimes d’évolution. Un nez sur le fruit compoté, sans lourdeur. Bouche soyeuse, élégante et fruitée. Une finale sur une astringence noble, qui indique que le vin a encore de beaux jours devant lui. En fin de repas, le vin s’est arrondi, avec une perception de grillé / boisé plus importante, sans toutefois perdre son fruit. BIEN PLUS.
St Julien, château Branaire 1998 : robe traduisant là encore une évolution très légère. Un nez de caramel au lait (ah, les bonbons de mon enfance !!!), qui devient ensuite à l’aération typiquement cabernet. La bouche est fraîche et fruitée, sans maigreur ni dilution. Finale épicée très longue, peut-être une légère pointe de sécheresse, mais un soupçon. TRES BIEN.
St Julien, château Léoville Barton 1995 : robe très sombre. Nez assez évoluée mais peu expressif, qui laisse entrevoir une forte charpente. En bouche, on retrouve des notes de cuir et de havane. Finale un peu tannique, qui s’arrondit sensiblement à l’aération. Une relative déception. BIEN EN L’ETAT (sans doute jeune).
St Julien, château Branaire 1990 : robe ? (pas noté !). Un nez très complexe et très agréable, sur le réglisse, le fumé et une pointe de menthol. Bouche très élégante, soyeuse à souhait. Belle finale épicée et fumée, peut-être juste un peu courte pour en faire un vin exceptionnel, avec un retour en retro du réglisse. TRES BIEN.
Margaux, château Giscours 1989 : nez sur le cuir et le tabac, assez massif. Attaque en bouche très carrée. Un milieu de bouche aromatique mais qui laisse transparaître une finale verte et très astringente. Une déception notable. ASSEZ BIEN.
Haut-Médoc, château la Lagune 1989 : nez réglissé et compoté. En bouche, une sensation d’évolution et de douceur, limite sucrosité. Un peu court et fuyant en finale. ASSEZ BIEN.
Pessac-Léognan, château Haut-Bailly 1986 : robe très claire, légèrement évoluée mais sans plus. Nez très animal, sur le poil et la fourrure. En bouche, un vin très linéaire, presque trop. La finesse domine mais un certain manque de volume en l’état. Un vin jeune et fermé. Nous en sommes presque tous convenus, Haut-Bailly est un vin qui demande une très longue garde, un minimum de 35 / 40 ans me paraît nécessaire au développement optimal des qualités de ce vin. BIEN en l’état. TRES BIEN en devenir.
St Julien, château St Pierre 1982 : une robe rouge claire, assez évoluée. Un nez très giboyeux et sur les fruits confits. Attaque en bouche très large, très soyeuse bien que tannique. Un vin réglissé sans être écoeurant. Finale fraîche, fine et longue, qui laisse percevoir une belle minéralité tannique qui tient le vin. EXCELLENT. Le vin de la soirée.
St Julien, château Ducru-Beaucaillou 1986 : une légère déviance de bouchon / de liège au nez et un vin plutôt sucré et qui laisse une sensation de chaleur en bouche. Difficilement appréciable en l’état.
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Nous finissons par une petite douceur : un nez rôti de fruits confits et très minéral (charbon / graphite). Mentholé à l’aération. Belle sucrosité en bouche, sans lourdeur. Fraîcheur, minéralité et abricots secs sur une trame minérale. Très complexe. Finale fraîche et sans lourdeur, peut-être un peu trop fine et trop courte. TRES BIEN. Coteaux du Layon St Aubin, Clos du Pavillon 1998, domaine Philippe Delesvaux.
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Les censeurs incompétents qui nous dirigent pourront toujours vouloir réglementer ou légiférer à tout va, la France est le pays de la gastronomie et du vin. Le vin est et restera toujours un formidable témoin pour le partage, la convivialité et l’humilité.
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En plus des têtes familières que je revois toujours avec le même plaisir, de bien belles nouvelles rencontres ce soir, dans le respect et la tolérance. Beaux échanges et belles discussions avec de véritables amateurs spécialistes du vin (quelle humilité de la part de certains dont la cave est certainement beaucoup plus et mieux fournie que quiconque, mais qui ont l'intelligence et l'éducation de ne pas se mettre en avant) m'ont permis de combler une partie de mon inculture vineuse.
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Merci à tous et j’espère à une prochaine fois.
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Bruno

8 mars 2009

Un samedi soir sur la terre

Samedi soir, réunion entre amis chez un "fou de vins", bien connu pour son côté passionné et qui, à chacune de nos rencontres, nous réserve toujours de bonnes surprises, toujours dégustées à l'aveugle.
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Une fois n'est pas coutume, pas de Beaujolais nouveau lors de cette soirée mais ...
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Bonnezeaux 1996, château de la Varrière à Brissac : belle robe dorée très limpide. Nez de pommes tatin, avec des notes florales très élégantes et, après aération, un côté mentholé léger. En bouche, belle sucrosité sans lourdeur, quoique très charpentée. Finale très fraîche, longue et dans laquelle on perçoit un retour de minéralité qui tient le vin. TRES BIEN.
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Chassagne Montrachet blanc 1955, domaine Drouhin : une robe jaune dorée très évoluée, relativement trouble. Nez typique du chardonnay, sur l'amande et la noisette grillée, derrière des notes d'évolution assez marquées (légèrement miellées). En bouche, le vin paraît décharné, sans corpulence et finit sur une acidité marquée. On ressent bien ici un terroir de moyenne qualité ne permettant pas une si grande garde. MOYEN
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Châteauneuf du Pape, château MontRedon 1978 : Robe rouge orangée assez claire. Nez qui m'évoque le pruneau, l'olive et le terroir méditerranéen type garrigue. En bouche, tout est douceur et soyeux. Charge tannique importante mais polissée par les années. Finale typique (enfin, d'après mon expérience) des Châteauneuf d'autrefois, construits pour la garde, sur la pierre à fusil (minéralité) et un fumé élégant. EXCELLENT.
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Vosne Romanée 1985, domaine Pernin Rossin : Changement complet de registre avec ce vin. Robe rouge rubis intense, pratiquement sans évolution. Un nez presque fermé, un peu rustique, mais sur les fruits rouges et noirs. En bouche, le vin impressionne par sa corpulence, son équilibre entre fruité et charpente ... et sa relative jeunesse. Finale tannique et minérale, presque "astringente". Un vin atypique, qui en a encore sous la pédale et qui a très bien supporté son passage après le Châteauneuf. EXCELLENT.
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Porto Vintage 1985, Taylor's : Robe rouge sombre très intense, presque noire. Au nez, une corbeille de fruits explosive, où l'on distingue nettement la cerise et une fraîcheur. En bouche, on retrouve les fruits rouges et noirs, un caractère épicé très présent en attaque, mais pas écrasant, et des notes d'évolution légères (pruneau). Belle sensation liée à son degré alcoolique (20,5 %) et glycérinée en finale. Le grand frère de celui présenté par l'ami Eric lors de l'une de nos dernières rencontres, avec une touche d'évolution très légère. Un vin parti pour de nombreuses années encore. EXCELLENT
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Retour tranquile dans nos pénates. Dimanche a été une journée beaucoup plus calme ...
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Bruno

5 mars 2009

Jurassique Park

Un Mont d'Or fondu fût l'occasion hier au soir, voire même le pretexte, d'une petite réunion entre amis, autour de quelques bouteilles. Pas de prise de notes lors de cette soirée. Je demande donc l'indulgence des lecteurs pour les quelques imprécisions de mes descriptions.
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Une fois n'est pas coutume, un vin rouge à l'apéritif : une robe rouge-orangée assez évoluée, un nez assez animal, avec de belles notes empyreumatiques, dans lequel on perçoit tout de même un fruité élégant. En bouche, une attaque peu tannique, sans dilution. Le côté animal s'estompe pour laisser place à un réglissé soyeux. Finale longue, fraîche, presque vive, légèrement sucreuse avec, en retro-olfaction un fruité acidulé. Mon analyse (le vin a été servi à l'aveugle) trop acide pour un pinot noir, manque de charpente pour une syrah (le côté réglissé et légèrement sucreux en final). Je donne ma langue au chat. Il s'agit d'un Julienas 1996, domaine Pelletier. TRES BEAU.
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Passons maintenant à table, avec deux vins blancs, issus de deux régions différentes.
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Le premier montre une robe jaune claire à reflets verdâtres, sans doute un vin très jeune. Le nez est magnifique, typique du sauvignon, avec la framboise blanche et la groseille à maquereaux. En bouche, un vin asez rond, sans lourdeur, et qui possède une belle charpente. Outre d'offrir un très bel accord avec le Mont d'Or fondu, il laisse une impression glycérinée sur la langue, et se termine par une sensation presque demi-sèche. J'ADORE !!! Je penche sans aucun doute vers un Sauvignon de Loire (j'ai même émis l'hypothèse qu'il pouvait s'agit de la cuvée ? de Vincent Ricard). Réponse : Côte du Jura, cuvée Naturé (Savagnin non oxydatif), 2007, domaine Berthet Bondet.
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Second vin plus évolué. Robe jaune orangée assez soutenue. Nez au premier abord fermé, qui s'ouvre timidement sur des fragrances légèrement aromatiques et grillées. En bouche, cela ressemble à un Chardonnay, mais pas d'essence bourguignonne. J'apprécie moins que le précédent. Réponse : Roussanne 2004 (j'ai perdu le nom de domaine - François Help me).
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Réflexion de la maîtresse de maison : demain, il faudrait que j'ouvre un nouveau site internet : jesuisextralucide.com
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La soirée se termine par un Marc de Bourgogne du Clos de Tart, un alcool d'homme, avec un beau fruité type pruneau / confit ... puis retour tranquille à la maison.
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Belle soirée simple, sans prétention, mais qui nous a permis de nous échapper quelques temps de la morosité.
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Bruno

1 mars 2009

Le Moulin Ponceau à Chartres

Suite à une émission présentée par Jean-Luc Petitrenaud, nous avions décidé de passer un petite week-end sur Chartres afin d'allier plaisirs des yeux (la cathédrale) et plaisirs de la table. Bien nous en a pris !
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Après une après-midi passée à visiter sous un soleil radieux la cathédrale
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et le musée du vitrail,
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Le soir venu, rendez-vous avait été pris pour un repas au Moulin de Ponceau (site web Ici).
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Au menu :
* Trilogie de foie gras, aux trois cuissons
* Pièce de boeuf d'angus, façon Rossini, sa purée aux truffes
* Verrines variées.
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Afin d'accompagner dignement ce repas, nous avons choisi.
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Hermitage, Chevalier de Stérimberg, 2003, Jaboulet : une robe jaune d'or assez évoluée. Belles larmes glycérinées et visqueuses. Un nez aromatique, presque miellé, avec des touches anisées (fenouil), sur l'encaustique et la cire, sans lourdeur (légèrement floral). En bouche, une impression de puissance domine, sur une belle aromaticité. On y retrouve une sensation réglissée et miellée, jamais lourde, toujours élégante quoique puissante. Finale sur des amers très agréables et un léger boisé. Gras et glycériné, d'une longueur énorme. EXCELLENTISSIME. Très bel accord avec le foie gras
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Saint-Emilion Grand Cru, château Troplong Mondot 1997 : une robe rubis soutenue, sans évolution. Premier nez typiquement sur le cabernet, avec des notes de poivron mur. En bouche, belle corbeille de fruits plutôt rouges et acidulés, avec un léger compoté qui vient tenir l'ensemble. Après aération et au fur et à mesure du repas, ces impressions disparaissent au profit de senteurs plus rondes. Le nez devient plus profond, légèrement vanillé, sans sucrosité, avec quelques notes d'évolution telles que les pruneaux. En bouche, le vin s'est ostensiblement transformé : belle bouche construite autour d'une acidité présente mais qui n'apparaît qu'en second plan (et qui tient le vin) et de tannins nombreux mais soyeux. Notes résinées sur un beau boisé. Belle rondeur. Finale qui a de la mâche, presque minérale sur des notes crayeuses, sans sécheresse. EXCELLENT également.
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J'ai été particulièrement surpris d'une part par l'approche très cabernet de ce St Emilion, approche cabernet que je situe dans le bon sens du terme (pas de poivron amer) ... et ensuite par sa volte-face afin de retrouver des sensations plus conformes à ce que j'en attendais "a priori".
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Au final, deux vins strictement différents de par leur origine et de par leur constitution, mais deux immenses vins.
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Une très belle journée sous le signe du soleil, de la culture et de la gastronomie. Une sorte de "petites" vacances.
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Bruno